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Un appel du PCHR : crise humanitaire dans la Bande de Gaza !

lundi 10 juillet 2006 - 12h:10

PCHR

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Les forces israéliennes d’occupation (FIO) pratiquent une politique de punitions collectives contre les civils Palestiniens.

Nous appelons la communauté internationale, dont les Hautes Parties Contractantes des Conventions de Genève ainsi que les organisations humanitaires gouvernementales et non-gouvernementales à prévenir une plus grave détérioration des conditions de vie des civils dans la Bande de Gaza.

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Palestiniens attendant de pouvoir traverser le poste frontière de Rafah vers l’Egypte, constamment bloqué par les israéliens - Photo : Hatem Moussa

Nous les sollicitons pour qu’elles fassent pression sur les FIO pour que la frontière soit immédiatement ouverte et que la nourriture, les médicaments, l’essence, puissent librement arriver jusqu’à la population et que l’on puisse prévenir une catastrophe humanitaire.

Le PCHR appelle tous les gouvernements de tous les pays, particulièrement les signataires des Conventions de Genève ainsi que les Nations Unies et les organisations humanitaires internationales à intervenir et à prendre immédiatement les mesures nécessaires pour que les FIO permettent le passage des produits de base : nourrriture, médicaments, essence, vers la Bande de Gaza.

Le PCHR avertit la communauté internationale des conséquences des punitions collectives imposées par les FIO sur la population civile dans la Bande de Gaza, en particulier la destruction de la centrale électrique et l’impossibilté d’importer de l’essence et d’assurer les services de base (comme des installations de fourniture d’eau, les systèmes d’égout, les approvisionnements en eau potable, les hôpitaux, les cliniques, etc...). Une crise alimentaire et sanitaire menace à présent plus d’un million et demi d’habitants dans la Bande de Gaza.

Le PCHR constate que la grave détérioration des conditions sociales et économiques est le résultat du bouclage complet imposé par les FIO sur la Bande de Gaza. Nous sommes inquiets de la détérioration à venir en ce qui concerne la situation alimentaire et la situation sanitaire que connait la population civiles ; plus de 200 000 familles ont perdu leur première source d’énergie électrique après le bombardement de la centrale électrique de Gaza le 27 juin 2006.

La situation humanitaire est rendue encore plus difficile par le manque d’essence dans la Bande de Gaza. En conséquence, des dizaines d’organisations fournissant des services de base ont dû suspendre les services rendus à la population ; des centaines de véhicules de transport ne peuvent plus circuler ; plusieurs sources d’eau potable ont cessé de fonctionner. La situation menace la santé publique, en particulier si des installations de fourniture d’eau et et les systèmes d’égouts sont dans l’obligation de cesser de fonctionner en raison du manque de carburant.

Les FIO ont mis en place le 25 juin 2006 un blocus aérien, maritime et terrestre complet de la Bande de Gaza, fermant tous les passages frontière. Depuis cette date, les FIO ont ainsi empêché l’entrée d’essence, de nourriture et de médicaments. De plus, les FIO ont empêché d’en sortir tous les civils habitant la bande de Gaza, dont ceux ayant besoin d’un traitement médical à l’extérieur. De la même façon, les civils voulant retourner chez eux, y compris ceux revenant d’un traitement médical à l’étranger, sont empêchés de rentrer.

Ceux-ci sont maintenant coincés du côté égyptien de la frontière de Rafah, dans l’impossibilité d’utiliser le passage international de Rafah, le seul accès possible avec le monde extérieur. Selon le ministère de la santé, plus de 100 000 malades palestiniens sont privés du traitement médical nécessaire en dehors de la Bande de Gaza, qu’il s’agisse d’aller en Cisjordanie, en Israël ou ailleurs.

En outre, la destruction de la centrale électrique de Gaza a augmenté la dépendance général à l’égard du carburant pour fournir des services essentiels, particulièrement la santé et les services liés à l’environnement.

La Bande de Gaza souffrait déjà d’un manque de fourniture en gaz et en fuel avant le dernier renforcement du blocus. Les besoins quotidiens dans la Bande de Gaza en gaz sont estimés de 150 à 200 tonnes. 12 millions de tonnes de kérosène et 5 millions de tonnes de benzène sont utilisés annuellement. 10 millions de tonnes de kérosène étaient également nécessaire pour faire tourner annuellement la centrale électrique de Gaza lorsqu’elle fonctionnait en régime normal avant le bombardement aérien israélien.

