Plus de 4 millions d’Irakiens ont fui leur domicile, cherchant refuge soit à l’intérieur du pays soit au delà de ses frontières tandis que la situation se détériore, a déclaré aujourd’hui dans un communique l’agence des Nations Unies pour les réfugiés dite aujourd’hui, invitant les autres pays à faire plus pour aider ces réfugiés en situation difficile.

Une mère et son enfant, déplacés en Irak - Photo : UNHCR/K.Brooks

« La situation en Irak continue à empirer, avec plus de 2 millions d’Irakiens déplacés à l’intérieur de l’Irak et 2,2 millions étant des réfugiés dans les pays voisins, » a dit Jennifer Pagonis, porte-parole pour le haut commissaire de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR) aujourd’hui à Genève.

« L’UNHCR renforce rapidement ses opérations et sa présence dans la région, mais l’importance de la crise fait vaciller, » a-t-elle encore dit.

Les appels pour un soutien international accru des gouvernements de la région ont jusqu’ici donné peu de résultats, et l’accès aux services sociaux pour les Irakiens restent limité, selon l’agence, qui note que la majeure partie de ce fardeau est supportée par la Jordanie et la Syrie.

« Le nombre d’Irakiens identifiés dans les pays en dehors de la région, en particulier en Europe, demeure bas. L’UNHCR réitère son appel pour que toutes les frontières restent ouvertes à tous ceux nécessitant protection. »

À l’intérieur de l’Irak, environ 85% des déplacés - la plupart du temps venant de Bagdad et des zones environnantes - sont dans les régions centrales et méridionales. Depuis février de l’année passée, 820 000 personnes environ ont été déplacées, « dont 15 000 Palestiniens qui n’ont nulle part où aller, » a ajouté Mme Pagonis.

Elle dit également que les governorats à l’intérieur de l’Irak « sont dépassés par les besoins des déplacés. » Au moins 10 sur les 18 governorates ont fermé leurs frontières ou limité l’accès de nouveaux arrivants.

« L’UNHCR reçoit des rapports inquiétants venant des autorités régionales, celles-ci refusant d’enregistrer de nouvelles arrivées, y compris les femmes célibataires, et niant l’accès aux services d’état. Beaucoup de déplacés ont été chassés des bâtiments publics, » dit-elle encore.

La mission d’aide de l’ONU en Irak (UNAMI) et le PAM (Programme Alimentraire Mondiale) indiquent que presque la moitié des déplacés n’ont aucun accès aux canaux officiels de distribution de produits alimentaires, et le nombre de bidonvilles augmente.

Selon des chiffres officiels, environ 1,4 million d’Irakiens sont maintenant déplacés en Syrie, jusqu’à 750 000 en Jordanie, 80 000 en Egypte et quelques 200 000 dans la région de Golfe. Seule la Syrie reçoit 30 000 Irakiens au minimum par mois.

L’UNHCR dispose de 300 agents basés en Syrie, Jordanie, Liban, Turquie, Genève et en Irak même, investis à plein temps sur cette crise.

« Depuis le début de l’année, nos bureaux dans les pays voisins ont enregistré plus de 130 000 réfugiés irakiens, » note Mme Pagonis, ajoutant que vers la fin du mois de mai, l’UNHCR avait eu des entretiens avec quelques 7 000 des Irakiens les plus vulnérables et avait envoyé leurs dossiers aux pays d’accueil potentiels pour qu’ils soient évalués et que des décisions soient prises.

« Nous invitons ces pays à prendre des décisions rapides et à faciliter le départ de ceux qui sont le plus dans le besoin. »

L’UNHCR fait son maximum pour aider les déplacés mais les besoins dépassent de loin ses ressources. « Notre but est de fournir aide et abri de base à environ 300 000 Irakiens déplacés à l’intérieur de leur propre pays d’ici la fin de cette année. Cependant, il ne s’agit là que d’une fraction des besoins complets, » explique encore Mme Pagonis.

6 juin 2007 - UN News Center - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.un.org/apps/news/story.a...
Traduction de l’anglais : AIO

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