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Stop aux accords militaires avec Israël

vendredi 8 décembre 2006 - 15h:37

Dominique Waroquiez

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Si Israël est finalement intégré dans l’Otan, tous les alliés seraient ainsi d’office « contraints » à intervenir militairement au nom de sa défense et de la reconnaissance « d’intérêts communs » mais aussi l’Otan s’est donné une nouvelle raison d’être et de dépenser notre argent : la lutte contre l’Axe du Mal, versus Maison Blanche.

Novembre approche et le sommet de l’Otan à Riga (Lettonie) au cours duquel les pays membres vont entrer dans une importante phase de négociations quant aux futures missions et à l’élargissement de l’Otan. Les liens avec Israël risquent d’encore se resserrer et nous devons organiser une forte opposition à tout partenariat entre la Belgique (et les 6 autres pays membres du GAE) et l’Etat sioniste, vu les innombrables violations et crimes de guerre qu’il ne cesse de commettre en toute impunité depuis tant d’années et parce que non seulement si Israël est finalement intégré dans l’Otan, tous les alliés seraient ainsi d’office « contraints » à intervenir militairement au nom de sa défense et de la reconnaissance « d’intérêts communs » mais aussi parce que l’Otan s’est donné une nouvelle raison d’être et de dépenser notre argent : la lutte contre l’Axe du Mal, versus Maison Blanche. Enfin, vu l’augmentation des opérations militaires conjointes et des test d’interopérabilité avec Israël, les pays européens dont la Belgique échangent de plus en plus de matériel avec le nouveau partenaire. (Exemples : en 2001, les Forces Armées Belges choisissaient pour les F16, le système de restitution EHUD de l’Israelian Aircraft Industries (IAI) et acquéraient trois systèmes d’avions sans pilote de type B-Hunter produits par Israël et autorisés à se déplacer au-dessus de la Mer du nord et du Camp d’Elsenborn.

En mai 2006, le groupe Sanctions (regroupant entre autres des membres de l’Association Belgo Palestinienne), alerté par le retrait de la Suède des man ?uvres de l’Otan prévues à Décimomannu en Sardaigne, a lancé un appel pour que la Belgique se retire également des man ?uvres. Motif : l’armée de l’air israélienne était l’invitée surprise des exercices Spring Flag 06. Le ministre Flahaut que j’avais contacté par écrit auparavant avait démenti la participation de la Belgique à Springflag contrairement à ce qu’indiquaient plusieurs sites spécialisés. Interpellé par deux parlementaires (Ecolo et Spirit) en commission de la défense de la Chambre, il a reconnu que cinq militaires belges participaient à l’exercice Volcanex (exercice du GAE) intégré dans Spring Flag à la demande de l’Italie. Mais, selon le ministre PS, le fait que les divers exercices militaires (entre autres des transports de bio-contaminés) avaient lieu au même endroit, était dû simplement à un « concours de circonstances » : la Belgique aurait appris la participation d’Israël et de ses F16 à la dernière minute...

De nombreux groupes ont rapidement co-signé l’appel au retrait de la Belgique parmi lesquels le POS , l’UPJB , la CNAPD, le Comité de Surveillance Otan, Stop USA. Mais cela ne suffit pas car sur le terrain, le partenariat avance et le resserrement des liens continue .

Israël participe depuis sa création en décembre 1994 au « Dialogue Européen » (sic !), un programme de l’Otan, auquel participent également l’Algérie, le Maroc, la Tunisie ,la Jordanie, l’Egypte et la Mauritanie et ses pilotes s’entraînent depuis des années avec les Turcs.

En 2001, Israël est devenu le premier pays participant à signer un accord de sécurité avec l’Otan et en décembre 2004, Israël a participé à la première réunion du « Dialogue » avec les divers Ministres des Affaires étrangères.

En février 2005, Israël a présenté un mémorandum à l’Otan. Suite à celui-ci et dans la poursuite de l’Initiative de Coopération d’Istanbul (ICI) décidée lors du sommet de l’Otan de juin 2004 en Turquie, J.de Hoop Shelfer s’est rendu à Tel-Aviv le 24 février 2005. C’était la première visite d’un secrétaire de l’Otan à Tel-Aviv et à cette occasion plusieurs hauts responsables israéliens ont appuyé l’entrée d’Israël dans L’Otan comme « base avancée du monde occidental libre au Proche-Orient » (on retrouve l’argument déjà évoqué par Herl à la fin du 19ème siècle pour obtenir le soutien des grandes puissances au sionisme !) .

En mars 2005, un premier exercice naval conjoint entre Israël et l’Otan a eu lieu dans les eaux israéliennes et en mai 2005, Israël a été admis comme membre de l’Assemblée parlementaire de l’Otan. Du 17 au 30 juin 2005, Israël, pays membre du Dialogue Méditerranéen a pris part à Soro 05 (exercice Otan d’évacuation et sauvetage de sous marins) au large des côtes italiennes de Taranto.

A peine élu, Romano Prodi, sous l’emprise de « l’amicale pression des USA et d’Israël » a rassuré ces deux pays (ils pouvaient encore compter sur le gouvernement italien post-Berlusconi) en plaidant pour une collaboration entre l’Europe, l’Alliance transatlantique mais aussi les Nations unies et les institutions financières de Bretton Woods... Peu après, début février 2006, a eu lieu à Munich la 42ème conférence sur la politique de sécurité, où les 300 participants ont évoqué l’élargissement de l’Otan et la crise iranienne (l’Alliance élargie deviendrait une coalition permanente au service du Bien, contre les Etats voyous).

En avril, Israël, avec le Maroc et l’Algérie, a accepté de participer aux « patrouilles anti-terroristes » menées avec l’Alliance en Méditerranée et André Flahaut a reconnu que le général A .Van Daele, le chef de la défense, s’était rendu en Israël pour l’occasion. En mai 2006 Israël participait à Spring Flag 06 en Sardaigne et en juin à l’Opération Mako, des man ?uvres de l’Otan en Mer Noire (exercices de combat entre navires lance-missiles).

Conclusions : alors qu’Israël a une fois de plus perpétrer le terrorisme en toute liberté au Liban, que la situation en Palestine occupée ne cesse de s’aggraver et que la tension avec l’Iran augmente, la constitution d’un Mouvement de solidarité internationale est PRI-MOR-DI-A-LE et ses différentes composantes (syndicales, politiques, associatives, citoyennes) doivent absolument s’organiser non seulement pour boycotter le commerce d’armes avec Israël mais aussi pour obtenir le gel des traités militaires et des accords d’association avec l’Etat sioniste et pour répondre de manière efficace à l’appel BDS au boycott, au désinvestissement et aux sanctions lancé par la société palestinienne dans son ensemble.

Le ministre de la Défense André Flahaut éprouve de la sympathie, nous dit son porte paroles, soit ! Mais en attendant, Israël et l’Otan sont promus à l’avant-poste de la défense de la paix mondiale ! Les alliés de George Bush, Jose Maria Aznar et les atlantistes belges du Groupe de Bildeberg, présidé par le vicomte Davignon, ne peuvent que s’en réjouir : l’Otan pourra ainsi pleinement jouer son nouveau rôle « civilisateur » en renforçant l’ordre colonial et impérial...

Remarque : Le GAE (Groupe Aeronautique Européen) a été créé au milieu des années 1990 sur base d’une initiative franco-britannique et il s’est élargi en 1998. C’est le seul état-major permanent purement européen. Sous le commandement d’un Belge, il s’est élargi après la Déclaration de Londres à 7 pays membres, dont la Belgique.

Octobre 2006 - diffusé par l’auteur


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