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Bush propose une conférence sur la Palestine

mercredi 18 juillet 2007 - 06h:01

Philippe Gélie - Le Figaro

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Le président américain a promis hier 190 millions de dollars d’aide au gouvernement de Mahmoud Abbas pour marginaliser le Hamas.

En quête de soutiens arabes pour sa politique en Irak, George W. Bush a décidé de reprendre l’initiative sur le conflit israélo-palestinien. Après six ans de relative inaction, il a énoncé hier les principes d’un règlement de paix dans lequel les États-Unis se proposent, pour la première fois depuis les vaines tentatives de Bill Clinton, de jouer le rôle de médiateurs.

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George Bush (Ph. Reuters/L. Downing)

Dans une intervention télévisée, le président américain a répété son engagement en faveur d’un État palestinien et présenté des initiatives visant à conforter le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, dont les services de renseignement américains soulignent la faiblesse.

La Maison-Blanche a décidé d’allouer une aide de 190 millions de dollars au gouvernement du premier ministre Salam Fayyad, nommé par Abbas, ainsi que 80 millions pour la réforme des services de sécurité. Bush a également appelé à la tenue cet automne d’une conférence internationale visant à relancer les pourparlers de paix entre Israéliens et Palestiniens. « L’Amérique est prête à prendre la tête des discussions » sur l’ensemble des questions relatives au « statut final », y compris les frontières, le sort de Jérusalem et des réfugiés palestiniens, a annoncé George Bush. Chargé de « présider la réunion », la secrétaire d’État, Condoleezza Rice, « apportera un soutien diplomatique aux parties dans leurs discussions bilatérales ».

Le Quartette marginalisé ?

Saluée par les principaux intéressés, la démarche intervient alors que le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, a rencontré Mahmoud Abbas hier pour lui exposer une offre d’amnistie en faveur de 250 prisonniers du Fatah, dont il a annoncé la libération. Elle précède aussi une réunion du Quartette international sur le Proche-Orient (États-Unis, Union européenne, ONU et Russie) jeudi à Lisbonne, censée définir la mission de son nouvel envoyé spécial, l’ancien premier ministre britannique Tony Blair. En désaccord avec ses partenaires sur l’opportunité de dialoguer avec le Hamas, l’Administration américaine semble vouloir prendre de vitesse le Quartette. Bush a par avance défini le rôle de Blair, qui devra « coordonner les efforts internationaux et aider les Palestiniens à établir les institutions durables d’une société libre ». Le chef de la Maison-Blanche a aussi proposé de réactiver le « comité de liaison » présidé par la Norvège, où siègent le Japon, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et les voisins arabes.

Avec un ton d’autorité qui ne lui est plus permis sur la scène intérieure, le président a mis chacun devant ses responsabilités. Les Palestiniens doivent choisir entre « le chaos et la perpétuation de leurs souffrances » que garantit, selon lui, le Hamas, auteur d’un « coup d’État illégal » en juin dans la bande de Gaza, et « l’espoir d’une démocratie moderne » offert par Abbas. Celui-ci est pressé de « jeter les fondations » du futur État en réformant les institutions, en désarmant les groupes armés et en éliminant la corruption. Israël doit « l’aider à améliorer la situation économique » de la population, « démanteler » les colonies sauvages et « arrêter l’expansion » des implantations en Cisjordanie. Les pays arabes doivent « mettre fin à la fiction qu’Israël n’existe pas » et se transformer en « médiateurs de paix ».

Associé aux « forces du radicalisme et de la violence » qui sévissent dans la région, du Liban à l’Irak et à l’Afghanistan, le Hamas est « fermement » invité à déposer les armes : « Un État palestinien ne sera jamais créé par le terrorisme », a martelé Bush. À défaut d’y croire, Washington fait le pari de « la Cisjordanie d’abord », avec une stratégie de soutien au Fatah pour mieux isoler les islamistes à Gaza.


Philippe Gélie, Le Figaro


Du même auteur : La politique américaine au M-O s’embrouille dans les références historiques

Israël se dit peu disposé à discuter des frontières "à ce stade"

JERUSALEM (Reuters) - Au lendemain de l’appel du président George Bush à une conférence de paix à l’automne pour parvenir à la création d’un Etat palestinien, Israël a fait savoir qu’il n’était pas disposé "à ce stade" à discuter de la question des frontières.

Le chef de la Maison blanche a estimé que "sur une base appropriée" - le choix par les Palestiniens de la coexistence avec l’Etat israélien - il serait "possible d’entamer bientôt des négociations sérieuses sur la création d’un Etat palestinien". Bush a promis son "soutien diplomatique aux parties dans le cadre de leurs discussions et négociations bilatérales, de sorte que nous puissions progresser sur la voie fructueuse d’un Etat palestinien".

Saëb Erekat, proche collaborateur de Mahmoud Abbas, dont Bush a explicitement soutenu la ligne face au Hamas, a aussitôt déclaré que le président palestinien était prêt à engager avec Ehud Olmert des négociations sur le "statut final". Mais Miri Eisin, porte-parole du Premier ministre israélien, qui a rencontré lundi Abbas durant deux heures en évitant soigneusement d’évoquer ces questions de fond, a douché mardi les espoirs du président de l’Autorité palestinienne.

"Horizon politique"

"Israël a publiquement déclaré qu’il était désireux de discuter des questions d’horizon politique’, pour savoir comment réaliser cette idée de deux Etats pour deux peuples", a-t-elle rappelé. "Mais nous avons aussi clairement fait savoir que nous n’étions pas prêts à ce stade à discuter des trois questions essentielles - des frontières, des réfugiés et de Jérusalem", a-t-elle toutefois ajouté.

Israël donne une définition restrictive à la notion d’"horizon politique" utilisée par la diplomatie américaine pour offrir aux Palestiniens la perspective d’un Etat. A ses yeux, elle recouvre seulement les structures institutionnelles et économiques du futur Etat.

Or, selon les diplomates et analystes, Bush a voulu lundi soir débloquer les choses en proposant des perspectives de négociations où la question des frontières serait réglée prioritairement par les deux parties. Ce ne serait que dans un deuxième temps qu’elles s’attaqueraient aux deux autres questions clés du statut final : le sort de Jérusalem et la question épineuse du droit au retour des réfugiés des guerres de 1948 et 1967.

Israël a cependant approuvé la proposition de Bush, lequel n’a pas précisé le calendrier de la conférence proposée, qui serait présidée par sa secrétaire d’Etat, Condoleezza Rice, en présence des deux protagonistes et de pays "voisins de la région".


Le Monde, avec Reuters

Philippe Gélie, correspondant à Washington - Le Figaro, le 17 juillet 2007
Le Monde, avec Reuters, le 17 juillet 2007


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