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Vivre ensemble, c’est possible

mardi 15 mai 2007 - 21h:40

Karl Grünberg - Tribune de Genève

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Pour faire reculer le racisme, il faut donner la parole à ses victimes, démasquer les préjugés, refuser les conditions qu’elles subissent. Informer.

« Pas des « terroristes », des gens qui défendent leur identité »

Pourquoi ne parle-t-on pas plus de la solidarité de ces centaines de Juifs israéliens qui luttent au coude à coude avec les Palestiniens contre l’annexion de leurs terres ?

Depuis 2002, ils soutiennent les comités populaires villageois qui refusent les spoliations et le mur qui les privent de leurs plantations et étouffent leurs villages.

Mais pourquoi ne sait-on pas non plus que les actions de ces paysans sont non-violentes et restent pacifiques malgré la violente répression de l’armée et de la police israéliennes ?

Des affichettes clouées sur leurs oliviers ont appris aux habitants de Bil’In la prochaine annexion de 60% de leurs terres, l’érection du mur qui leur en interdirait l’accès et la construction sur celles-ci de nouvelles colonies. Sur leurs terres le « mur » sera une large clôture, une route militaire que bordent une double rangée de barrières et de fil de fer barbelé.

Choqués, ils s’informent auprès des villages qui ont subi de semblables expériences. Ils constituent un comité populaire et contactent les groupements de la société civile israélienne qui s’emploient depuis trois ans à faire connaître en Israël la colonisation rampante que cache la prétendue barrière de sécurité.

La découverte réciproque est un des traits majeurs de ce mouvement social. Les Juifs israéliens qui s’y associent comprennent bien qu’ils n’ont pas affaire à des « terroristes » mais à des hommes et à des femmes qui défendent des droits élémentaires et leur identité palestinienne. Et les habitants des villages, les comités populaires découvrent la solidarité de la société civile israélienne qui les aide à porter leur cause devant l’opinion publique et les tribunaux israéliens.

En effet, le droit ne permet pas d’annexer les territoires occupés en 1967. Les habitants de Bil’In ont ouvert des procédures contre l’expropriation illégale, la construction illégale du mur, la construction illégale de la colonie et déposé des demandes de permis de construire sur leurs propres terres.

Tous les vendredis depuis février 2005, les villageois de Bil’In accompagnés de citoyens israéliens et « d’internationaux » en nombre croissant manifestent devant le mur, refusent le vol de cette terre au nom de la colonisation*.

Ils ne sont pas parvenus à empêcher sa construction, tous ensemble sont parvenus à faire vivre ce mouvement, alternative à la violence et à l’injustice. Du 18 au 20 avril 2007, ils réunissaient des centaines de voyageurs étrangers à la conférence internationale mise sur pied dans le préau de leur école. Parmi les personnalités invitées à intervenir se retrouvaient notamment Mairead Corrigan Maguire, Prix Nobel de la Paix et Stéphane Hessel, ambassadeur, Luisa Morgantini, députée au Parlement européen et Jean-Claude Lefort, député français.
La justice et la paix sont possibles en Israël et en Palestine.

*Semaine après semaine, le réalisateur israélien Shai Carmeli Pollak a filmé cette lutte « (Bilin my Love) Bil’in Habibti » Palestine/Israel, 2006, video, vo st ang, 84’


Karl Grünberg est secrétaire général d’ACOR SOS Racisme

10 mai 2007 - Tribune de Genève


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