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Israël desserre l’étreinte financière autour du gouvernement d’urgence de Mahmoud Abbas

mardi 3 juillet 2007 - 06h:13

Michel Bôle-Richard - Le Monde

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Les autorités israéliennes ont décidé, dimanche 1er juillet, de transférer 118 millions de dollars (87 millions d’euros) au gouvernement d’urgence palestinien. Il s’agit d’un premier versement des quelque 600 millions de dollars, produits des taxes et des droits de douane qu’Israël bloque illégalement depuis mars 2006, date de l’installation au pouvoir d’un gouvernement dominé par le Hamas.

En moyenne, l’Etat juif collecte 50 à 60 millions de dollars par mois qu’il reverse ensuite à l’Autorité palestinienne, ce qui constitue la majeure partie des recettes du budget et permet notamment de payer en partie les 165 000 fonctionnaires de l’Autorité. Seule une somme de 100 millions de dollars avait été débloquée mais le reste était toujours gelé même après la mise en place, à la mi-mars, d’un gouvernement d’union nationale associant le Fatah du président Mahmoud Abbas au Hamas.

Désormais, Israël va reprendre le versement régulier des sommes collectées. Il faudra six mois pour que la totalité du montant gelé soit rendue au nouvel exécutif palestinien. Les modalités et les conditions de cette rétrocession n’ont pas été révélées. Ce qui a fait dire à Ghazi Hamad, porte-parole de l’ancien gouvernement d’union nationale, qu’il ne s’agit pas "d’un cadeau, ni d’une faveur", car "cet argent appartient au peuple palestinien et devrait être redonné sans conditions". Toutefois, on ne sait pas comment tous les fonctionnaires vivant dans la bande de Gaza vont pouvoir être payés depuis la prise de contrôle du Hamas. Les policiers notamment n’ont pas repris le travail, refusant de travailler sous les ordres des islamistes.

Le déblocage de l’argent fait partie des décisions annoncées par Ehoud Olmert, premier ministre israélien, lors du sommet de Charm-El-Cheikh (Egypte), le 25 juin, entre le roi Abdallah de Jordanie, le président égyptien Hosni Moubarak et Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne. M. Olmert avait également annoncé la libération d’environ 250 prisonniers. La liste devait être approuvée, dimanche, lors du conseil des ministres. Il n’en a rien été. Manifestement, des réticences se sont exprimées dans les milieux sécuritaires à propos de cet élargissement, même s’il ne doit s’agir que de membres du Fatah et de détenus "n’ayant pas de sang sur les mains".

Au cours du même conseil, Ehoud Olmert, en dépit de sa satisfaction affichée pour les "chemins de coopération" trouvés avec le gouvernement palestinien, a expliqué que "la guerre à la terreur allait continuer de manière intensive", justifiant ainsi les attaques israéliennes dans la bande de Gaza et les incursions dans certaines villes de Cisjordanie, notamment à Naplouse et à Jénine, considérées comme des bastions de la lutte contre l’occupation. Ces attaques ont causé la mort de vingt Palestiniens en moins d’une semaine. Elles ont suscité les critiques de Salam Fayyad, premier ministre du gouvernement d’urgence, qui avait estimé, jeudi, qu’elles sapent ses efforts "pour apporter la sécurité et mettre fin au chaos".

Michel Bôle-Richard - Le Monde, le 2 juillet 2007

Du même auteur :
- La population de Gaza survit sous perfusion humanitaire
- Israël apporte un soutien limité à Mahmoud Abbas


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