Wisam a été violemment battu dans le commissariat de police de Ramallah

La vie a repris son cours pour Wisam Hanna et les blessures de son corps guérissent, mais les souvenirs douloureux subsistent.

Wisam et trois de ses parents ont été interrogés par la police palestinienne après un conflit avec le maire de leur village. Ils ont été violemment tabassés.

« C’était très violent dans la prison de Ramallah, où j’ai eu affaire à cinq personnes. On m’a d’abord maintenu au sol, puis j’ai été étendu sur une table, on m’a enlevé mon pantalon et j’ai commencé à être frappé derrière les jambes et sur la plante des pieds, » raconte Wisam.

« Alors ces gens m’ont remis debout et m’ont fait rester devant la fenêtre puis ont commencé à m’arracher les poils de la poitrine. Ils m’ont ensuite giflé, jeté sur le plancher et ont commencé à me donner des coups de pied. »

Manque de confiance

Au cours de ces dernières années, les Palestiniens ont perdu toute confiance dans leur force de police et dans leur système judiciaire. Plusieurs de leurs plaintes n’ont été jamais été prises en compte.

La plupart des violations des droits des citoyens restent impunies, mais Wisam et ses parents ont eu le courage de déposer une plainte.

« [Wisam et sa famille] sont venus à nos bureaux vers la fin du jour. Ils ont montré leurs corps, » a expliqué Mamdouh Aker, commissaire-général aux droits civiques.

« Nous avons contacté immédiatement la personne responsable de ce service de sécurité. Il est promptement venu au bureau et a écouté les plaignants. Sa réaction immédiate a été de leur présenter des excuses. »

« Il a suspendu les responsables impliqués et ceux-ci ont été totalement exclus [du service de police]. »

Rapports

Un rapport récent publié par la Commission Indépendante Palestinienne pour les Droits des Citoyens prouve que le nombre de violations de ces droits a doublé en 2006.

La commission met cette dégradation sur le compte des imperfections des différents services de sécurité de l’Autorité Palestinienne (PA).

L’usage de la torture par la police et dans les centres palestiniens de sécurité est un phénomène alarmant - les rapports documentent 133 cas de torture en 2006.

Soixante-huit cas de torture ont été consignés rien que durant le premier trimestre de 2007, reflétant une élévation alarmante par rapport à l’année précédente.

Quand Al Jazeera a demandé un rendez-vous avec la police au sujet des allégations de torture, on nous a répondu que la seule personne qui pouvait traoter de ce sujet se trouvait hors du pays.

Le cas de Wisam peut ne pas changer immédiatement les méthodes d’interrogation dans les commissariats de police palestiniens.

Mais les organisations des droits de l’homme estiment que le fait qu’une mesure de rétorsion ait été prise dans le cas de Wisam était une étape dans la bonne direction.

8 juin 2007 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/NR/exe...
Traduction : Info-palestine.net