16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Le gouvernement israélien va expulser les réfugiés soudanais

dimanche 8 juillet 2007 - 14h:24

IRIN

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Jérusalem - Des experts juridiques et des membres d’organisations d’aide préviennent que la nouvelle décision du gouvernement israélien risque de mettre en danger des centaines de demandeurs d’asile et de réfugiés en provenance d’Afrique.

JPEG - 41.8 ko
Une jeune réfugiée soudanaise attend son tour pour voir un médecin volontaire -
Photo : Shabtai Gold/IRIN

Selon le nouveau plan annoncé le 1er juillet, Israël va renvoyer en Egypte des « intrus » ayant traversé les frontières communes de deux pays. Un communiqué du gouvernement a dit qu’ils allaient être « déportés » rapidement et a indiqué qu’ils ne pourront pas faire de demande d’asile en Israël.

En conséquence, les forces de sécurité israéliennes ont reçu l’ordre d’arrêter et de renvoyer toutes les personnes ayant traversé la frontière et d’emprisonner celles qui ne pouvaient pas être renvoyées sur-le-champ.

Le plan qui a été rédigé avec l’Egypte, a crée une inquiétude parmi les Israéliens qui aident les réfugiés africains dont la majorité viennent du Soudan.

Ces derniers mois, quelques 1.400 réfugiés ont passé la frontière en Israël. Environ 1.000 d’entre eux sont soudanais dont 200 qui viennent du Darfour.

Anat Ben Dror, la directrice d’une clinique légale d’aide pour les réfugiés à Tel Aviv a dit : « ces gens ne doivent pas être renvoyés en Egypte à moins d’obtenir des garanties qu’ils seront traités correctement et selon la convention sur les réfugiés ».

Réfugiés du Darfour

En ce qui concerne les réfugiés venant du Darfour, la situation n’est pas claire. Un communiqué récent du bureau du premier ministre a déclaré : « la possibilité d’assister un petit groupe de réfugiés en provenance du Darfour et qui sont maintenant en Israël sera pris en considération mais seulement après qu’un blocus total des infiltrations sera assuré ».

Israël est actuellement en train de développer une politique d’immigration pour répondre aux nouvelles pressions migratoires.

Les demandeurs d’asile en Israël vont être touchés

La mise en ?uvre de cette décision qui va affecter des centaines de demandeurs d’asile déjà en Israël, dont ceux qui sont arrivés de régions déchirées par la guerre telles que la République Démocratique du Congo, la Corne d’Afrique, la Côte d’Ivoire et bien sûr le Soudan, sera menée en coordination avec l’UNHRC qui enregistrera les réfugiés.

Miki Bavli, un ancien diplomate israélien et aujourd’hui le directeur de l’UNHCR à Tel Aviv, dit que cette démarche est justifiée.

« Vous ne pouvez pas « acheter » de l’asile » a expliqué Bavli. « L’asile est accordé par le premier pays dans lequel le réfugié est entré. Il ne s’agit pas de chercher le pays qui serait le plus agréable ».

Une association spécialisée en droit juridique de droit appelée le « Hotline for Migrant Workers » a néanmoins contesté cette démarche en disant que l’Egypte détenait un « record pour avoir renvoyer des réfugiés dans leur pays d’origine où ils sont ensuite décédés ». La section d’Amnesty Internationale en Israël a entre temps exprimé son inquiétude sur le fait qu’Israël « allait expulser tout le monde d’un seul coup » sans examiner soigneusement « la déclaration de chaque réfugié individuellement ».

« La vie pour un Soudanais comme moi est impossible au Caire »

Le 29 juin, un groupe d’environ 200 demandeurs d’asile pour la plupart en provenance du Sud Soudan, se sont rassemblés dans la cave d’un hôtel dans la ville sud de Beersheba, ville qui est devenue une cité refuge pour beaucoup de ceux ayant traversé la frontière égypto/israélienne.

Un groupe de docteurs bénévoles de « Physicians for Human Rights-Israel », une association d’aide locale, était arrivée pour apporter de l’aide et des médicaments aux personnes présentes.

JPEG - 44.4 ko
Un médecin de Physicians for Human Rights examine un bébé soudanais dont la famille a récemment traversé la frontière entre l’Egypte et Israël - Photo : Shabtai Gold/IRIN

« Nous ne demandons rien, seulement nos droits fondamentaux de réfugiés et peut être aussi un peu d’aide de l’état » dit Nader qui ajoute être originaire de Juba et qu’il était arrivé en Israël quelques jours plus tôt après avoir passé en fraude la frontière. Sa fille âgée de 7 mois, assoupie sur son épaule, venait juste d’être vue par un médecin.

Une autre réfugiée a raconté qu’elle avait fui l’Egypte après y avoir été maltraitée.

« La vie est impossible pour une soudanaise comme moi » dit Nadin, racontant qu’elle avait subi des discriminations à cause de la couleur foncée de sa peau.

Son mari, Sulaiman, a dit qu’il ne pouvait pas trouver de travail au Caire sauf du travail manuel non qualifié qui ne lui rapportait pas suffisamment d’argent pour élever ses enfants.

« Je veux donner à mes enfants un futur et il n’y a rien pour nous là-bas » dit Nadin.

Namok, une femme dans la cinquantaine avec six enfants qui venait aussi de passer la frontière dernièrement, a été examinée par un médecin et envoyée dans un hôpital proche pour subir d’autres tests. Elle avait du mal à respirer et l’équipe médicale s’inquiétait d’une atteinte possible de tuberculose. Le Ministère de la Santé avait dit que « les maladies contagieuses » prévalaient dans la communauté de réfugiés.

« Je ne souviens pas de la dernière fois que j’ai vu un médecin » dit Namok en respirant avec difficulté et en serrant sa poitrine. « C’était il y a bien longtemps ».

L’équipe médicale a noté beaucoup de demandeurs d’asile avaient été laissés pour compte et qu’ils n’avaient pas reçu de soins médicaux appropriés pour des problèmes comme la gale, les fractures et autres maladies.

4 juillet 2007 - IRIN - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.irinnews.org/Report.aspx...
Traduction : Ana Cléja

Et aussi : Israël-Soudan : Avenir incertain pour les réfugiés soudanais


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.