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Les USA expulsent les parents de soldats tués en Irak

mercredi 12 septembre 2007 - 07h:50

Domenico Maceri

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Parmi les soldats qui ont été tués en Irak, un sur dix était un immigré. Mais tous leurs parents n’ont pas eu le droit à une carte de résidents permanents.

Trois ans après le décès d’Armando Soriano, 20 ans, soldat de l’armée US en Irak, son père est menacé d’expulsion. Soriano, est aujourd’hui enterré à Houston, Texas, sa ville natale, où vivent actuellement ses parents, travailleurs d’origine mexicaine.

Avant de mourir, Soriano avait promis à ses parents qu’il les aiderait à obtenir une carte de résidents permanents. Il n’y est parvenu qu’en partie avant de mourir. Si sa mère a pu obtenir la carte, son père, lui, n’y a pas eu droit et est sur le point d’être expulsé.

Enrique Soriano, le père d’Armando, n’est pas le seul à avoir perdu un fils ou une fille en Irak et à être menacé d’expulsion. Il y a plus de 3 millions de personnes nées aux USA dont les parents sont arrivés dans le pays clandestinement. Ceux qui sont nés aux Etats-Unis obtiennent la citoyenneté automatiquement et ont tous les droits et devoirs des Américains de souche. Cela comprend le service militaire avec la possibilité d’y perdre la vie.

Perdre un fils ou une fille, c’est toujours abominable. Pour tenter d’en atténuer la douleur, le gouvernement américain fait des efforts pour aider la famille. Dans le cas de personnes dont certains membres de la famille ont besoin de se faire régulariser, on les aide à obtenir la carte de résident permanent. C’est ce qui s’est produit pour la mère de Soriano. Mais malgré une certaine souplesse des autorités, la loi refuse ce droit à certains d’entre eux.

En 1999, Enrique Soriano avait été expulsé des Etats-Unis après un bref séjour au Mexique. C’est ce qui lui interdit le droit à une carte de résident. Enrique Soriano n’est pas le seul dans ce cas.

Il est difficile de connaître les chiffres exacts, mais de nombreux parents qui ont perdu un enfant en Irak ont été renvoyés dans leur pays d’origine. Les chiffres officiels indiquent que plus de 68000 soldats d’origine étrangère effectuent leur service militaire aux Etats-Unis. On ignore combien parmi eux ont de la famille vivant clandestinement aux Etats-Unis. Les statistiques du Centre National de l’Immigration montrent qu’un dixième des soldats US qui sont morts en Irak était d’origine étrangère.

Un document affirme que 5% de ceux qui font leur service dans l’armée américaine sont des clandestins qui se sont engagés avec de faux papiers.

L’armée ne recrute pas de clandestins. Cependant, étant donné le manque de volontaires, pour atteindre un certain contingent, l’armée ferme probablement les yeux. Les sans papiers s’imaginent probablement que s’ils s’engagent dans l’armée, cela les aidera, eux et leur famille, à obtenir des autorisations de séjour ainsi que d’autres avantages.

Certains, inévitablement, y perdent la vie. Le premier soldat américain qui soit mort en Irak était, en fait, Jose Gutierrez, soldat de première classe des marines, un sans papier originaire du Guatemala.

Dans le cas d’Enrique Soriano, c’est plus complexe parce que le reste de la famille a le droit de résider aux Etats-Unis. Sa femme a une carte de résidente permanente, trois de ses quatre enfants sont citoyens américains, et un autre, qui est né au Mexique, a fait une demande de régularisation. Si Enrique est expulsé, toute la famille va se retrouver devant le choix difficile entre retourner avec lui au Mexique ou se séparer. "Je pense que ce serait scandaleux que ces parents soient expulsés alors que leur fils est mort au combat pour son pays", affirme Gene Green, membre du Congrès pour la circonscription de Houston. Le député a proposé un projet de loi à la Chambre des Représentants, qui aiderait Enrique Soriano à obtenir une carte de séjour. Mais pour l’instant, rien n’a avancé.

Au cours de l’année, G. Bush avait commué la peine de prison de Lewis « Scooter » Libby, l’ancien bras droit du vice-président Dick Cheney, lui épargnant ainsi deux ans et demi de prison pour parjure et obstruction à la justice.

Le président avait cité les services exceptionnels rendus au pays et l’absence de condamnation antérieure pour justifier sa décision. Il avait conclu en disant que la condamnation de Libby était "excessive " et la "punition trop sévère".

A la lumière du sacrifice consenti par Armando Soriano, on peut se demander si l’expulsion de son père ne serait pas une punition beaucoup plus "excessive" et bien "trop sévère".

5 septembre 2007 - New America Media - Vous pouvez consulter cet article à :
http://blog.emceebeulogue.fr/post/2...


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