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Le désaccord subsiste sur le statut final de la Palestine

samedi 6 octobre 2007 - 06h:57

Pierre Barbancey - L’Humanité

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La rencontre d’hier entre Olmert et Abbas n’a pas débloqué l’essentiel, l’éventuel cadre pour la coexistence des États israélien et palestinien.

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Mahmoud Abbas et Ehoud Olmert
(Ph. Reuters/Omar Rashidi)

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, se sont rencontrés hier, officiellement pour tenter d’avancer sur les questions clés du conflit avant une réunion internationale sur le Proche-Orient, prévue en novembre aux États-Unis. Pour preuve de bonne volonté, les équipes de négociateurs israélienne et palestinienne récemment mises en place pour discuter des contours d’un règlement ont participé à la rencontre, qui a duré près de deux heures, à la résidence officielle d’Olmert, à Jérusalem.

Les négociateurs devaient « discuter des questions clés dont le règlement est crucial pour parvenir à la solution de deux États » israélien et palestinien coexistant en paix, selon un responsable israélien. Les principaux dossiers en discussion, et sur lesquels butent les négociations, portent sur les frontières du futur État palestinien, le statut de Jérusalem et des colonies juives, le sort des réfugiés palestiniens et les sources d’eau.

Cet optimisme n’est qu’une façade. On voit mal comment la situation pourrait évoluer. Les positions sont opposées en ce qui concerne aussi bien l’essence que la substance de la déclaration commune qu’ils doivent rédiger. Olmert ne s’en cache pas, il veut quelque chose de vague, alors qu’Abbas cherche un accord-cadre avec un calendrier pour les discussions sur le statut final.

Échaudés par l’échec des accords d’Oslo qui prévoyaient des phases intérimaires, les Palestiniens estiment que, désormais, il convient de définir immédiatement le statut final. Ce que les Israéliens refusent. Et Ehoud Olmert entend même inclure dans une éventuelle déclaration deux documents : la lettre envoyée par George W. Bush à Ariel Sharon le 14 avril 2004 et la « feuille de route ». La lettre n’est rien moins qu’une invite américaine à ne pas tenir compte des frontières de 1967 à cause « de la concentration de population israélienne » (c’est-à-dire les colonies) en Cisjordanie et à s’accommoder de la réalité sur le terrain. La seconde est un plan en trois phases dont la première, qui conditionne les autres, force les Palestiniens à mettre fin au « terrorisme » et à réformer les institutions de l’Autorité alors que les Israéliens doivent seulement démanteler les avant-postes illégaux (et non pas les colonies). Un véritable piège pour Mahmoud Abbas. Devant ces difficultés, on parle maintenant d’un report de la conférence internationale prévue en novembre.

Le quotidien Yediot Aharonot, cite ainsi l’entourage du premier ministre qui estime que les négociations sur la rédaction d’un tel document se poursuivront quelques semaines. Pour sa part, le vice-premier ministre israélien, Haïm Ramon, a vendu la mèche. Il s’est dit « confiant » dans les chances de succès de la réunion internationale. « Les conditions sont bonnes (...) Si nous parvenons à une déclaration commune qui obtienne le soutien de la communauté internationale, y compris des pays arabes modérés comme l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite ou les Émirats arabes unis, nous aurons fait un pas important vers la paix, que la Syrie soit ou non présente », note-t-il. Quelques heures après avoir avoué que l’aviation israélienne a bien survolé la Syrie (selon certains diplomates occidentaux, il s’agirait en réalité d’un survol effectué en compagnie d’appareils américains afin de tester la défense antiaérienne, voire les systèmes radars syriens), ces déclarations en disent long sur les intentions israéliennes aussi bien qu’américaines.

Pierre Barbancey


Du même auteur :

- Jérusalem à travers le mur
- Israël dans un terrible dilemme

Ehoud Barak estime qu’il faut réduire au minimum l’impact de la conférence de Paix

Selon le Maariv, au sein du gouvernement israélien on constate des désaccords quant au contenu de la conférence de paix. Si le vice-premier ministre, Haïm Ramon, élabore un plan prévoyant un retrait important de Cisjordanie et propose de débattre lors de la conférence de l’essentiel des questions qui sont à la base du conflit israélo-palestinien, le ministre de la Défense, Ehud Barak, affirme lui au contraire que cette conférence bénéficie avant tout aux Américains et qu’Israël doit prendre garde à ne pas créer trop d’attente. M. Barak estime qu’il faut réduire au minimum l’impact de la conférence et ne pas s’engager sur des politiques à long terme.

La ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, est elle favorable à la création d’un « horizon diplomatique » pour les Palestiniens par des négociations et des déclarations sur des questions pratiques telles que la mise en place des institutions du futur Etat palestinien ou la coopération dans les domaines de la sécurité, de l’économie et des échanges commerciaux. Elle s’oppose toutefois à des pourparlers sur les questions fondamentales que sont les frontières, Jérusalem et les réfugiés.-

Israël Valley Presse

Pierre Barbancey - L’Humanité, le 4 octobre 2007
Israël Valley - Site officiel de la Chambre de Commerce France-Israël, le 4 octobre 2007


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