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Shimon Pérès, le “magouilleur impénitent”

vendredi 8 juin 2007 - 06h:17

Mordekhaï Gilat - Ynet (Yediot Aharonot)

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Homme de combines, représentant de la jet-set, Pérès est indigne d’être élu président de l’Etat
hébreu, affirme Yediot Aharonot.

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Shimon Pérès

Shimon Pérès, celui-là même qui jurait ne pas briguer la présidence de l’Etat d’Israël [voir CI n° 863, du 17
mai 2007], mais qui aurait finalement “cédé à la pression de ses pairs”, avait pourtant organisé quelques
semaines auparavant une rencontre avec les parlementaires du Meretz-Yahad [les sociaux-démocrates
pacifistes de Yossi Beilin] afin d’obtenir leur soutien. Le “magouilleur impénitent” [surnom donné par Yitzhak
Rabin] n’était pas venu les mains vides et avait fait une offre alléchante. “Donnez-moi vos votes et, une fois
élu président, je vous donnerai Marwan Barghouti [dirigeant du Tanzim qui purge cinq peines de prison à
vie en Israël]. Si un recours en grâce est déposé sur mon bureau, je le signerai.”

Pérès a toujours prisé ce
genre de man ?uvres et n’a jamais témoigné d’une aversion excessive pour les procédés spécieux. Tout
cela n’est-il pas dans l’intérêt de la paix ? Evidemment, les proches de Pérès ont beau jeu de prétendre que
cette proposition émane des députés du Meretz-Yahad et que tout ce qu’il a dit, c’est que, si le ministre de
la Justice introduisait un recours en grâce, il ne le refuserait pas.

Entendons-nous. Mon intention n’est pas de condamner toute possibilité de gracier une personnalité
[Barghouti] connue pour être en mesure de rassembler les Palestiniens derrière la perspective d’un
véritable accord de paix avec Israël. Tous ceux qui le connaissent savent que Barghouti a la volonté et
surtout la capacité de mettre un terme au bain de sang. Mais en faire un objet de marchandage et une arme
secrète dans la course à la présidence, c’est, au bas mot, un acte déplacé qui ne fait que renforcer le
soupçon sur la façon dont notre Pérès, s’il est élu par la Knesset, risque de se comporter. Pourquoi, à ce
compte-là, n’accorderait-il pas sa grâce à des ministres et à leurs proches faisant l’objet d’instructions
judiciaires pour faits graves ? Pérès n’a jamais ressenti la moindre inhibition pour ce genre de choses.

Certes, Pérès ne représente pas le peuple. C’est aussi un homme sans compassion qui ne représente que
la classe des nantis, la jet-set, ces Israéliens qui passent le plus clair de leur temps à voyager à l’étranger,
leur seul et véritable foyer.

Mais Pérès a surtout un autre problème. Il a toujours été fâché avec l’Etat de droit et s’est toujours senti au-dessus
des lois. C’est pourquoi, alors qu’il était Premier ministre, il parvint à obtenir [en 1986] la révocation
du procureur général Yitzhak Zamir, ce dernier ayant eu le tort de vouloir inculper les acteurs clés de
l’affaire du bus 300 [l’exécution de deux pirates palestiniens en 1984, après qu’ils eurent été placés en
garde à vue]. Pérès, comme toujours, préféra couvrir les criminels du Shabak [renseignements généraux] et
leur culture du mensonge. Rien que ces quelques hauts faits puisés dans un interminable palmarès
prouvent que Pérès n’est pas digne d’occuper une fonction déjà passablement mise à mal par ses
prédécesseurs Ezer Weitzman et Moshe Katzav [accusé de harcèlement sexuel].

Mordekhaï Gilat, Tel Aviv - Ynet (Yediot Aharonot) in Le Courrier international n° 866 du 7 au 13 juin 2007


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