Les groupes palestiniens armés comprenant le Hamas et le Fatah ont accepté un cessez-le-feu tard ce dimanche pour tenter de mettre un terme à la crise.

Nour Odeh, correspondante dans Gaza, a indiqué que l’accord de cessez-le-feu stipule, entre autres, une fin de toutes les confrontation et le retrait des rues des armes et des combattants.

Démonstration de combattants du mouvement Hamas - Photo AFP : Hazem Bader

L’accord impose aussi la fin des incitations à la violence par des canaux tels que la radio et un arrêt de toutes les manifestations et tous les rassemblements.

Cet accord appelle également à la tenue d’une réunion pour débattre des questions importantes et invite toutes les organisations palestiniennes à discuter la question d’un gouvernement national d’unité.

Ibrahim Abu Najja, responsable d’un niveau élevé d’un comité de coordination qui inclut tous groupes, a déclaré à l’AFP : « Il y a un accord entre tous les groupes palestiniens armés pour un cessez-le-feu et pour mettre un terme à la violence. »

Cette information a été confirmée par Ismail Radwan, le porte-parole de Hamas, qui a déclaré de son côté à l’AFP que l’accord de cessez-le-feu stipulait que « les hommes armés doivent cesser de circuler dans les rues ».

Juste avant que les nouvelles de la trêve soient connues, un porte-parole de Fatah a fait savoir qu’un colonel du service de sécurité national palestinien appartenant au Fatah a été enlevé et tué par des combattants de Hamas, dimanche dans la bande de Gaza.

Adnan Rhami, âgé de 40 ans, a été enlevé avec deux gardes du corps alors qu’il circulait en voiture dans le camp de Jabalya, après quoi les kidnappeurs masqués l’ont abattu et ont laissé son corps près d’un hôpital, d’après le porte-parole.

On ne sait pas ce que sont devenus les gardes du corps.

Affrontements violents

Ce meurtre s’est produit durant une journée de confrontation violente entre les partisans du Fatah et ceux du Hamas après que Mahmoud Abbas, le président palestinien, ait réclamé des élections présidentielles et parlementaires anticipées pour sortir d’une impasse politique dans les territoires palestiniens.

Plus tôt ce dimanche, une jeune palestinienne âgée de 19 ans a été tuée alors que les combattants du Fatah et du Hamas s’affrontaient à proximité du complexe présidentiel dans la ville de Gaza.

C’était la première victime civile depuis l’appel à des élections par Abbas pour essayer de sortir de plusieurs mois d’impasse politique sous le gouvernement du Hamas.

Noura Odeh, la correspondante d’Al Jazeera, nous a appris que plusieurs obus de mortiers avaient été tirés en direction des bureaux d’Abbas.

Ces combats se sont déclenchés après que les dirigeants du Hamas aient accusé le Fatah d’avoir tenté d’assassiner le ministre des affaires étrangères palestinien, quand des coups de feu ont été tirées vers sa voiture dans la ville de Gaza.

Mahmoud Al-Zahar, le Ministre des Affaires Etrangères, est sorti indemne de l’attaque.

Tir et explosions

Le Premier Ministre Ismaïl Haniya a invité Abbas à donner des ordres à sa garde présidentielle « pour ne pas tirer sur des citoyens, » alors que des tirs d’armes automatiques et de fortes explosions étaient entendus à l’extérieur de la résidence officielle d’Abbas.

Les gardes, soutenus par des membres des brigades de martyres d’Al-Aqsa, ont investi les ministères de l’agriculture et des transports situés à proximité.

Mahmoud Al-Zahar a accusé les forces de sécurité d’Abbas de vouloir faire « un coup d’état militaire ».

Une source palestinienne de sécurité a indiqué que deux obus de mortier ont explosé à moins de 100 mètres du bureau d’Abbas, blessant cinq des gardes présidentiels.

Les forces fidèles au Hamas et au Fatah se sont affrontées à travers Gaza tout au long de la journée de dimanche.

En dépit de la violence, Abbas a indiqué qu’il était déterminé à mettre en oeuvre son projet de dissoudre le gouvernement et de tenir des élections anticipées.

Ismail Haniya, le Premier Ministre palestinien, a indiqué que le Hamas boycotterait les élections et a accusé le président de vouloir illégalement renverser le gouvernement.

Haniya a indiqué lors d’une réunion de cabinet que l’appel pour des élections anticipées était « anticonstitutionnel » et allait créer davantage de désordre dans les territoires palestiniens.

« Le gouvernement rejette l’appel pour des élections législatives car ils sont anticonstitutionnels et créent la confusion, » a-t-il dit.

Un camp attaqué

Plus tôt dimanche, dans une attaque dont la responsabilité est attribuée au Hamas, des dizaines d’hommes armés ont ravagé un camp d’entraînement de la garde présidentielle, tuant un membre de la force d’élite.

Selon des sources palestiniennes des services de sécurité, des membres des brigades Al-Qassam du Hamas ont donné l’assaut dimanche à ce centre d’entraînement dans la zone de Shaikh Ijleen, au sud de la ville de Gaza, avec des tirs de mortiers et des lancers de grenades.

Les brigades d’Al-Qassam, l’aile militaire de Hamas, ont cependant nié leur responsabilité dans l’attaque.

Ces derniers affrontements se sont produits après qu’au moins 18 Palestiniens [sympathisants du Hamas] aient été blessés [à Ramallah par les forces de police liées au Fatah] samedi dernier après qu’Abbas aient appelé à la télévision à tenir des élections.

Abbas a indiqué qu’il a décidé d’organiser des élections présidentielles et parlementaires anticipées pour résoudre la crise politique avec le Hamas, le parti qui gouverne.

Dimanche, il a rencontré des membres de la Commission Electiorale Centrale pour discuter une date possible pour les scrutins.

« Ce qui sort de la réunion est qu’il [Abbas] est sérieux », a déclaré Saeb Erekat le porte-parole de la présidence. Erekat a indiqué avoir compris que des élections pourraient se tenir autour du mois de juin.

19 décembre 2006 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/NR/exe...
Traduction : Claude Zurbach