Mahmoud Abbas, le président palestinien, a nommé Salam Fayyad, un parlementaire indépendant comme premier ministre d’un gouvernement de crise.

Partisans du Hamas après leur prise de contrôle de la bande de Gaza - Photo : Reuters/Suhaib Salem

Fayyad était ministre des finances dans le gouvernement d’unité qu’Abbas a dissout après la prise de contrôle du Hamas sur la bande de Gaza et qui comprenaient le Hamas et le Fatah qu’Abbas

Après l’annonce de vendredi, Khaled Meshaal, le chef du Hamas, a demandé un dialogue avec Abbas et le Fatah suite à la prise de contrôle du Hamas sur la bande de Gaza.

Salam Fayyad - Photo : AFP

Dans Gaza, en attendant, le pillage des bâtiments de force de sécurité de Fatah s’est poursuivi et les partisans du Hamas ont célébré leur victoire alors qu’Ismail Haniya, limogé en tant que premier ministre, ordonnait qu’il soit mis fin aux représailles.

Fayyad est un ancien employé de banque mondiale qui a de bonnes relations avec l’occident, et Marwan Bishara, analyste politique à Al Jazeera, dit qu’il est considéré comme ayant les mains propres.

Bishara explique : « Il n’est pas un homme puissant dans la société palestinienne et il n’est pas connu pour son charisme ou sa vision. Il n’est connu qu’en tant que gestionnaire honnête, pas comme spéculateur. »

Appel au dialogue

Meshaal, chef du bureau politique de Hamas, a lancé son appel au dialogue, lors d’une conférence de presse à Damas, la capitale syrienne, où il vit en exil, dans des heures où se déroulait une réunion des ministres arabes des affaires étrangères au Caire pour discuter de la crise.

Il a déclaré que le Hamas n’a eu d’autre choix que d’employer la force pour prendre le contrôle de Gaza en combattant et cela a entraîné la mort de dizaines de Palestiniens.

Il a également dit : « Ce qui est nécessaire maintenant c’est de résoudre la cassure entre Palestiniens. Le Hamas est pour une supervision arabe d’un dialogue dans l’intérêt national palestinien.

« Le manque de sécurité a conduit à l’explosion. Ce qui s’est produit dans Gaza était une étape nécessaire. Le peuple souffrait du chaos et du manque de sécurité et ce traitement était nécessaire. »

L’attitude d’Haniya

Avant l’annonce de son remplacement par Fayyad vendredi, Haniya avait indiqué qu’il restait ouvert au dialogue avec Abbas.

Khaled Meshaal - Photo : AFP

Il a ajouté : « J’insiste sur le fait que la porte reste ouverte pour reconstruire des relations entre Palestiniens sur la base de nos valeurs nationales. »

Haniya a indiqué plus tôt que le « gouvernement d’unité » continuerait à fonctionner en dépit de sa dissolution par Abbas.

Il a qualifié son renvoi et la déclaration d’un état d’urgence jeudi comme « précipité ».

Nour Odeh, correspondante d’Al Jazeera dans Gaza, a indiqué : « Nous savons qu’il peut continuer à diriger le gouvernement dans la bande de Gaza avec les ministres du Hamas présents dans la bande de Gaza. »

« Ce que nous ne savons pas, c’est comment ils pourront financer le gouvernement, fournir la nourriture et les approvisionnements ou comment ils pourront avoir n’importe quelle influence sur la Cisjordanie. »

Chaos

Le Hamas, qui contrôle entièrement Gaza, a recommandé la clémence pour tous les membres du Fatah et des forces de sécurité vendredi, après avoir captué plusieurs hauts fonctionnaires, a indiqué un porte-parole de l’aile militaire du groupe.

Des civils sont entrés dans le complexe présidentiel dans la ville de Gaza vendredi, prenant les réfrigérateurs, les antennes paraboliques et les portes ; les combattants du Hamas ont tiré des coups feu enl’air afin d’essayer de les disperser.

Les portraits d’Abbas et de son prédécesseur, le défunt Yasser Arafat, traînent sur le sol, tandis que des combattants de Hamas montrent à des journalistes des flaques de sang à l’endroit où , disent-ils, deux des gardes d’Abbas ont préféré se tuer plutôt que de se rendre.

D’après le Fatha, ces deux gardes ont été tués.

Un pas vers la libération du journaliste Alan Johnston ?

Toujours vendredi, le Hamas a indiqué qu’il avait établi le contact avec les ravisseurs d’Alan Johnston, le journaliste de la BBC [enlevé depuis le 12 mars 2007], et franchissait « des étapes sérieuses et concrètes » pour obtenir sa libération.

Abu Obeideh, un porte-parole du Hamas, a indiqué que son groupe « ne permettra à personne d’attaquer des journalistes ou des ressortissants étrangers, parce qu’ils sont là pour nous nos personnes ».

Interrogé pour savoir si la force pouvait être utilisée poir obtenir la libération de Johnston, Abu Obeideh a répondu que toutes les options étaient ouvertes.

Johnston, âgé de 45ans, a été kidnappé dans Gaza il y a trois mois par un groupe supposé avoir quelques liens à le Hamas, et un message présenté comme venant de ses ravisseurs a exigé la libération de prisonniers, y compris un religieux emprisonné en Grande-Bretagne.

15 juin 2007 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/NR/exe...
[Traduction : Info-palestine.net]