Une émeute dans une prison israélienne soulève des protestations
mercredi 24 octobre 2007 - 05h:40
Al Jazeera et agences
Une émeute dans une prison israélienne a fait un mort parmi les détenus, provoqué la colère des autres prisonniers palestiniens et déclanché des protestations dans les Territoires occupés.
- La violence s’est déclanchée lors de la fouille des cellules des prisonnier palestiniens. (AFP)
Le Club des Prisonniers, principal groupe représentatif des prisonniers palestiniens, a déclaré mardi que la plupart des 10 000 détenus à la sécurité, gardés par Israël, avaient fait la grève de la faim.
« Il s’agit d’une grève de la faim d’une journée pour protester contre ce qui est arrivé à Ketziot » dit Issa Qaraqi, député palestinien.
Toutefois, Yarona Zamir, porte-parole du service pénitentiaire d’Israël, dit que si les prisonniers ont bien refusé leur petit-déjeuner, il n’y a pas eu de grève de la faim généralisée.
Les affrontements se sont déclanchés lundi à la prison Ketziot dans le sud du désert du Négev comme environ 1 000 prisonniers ont agressé les gardes de la prison et incendié les tentes où ils étaient détenus.
Les gardes réagirent à coups de gaz lacrymogène, de balles en caoutchouc et de matraques. Au moins 15 prisonniers et 15 gardes ont été blessé dans les heurts.
« Armes non meurtrières »
- Contrôle par les gardes pénitentiaires à Ketziot (archive AP)
Le service pénitentiaire israélien a dit que les armes qui avaient blessé le prisonnier mort par la suite à l’hôpital étaient des « armes non meurtrières ».
Il n’a pas précisé son identité, disant seulement qu’il avait 30 ans et purgeait une peine de deux ans.
Pour Ashraf Ajrami, ministre aux Affaires des Prisonniers dans le gouvernement palestinien, il s’agit de Mohammed al-Ashkar, membre du Jihad islamique. La durée relativement courte de sa peine de prison laisse penser que son délit était mineur.
Jacky Rowland d’Al Jazeera à Ramallah dit que la violence à la prison de Ketziot a provoqué des protestations en Cisjordanie et dans la bande de Gaza où presque toutes les familles ont, ou ont eu, un de leur membre prisonnier en Israël.
Une autre manifestation est prévue en Cisjordanie à Ramallah, mardi.
Pour Rowland, le moment où s’est produit l’incident est important, il survient quelques semaines seulement avant les négociations de paix entre les dirigeants israéliens et palestiniens aux Etats-Unis.
« De nombreux Palestiniens disent rechercher si ce type de choses arrivant quelques semaines avant les négociations de paix donne la mesure de la bonne volonté des Israéliens » dit-elle.
Provocation
La violence qui s’est déclanchée contre les gardes a commencé lors de la fouille des couchettes au motif de contrebande.
Le Club des Prisonniers dit que la fouille des cellules s’était déroulée de façon « provocante ».
Pour Ashraf Ajrami, la fouille par la sécurité n’a pas respecté un accord entre le service pénitentiaire et les détenus interdisant les fouilles de nuit et a semblé avoir pour but d’intimider les combattants palestiniens emprisonnés.
« Elle était destinée à détruire le mouvement politique » dit-il. « C’était délibérément un acte d’oppression ».
Environ 2 000 Palestiniens sont gardés à Ketziot, 700 d’entre eux sont toujours tenus dans l’ignorance des accusations qui seraient portées contre eux. La prison est montée comme un camp militaire, avec les prisonniers répartis dans des tentes et non dans des bâtiments en dur.
- Abords de la prison de Ketziot dans le sud du désert du Négev.
23 octobre 2007 - Al-Jazeera.net - traduction : JPP