Les stations de distribution indiquent que la compagnie israélienne Dor avait déjà commencé à réduire ses approvisionnements en gaz et en fuel vers les Territoires Palestiniens sous Occupation (TPO) jusqu’à 25% de la demande journalière, sous le prétexte qu’il y aurait des retards de paiement de la part des Palestiniens vis-à-vis de la compagnie. Le 15 avril 2006, les stations de distribution de la Bande de Gaza ont cessé de fonctionné, leurs réserves étant vides. A la fin du mois de mai, la compagnie Dor reprit ses livraisons mais en se limitant à 25% de la demande. Le 25 juin 2006, la compagnie Dor a totalement cessé ses livraisons. En conséquence, beaucoup de stations-essence de la Bande de Gaza se sont arrêtées. Depuis cet arrêt des livraisons, les réserves de fuel se sont aussi taries dans les stations-essence privées.

Le PCHR a aussi appris que les agences gouvernementales et les municipalités souffraient maintenant du manque de kérosène pour faire fonctionner les réseaux d’égout. En outre, les hôpitaux et les cliniques souffrent du manque de carburant pour envoyer des ambulances et pour fournir des services.

Le PCHR appelle la communauté internationale et les organisations gouvernementales et non-gouvernementales à intervenir immédiatement pour forcer les FIO à autoriser l’importation de fuel, gaz, médicaments et nourriture à destination de la population civile de la Bande de Gaza. Ceci renforcerait la loi humanitaire internationale dans toute la zone.

Le PCHR rappelle aux parties ayant signé plusieurs conventions, dont les autorités israéliennes d’occupation, quelles sont leurs obligations, et en particulier :

- L’engagement de respecter la Quatrième Convention de Genève dans toutes les circonstances, comme stipulé par l’article 1 de la convention ;

- L’engagement de respecter le premier protocole additionnel à la Quatrième Convention de Genève, comme stipulé en article 1 du protocole additionnel du 12 août 1949, et concernant la protection des victimes des conflits armés internationaux (protocole 1), adopté le 8 juin 1977 ;

- Conformément à l’article 54 du protocole 1, les hautes Parties Contractantes sont obligées d’assurer le respect des engagements suivants :

Affamer des civils comme moyen de guerre est interdit

Il est interdit d’attaquer, détruire, enlever ou rendre inutilisables des éléments indispensables à la survie de la population civile, tels que les produits alimentaires, les zones agricoles pour la production des produits alimentaires, les récoltes, le bétail, les installations d’eau potable, les approvisionnements et les systèmes d’irrigation.

- Conforméméent à l’article 33 de la Quatrième Convention de Genève, les Hautes Parties Contractantes doivent assurer que :

Personne ne pourra être puni pour une offense qu’il ou elle n’a pas personnellement commise. Des punitions collectives et de même toutes les mesures d’intimidation ou de terrorisme sont interdites.

Le pillage est interdit

Les représailles contre les individus et leurs bien sont interdites.

- Selon l’article 54 de la 4e Convention de Genève, les hautes Parties Contractantes sont dans l’obligation de faire respecter les éléments suivants :

- Par tous les moyens à sa disposition, la puissance occupante a le devoir d’assurer la nourriture et les approvisionnements médicaux pour la population ; elle doit, en particulier, fournir les produits alimentaires nécessaires, les médicaments et d’autres articles si les ressources du territoire occupé sont insuffisantes.

- Tous les individus ont droit à des conditions de vie adéquates sur le plan de la santé et du bien-être pour eux-mêmes et leurs familles, ce qui comprend le droit à la nourriture, aux vêtements, à une maison et aux soins médicaux, ainsi qu’aux prestations sociales, au droit à la sécurité en cas de chômage, maladie, incapacité, veuvage, vieillesse et toute autre accident de la vie (Article 25 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme).

Palestinian Centre for Human Rights
29 Omer El Mukhtar St., El Remal, PO Box 1328 Gaza, Gaza Strip
tel/fax : +972 (0)8 282 4776 - 282 5893
email : pchr@pchrgaza.org
website : www.pchrgaza.org

2 juillet 2006 - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.pchrgaza.org/files/Press...
Traduction : Claude Zurbach


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