16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Conférence des donateurs : "Etat palestinien" et non "Territoires palestiniens"

samedi 15 décembre 2007 - 06h:48

L’Orient-Le Jour

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Titre original : La conférence de Paris renonce au terme « Territoires palestiniens » au profit de la dénomination « État palestinien »

L’économie palestinienne est sapée par les barrages israéliens, estime la Banque mondiale
Le succès d’un ambitieux plan de développement économique dans les territoires palestiniens, nécessitant une aide de 5,6 milliards de dollars des donateurs, dépend de la levée des limitations de circulation imposées par Israël, a mis en garde hier la Banque mondiale. Ce rapport sera présenté à la conférence internationale de donateurs organisée lundi à Paris.

Dans son rapport, la Banque mondiale (BM) soutient le « plan de réforme et de développement » de l’Autorité palestinienne, tout en soulignant que toute embellie économique est compromise par plus de 500 barrages israéliens disséminés en Cisjordanie et par le bouclage de la bande de Gaza. « Pour réussir, ces réformes doivent être appliquées avec détermination par l’Autorité palestinienne, financées par les donateurs et soutenues par des actions israéliennes », affirme la BM.

Selon elle, si les objectifs du plan de réforme et de développement sont réalisés, « cela conduira à une modeste croissance, de l’ordre de 5 % par an, ce qui - étant donné la croissance démographique et la répartition des revenus - aura peu d’impact sur le taux de pauvreté ». Le rapport met toutefois en relief que « réaliser un taux de croissance de 5 % dépendra de manière indispensable de l’engagement de la communauté internationale à combler le fossé fiscal lors de trois prochaines années et d’une relance du secteur privée après des mesures israéliennes concrètes en ce qui concerne l’expansion de colonies et les restrictions sur le mouvement et l’accès » des marchandises et des individus. « Même si le financement réclamé est pleinement obtenu, sans allègement du bouclage, la croissance sera légèrement négative, aux alentours de -2 % par an », met en garde la Banque mondiale, qui précise que « les préoccupations sécuritaires d’Israël ont morcelé l’économie en cantons isolés ».

La BM dresse un tableau sombre de l’économie palestinienne, « prise dans un cycle de baisse et de dépendance » en raison de « l’expansion des colonies, les restrictions de mouvements imposées par Israël depuis le début de l’intifada (septembre 2000) et le gel de l’aide des donateurs en 2006 », après l’entrée du Hamas dans le gouvernement palestinien. Le taux de chômage s’établit actuellement à 19 % en Cisjordanie et 33 % dans la bande de Gaza, dont au moins 35 % de la population vit dans « une profonde pauvreté », selon l’institution internationale.

En ce qui concerne la bande de Gaza, le rapport précise que « tout effort de redressement économique et de développement doit remédier à l’impact du régime de bouclage en place depuis la prise de contrôle illégale par le Hamas ». « Une solution viable doit permettre la reprise des importations et des exportations commerciales. Cela requiert des efforts de l’Autorité palestinienne, d’Israël et des donateurs pour développer une politique commune pour épargner à la population de la bande de Gaza de subir les conséquences de la situation politique qui y prévaut actuellement », ajoute le rapport.

Dans un rapport séparé, le Fonds monétaire international (FMI) a jugé « ambitieux mais réalisable » le plan palestinien, élaboré par le gouvernement de Salam Fayyad. Le rapport souligne l’importance du développement du secteur privé comme moteur de croissance. Mais « pour que cela puisse avoir lieu, les restrictions israéliennes sur les mouvements et les accès doivent être allégés », écrit le FMI.

Parallèlement à la publication de ce rapport, le porte-parole de la présidence française David Martinon a annoncé hier que la conférence de Paris a été rebaptisée conférence des donateurs pour l’État palestinien. « Nous avons souhaité rebaptiser cette conférence en changeant le terme de “territoires palestiniens” en “État palestinien” pour tenir compte des avancées de la conférence d’Annapolis », a déclaré M. Martinon lors d’un point de presse.


Sur le même thème :

- La Banque mondiale très sévère pour la politique d’Israël
- La Banque mondiale plaide pour des projets à long terme

L’Orient-Le Jour, le 13 décembre 2007


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.