16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

La guerre en Irak : "un cauchemar sans fin"

mardi 16 octobre 2007 - 06h:44

Le Monde

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Le général Ricardo Sanchez, ancien commandant des forces américaines en Irak, a violemment attaqué la stratégie de la Maison Blanche, vendredi 12 octobre, la qualifiant notamment d’"échec catastrophique". Quant à la guerre que mène Washington depuis quatre ans et demi, elle s’apparente, à ses yeux, à un "cauchemar sans fin".

JPEG - 9 ko
Le général Ricardo Sanchez, le 8 avril 2004 lors d’une conférence de presse à Bagdad (Ph. AFP/N. Asfouri)

Dans un exposé sans concession de la part d’un ancien haut responsable du Pentagone, le général Sanchez a également qualifié les leaders politiques américains, sans jamais les nommer, d’"incompétents", "corrompus" et "négligents dans l’accomplissement de leurs devoirs", à tel point qu’ils auraient, selon lui, été traduits en cour martiale s’ils avaient agi ainsi en étant militaires. "Nos dirigeants ont fait étalage d’une incompétence stratégique patente", a-t-il lancé à Arlington, en Virginie, devant des journalistes.

"L’Amérique continue son combat désespéré en Irak, sans être capable d’élaborer une stratégie permettant d’aboutir à une ’victoire’ (...) ni même dans la lutte contre l’extrémisme", a-t-il poursuivi, critiquant la stratégie de renforcement militaire menée par George Bush. Cette "tentative désespérée menée par une administration qui n’a pas pris en compte la portée politique et militaire de cette guerre", faut dire à M. Sanchez que, désormais,"le mieux que nous puissions faire (...) est de conjurer la défaite". "Il ne fait aucun doute que l’Amérique vit un cauchemar dont on ne voit pas la fin", a-t-il déploré.

Au-delà de l’administration Bush, Ricardo Sanchez a également critiqué l’attitude du Congrès et de l’ensemble de la classe politique américaine, qu’il accuse de ne pas avoir fourni les efforts nécessaires pour remporter cette guerre. "Les querelles partisanes ont entravé l’effort de guerre", note-t-il.

"Ce qui se passe à Washington ne me donne aucun espoir"

Pour M. Sanchez, à la retraite depuis 2006, la solution en Irak, "étant donnée l’absence de stratégie", passe par une réduction des effectifs, même s’il a reconnu que les Etats-Unis resteraient encore longtemps en Irak, car un retrait précipité ajouterait à l’instabilité régionale. "Ce qui se passe aujourd’hui à Washington ne me donne aucun espoir", a-t-il affirmé, ajoutant qu’en absence de changement, les militaires continueraient à mourir sur place.

Après avoir servi lors de la première Guerre du Golfe comme commandant de bataillon, le général Sanchez a dirigé les forces de la coalition en Irak de juin 2003 à juillet 2004 avant de démissionner dans le cadre du scandale d’Abou Ghraib. Il avait déjà formulé auparavant des critiques sévères à l’encontre de la stratégie américaine en Irak.

Dans sa réaction aux propos de M. Sanchez, la Maison Blanche a fait référence au rapport de l’actuel commandant des forces US en Irak, le général David Petraeus, qui affirme que des améliorations progressives en Irak sont attendus. "Comme l’ont dit le général Petraeus et l’ambassadeur Crocker, il y a encore du travail a effectuer, mais les progrès sont là. Et c’est cela qui nous importe en ce moment", a répondu Trey Bohn, porte-parole de la Maison Blanche.

Sur un thème proche :

- Guerres d’Irak et d’Afghanistan : un rapport accablant
- Un nouveau Front des organisations armées se constitue en Irak

Le Monde, le 13 octobre 2007


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.