Le Premier ministre israélien a reconnu à mots couverts que son pays possédait l’arme atomique, ce qui dissiperait l’ambiguïté entretenue par l’Etat juif dans ce domaine. Son entourage a démenti ses propos.

Le Premier ministre Ehud Olmert a reconnu à mots couverts qu’Israël possédait l’arme atomique, ce qui dissiperait l’ambiguïté entretenue par l’Etat juif dans ce domaine. Ses propos, tenus lors d’un entretien accordé à une chaîne de télévision allemande et diffusé lundi par la chaîne israélienne Channel 10, ne permettent pas de déterminer s’il s’agit d’un "dérapage" de sa part ou de l’amorce d’un changement politique d’Israël sur la question nucléaire.

"Israël ne menace aucun pays de quoi que ce soit, et ne l’a jamais fait", a déclaré Olmert à SAT 1. "Le maximum que nous ayons essayé d’obtenir pour nous-mêmes est la capacité de vivre sans terreur. Mais nous n’avons jamais menacé un seul pays d’anéantissement. "L’Iran menace ouvertement, explicitement et publiquement de rayer Israël de la carte. Pouvez-vous dire que c’est une chose comparable lorsqu’il aspire à posséder des armes nucléaires comme l’Amérique, la France, Israël, la Russie ?"

"Non, il n’a rien dit de cela"

La porte-parole d’Olmert, Miri Eisen, qui accompagnait le Premier ministre lors de son voyage lundi en Allemagne, a déclaré qu’il n’avait pas voulu dire que son pays possédait ou aspirait à posséder l’arme nucléaire. "Non, il n’a rien dit de cela", a-t-elle dit. Pour Mark Regev, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, le chef du gouvernement voulait différencier ces quatre pays démocratiques de l’Iran, et ne faisait aucunement référence à leurs capacités nucléaires potentielles ou à leurs aspirations en la matière. "Ces pays sont des sociétés modernes. Il a voulu les caractériser en tant que démocraties, contrairement à l’Iran", a ajouté Regev. "Le Premier ministre dit qu’on ne peut pas les comparer à la nature du régime au pouvoir à Téhéran".

Le dossier de l’arsenal nucléaire israélien supposé avait été évoqué mardi par le futur secrétaire d’Etat américain Robert Gates, qui avait déclaré au Sénat que l’Etat juif possédait des armes atomiques. Il avait déclaré lors de son audition que l’Iran pouvait souhaiter avoir des armes atomiques étant donné qu’il était "environné d’arsenaux nucléaires : le Pakistan à l’Est, la Russie au Nord, Israël à l’Ouest et nous dans le Golfe". Ces propos avaient fait l’ouverture des journaux d’information en Israël, où la radio nationale avait même accusé le futur chef de la diplomatie américaine d’avoir peut-être enfreint la politique américaine de silence sur la question datant des années 1960.

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mardi 12 décembre 2006, mis à jour à 08:28, LEXPRESS.fr, avec Reuters