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L’usage, aujourd’hui, de la résistance armée

samedi 9 décembre 2006 - 18h:14

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A en croire les médias internationaux, la seule méthode que les Palestiniens utilisent pour résister à l’occupation israélienne est la violence.

Réalité et fiction

Laïla Khalid, l’une des feddayins palestiniennes les plus réputées (années 1960)

Ayant traité de l’histoire du combat, les débats sur l’emploi des armes, et contre qui, (voir « L’histoire du combat : 1964 - 1ère Intifada »), IslamOnline.net veut se concentrer sur les aspects du combat palestinien qui restent ignorés : la multitude des formes de la résistance non armée.

Cependant, il est important de déconstruire (cet article) certains mythes à propos de l’utilisation contemporaine de la violence contre l’occupation israélienne :

  • 1) Ce n’est que six mois après l’échec des discussions de Camp David que la seconde Intifada s’est « militarisée », après qu’Israël n’ait lancé des attaques militaires contre les populations civiles palestiniennes.
  • 2) Si elle suscite de la sympathie chez beaucoup de Palestiniens, relativement peu d’entre eux s’impliquent dans la lutte armée.
  • 3) Le niveau en armement et explosifs disponibles pour tous les groupes armés ne pourrait jamais devenir une menace militaire sérieuse pour Israël, un fait dont les Palestiniens sont parfaitement conscients. Ceux qui soutiennent la résistance armée, sous ses différentes formes, pensent qu’elle peut permettre de maintenir leur lutte sur l’agenda international et israélien, mais pas chasser réellement les Israéliens hors du pays.
  • 4) Les groupes islamistes comme le Hamas n’existent pas seulement pour combattre ; ils assurent des services d’assistance étendus pour la population pauvre, particulièrement dans Gaza.
  • 5) Avec le temps, des musulmans et des chrétiens, laïcs et religieux, ont pris part à la lutte armée. La Palestine n’est pas simplement une lutte armée musulmane. Le dirigeant du Front populaire pour la libération de la Palestine, George Habash, est de famille chrétienne.
  • 6) Malgré une certaine influence dans certains secteurs de la société (influence évoluant avec les époques), Arafat, tout comme Mahmud Abbas (Abu Mazen) aujourd’hui, n’aurait pu « arrêter les militants » tant que les gens soutiennent la lutte armée.
  • 7) Qu’ils s’y identifient personnellement ou pas, contrairement au battage médiatique israélien sur les « réseaux terroristes » en Israël, les Palestiniens, qui vivent comme des citoyens à part en Israël, ne sont pas impliqués dans la résistance armée organisée.
  • 8) Ceux qui s’engagent dans la lutte armée la voient comme un moyen nécessaire pour arriver à une fin, non parce que « les Arabes aimeraient naturellement la violence », comme le suggère de façon répugnante la propagande israélienne. Les groupes militaires islamistes tels que le Hamas se sont formés relativement récemment, pendant la première Intifada, et après que les gens aient enduré des décennies d’occupation. Le soutien aux attentats suicide est la conséquence de ces années d’oppression et d’impuissance, pas un désir inhérent au martyre et à la tuerie.
  • 9) Il y a beaucoup de débats internes parmi les Palestiniens sur les méthodes les plus appropriées pour la résistance armée et, comme dans toute société, il existe tout un éventail d’opinions. Pendant que certains s’opposent à toute forme de résistance violente la considérant comme futile, d’autres débattent sur la question de diriger les attaques seulement contre les soldats ou les colons, ou contre tout Israélien. Est-ce que le fait d’habiter sur une terre qu’on occupe ou de servir dans l’armée pendant trois ans (ce que font les Israéliens) fait de tout Israélien un non civil ? Beaucoup de civils, spécialement les colons, portent des armes tout le temps. Ceci en fait-il des cibles légitimes ? Cela est en débat dans la société palestinienne et ce ne sont pas des questions sur lesquelles les Occidentaux d’une façon ou d’une autre doivent interpeller les Palestiniens.
  • 10) Pour les lecteurs de cet article qui auraient toujours des critiques contre la résistance armée, la question doit être celle-ci : qu’avez-vous fait pour essayer de faire cesser l’occupation ? Si vous êtes citoyen d’un pays dont le gouvernement apporte un soutien financier à Israël, permettant ainsi la poursuite d’une occupation injuste de la terre palestinienne, comment pouvez-vous critiquer un peuple auquel on interdit de développer son propre pays et de contrôler sa propre destinée ?

28 septembre 2005 - http://www.islamonline.net/English/...
Trad. : JPP


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