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Notre Palestine

mercredi 4 juillet 2007 - 07h:48

Editorial d’il manifesto

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La Palestine ne fait quasiment plus l’info. Après des années de massacre elle est considérée inévitablement comme « morte » : maintenant qu’elle se massacre aussi toute seule et qu’elle se laisse aller à une pratique suicidaire qui a pénétré dans les esprits des résistants -divisés par une haine réciproque qui a provoqué les massacres de Gaza - tout espoir de trouver l’issue d’une tragédie sans fin semble s’effacer. Introjecter les « valeurs » de l’ennemi signe l’autodestruction et anéantit davantage que les cannons.

- La Palestine n’a jamais pu devenir un état, mais dans nos esprits comme dans ses aspirations politiques originaires elle a toujours été quelque chose de plus qu’un territoire à rendre aux Palestiniens. Non seulement des frontières géographiques à conquérir, mais un lieu de culture et de vie. Elle n’a existé que comme ça dans la pensée et dans l’action de tous ceux qui se sont battus pour elle ; elle ne pourra exister vraiment que comme ça. L’opposé du terrorisme, de la guerre fratricide, d’une société où l’ordre règne avec la loi de la répression et de l’intégrisme islamique. Quelle victoire pourrait fêter une Palestine remise au plus fort, à ceux qui ont adopté (avec l’aide « généreuse » d’Israël et des Etats-Unis), l’inhumanité de l’adversaire ? L’ennemi de notre ennemi n’est pas notre ami.

- La Palestine est un drame, une blessure qui nous parle à nous aussi. Et pour cela justement, le projet de société préfiguré par ceux qui veulent la sauver du feu israélien n’est pas secondaire. Si aujourd’hui la lutte armée est incarnée de façon la plus accomplie par le Hamas, non seulement il est illusoire de lui confier la tache de battre militairement Israël, mais l’idée que son modèle social apportera des bénéfices aux Palestiniens est suicidaire. C’est une vision arriérée, militariste, autodestructrice, celle qui se fie aux milices d’un pouvoir qui lèguera Gaza à quelque élite moyen-orientale et qui donnera un nouveau prétexte à Israël pour la raser au sol avec ses chars d’assaut. C’est un processus d’autodissolution, l’esprit inacceptable de la martyrologie, ce que nous voyons, qui rend vaine toute résistance. Les femmes, fantômes voilés, qui réapparaissent dans la Bande de Gaza, sont le symbole atroce d’une nouvelle république islamique possible, qui brisera en deux -à la plus grande joie des criminels en uniforme de Tel Aviv- le peuple palestinien.

- De l’autre côté, Al Fatah et ses sommets corrompus répondent par la même logique armée, tandis que les véritables perdants sont les femmes et les hommes de chair et d’os, pris entre deux options mortifères. C’est vers eux que nous devons tourner nos regards, même si nous ne trouvons que les débris d’une gauche dissoute, d’une société laïque anéantie par la guerre.

- En Palestine -pour la Palestine- il faut regarder « sous les décombres », discerner la seule voie possible pour nous ranger aux côtés des nombreuses forces invisibles mais vives, les arracher à la solitude et nous battre pour que la communauté internationale leur redonne la possibilité de conquérir pour eux, en paix, un monde meilleur.

Editorial non signé de samedi 23 juin 2007 de il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/Quotidian...

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Réponse de Marie-Ange Patrizio à l’éditorial d’il manifesto : "Votre Palestine" ?


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