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Le racisme atteint de nouveaux sommets en Israël

lundi 10 décembre 2007 - 10h:38

Yuval Yoaz - Ha’aretz / Serge Dumont - Le Temps

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Publication du rapport annuel de l’Association pour les Droits civils en Israël (ACRI).

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Remblai de terre entre Jisr Al-Zarqa et Qisariya, en Israël,
séparant la communauté juive de la communauté arabe. (Source).




« La société israélienne connaît de nouveaux sommets en matière de racisme, un racisme qui porte atteinte à la liberté d’expression et à la vie privée » déclare Sami Michael, président de l’Association pour les Droits civils en Israël (ACRI), lors de la publication du rapport annuel de l’association. Cette publication tombe en pleine semaine des Droits de l’homme, qui commence aujourd’hui, 9 décembre.

Parmi les points clé, le rapport relève une augmentation de 26% du nombre d’incidents racistes à l’encontre des Arabes et que deux fois plus de Juifs expriment un sentiment de haine à leur égard. « Nous sommes une société sous surveillance, dans un régime démocratique dont les institutions sont mises à mal et et qui confère un statut différent aux habitants, dans le pays même et à sa périphérie » dit Michael.

Selon l’Index de la Démocratie israélienne (IDI) de juin 2007 par exemple, seule, la moitié de l’opinion pense que les Juifs et les Arabes doivent avoir des droits égaux. 55% des Juifs interrogés soutiennent l’idée que l’Etat devrait encourager l’émigration arabe hors d’Israël et 78% s’opposent à ce que des partis politiques arabes participent au gouvernement. Selon une étude de l’université de Haïfa, 74% des jeunes Juifs d’Israël pensent que les Arabes sont « sales ».

Pour l’ACRI, les projets de loi déposés à la Knesset contribuent à délégitimer les citoyens arabes du pays, notamment les projets relatifs au droit de vote et à l’octroi des allocations de l’Etat pour le service militaire ou national. De même, les projets qui exigent que les ministres et les députés fassent serment d’allégeance à un Etat juif et ceux qui réservent 13% de toutes les terres appartenant à l’Etat, par l’intermédiaire du Fonds national juif, aux seuls Juifs.

« Les citoyens arabes sont fréquemment tournés en dérision dans les aéroports » indique aussi le rapport. Les citoyens arabes « sont soumis à un profil racial qui les catalogue comme menace à la sécurité. Le gouvernement remet aussi en cause la liberté d’expression des journalistes arabes en les menaçant de boycott économique et de ne plus publier les informations du gouvernement dans les journaux qui critiquent sa politique. »

Yuval Yoaz

Vidéo : Civil rights group : Israel has reached new heights of racism.

En Israël, la montée du racisme anti-arabe devient alarmante

« C’est un travail bidonné par des activistes dont le seul but est de jeter de l’huile sur le feu ». A l’instar de leur collègue Zeev Boïm, la majorité des ministres israéliens rejette les résultats de la nouvelle enquête de l’Association israélienne pour les droits civiques (ACRI) entièrement consacrée à la montée du racisme anti-arabe dans l’Etat hébreu. Un travail de plusieurs dizaines de pages qui a fait l’objet d’un débat animé dimanche à la Knesset et dont les conclusions sont qualifiées d’« alarmantes » par les éditorialistes de la presse de Tel-Aviv.

« Bêtes et sales »

Selon ce rapport, 55% des Israéliens juifs évitent de fréquenter leurs concitoyens arabes. 75% refusent d’ailleurs d’habiter dans le même immeuble ou dans le même quartier qu’eux. Si 55% des juifs israéliens estiment que les 1 200 000 Arabes de l’Etat hébreu devraient être poussés à quitter le pays, l’idée d’un « transfert » est surtout populaire parmi les adolescents dont 70% marquent leur entière adhésion à ce projet.

Etonnant ? A priori, le travail de l’ACRI ne fait que confirmer les nombreuses autres enquêtes publiées depuis une dizaine d’années par une série d’institutions dont les universités de Haïfa, de Tel-Aviv et de Jérusalem. Mais il souligne également une aggravation de la situation puisque 78% de la population juive d’Israël est désormais opposée à la présence de ministres arabes au gouvernement au lieu de 65% en 2005. 72% estiment que leurs concitoyens arabes sont « bêtes et sales » au lieu de 60% en 2004.

Seul ministre arabe du gouvernement, Rajeb Majadleh (travailliste), se déclare d’autant plus « consterné » par ces chiffres que le racisme anti-arabe se développe de manière inquiétante en milieu scolaire et que « rien n’est fait pour y remédier ». Quant au député Watel Taha, l’une des figures de proue du parti arabe israélien « Balad », il estime qu’Israël « ressemble à l’Allemagne à la veille de la Seconde Guerre mondiale ».

Une cinquième colonne

Selon le président de l’ACRI Samy Michael, la situation continuera à se détériorer « tant que les Arabes israéliens se verront refuser l’entrée de certains cafés et restaurants, tant que la plupart des employeurs juifs refuseront de les engager en raison de leurs origines, et tant que les services de sécurité les considéreront comme une « cinquième colonne » potentielle ».

Serge Dumont, Tel Aviv

Sur le même sujet :

- "Des murs séparent Arabes et Juifs dans les villes mixtes d’Israël" - 23 juin 2006 - L’Association arabe pour les Droits de l’homme (HRA).

9 décembre 2007 - Ha’aretz -
Adresse mel de l’auteur : yuvaly@haaretz.co.il
traduction de l’anglais : JPP

10 décembre 2007 - Le Temps


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