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La CIA s’appuie sur le modèle israélien pour justifier l’usage de la torture

dimanche 21 décembre 2014 - 11h:53

Ali Haydar

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Ce n’est pas une plaisanterie. Les États-Unis invoquent les précédents israéliens et les violations des Droits de l’Homme par Tel Aviv pour justifier la torture de détenus par ses propres agences de renseignement, comme cela est apparu dans un rapport publié par la Commission des Services Secrets du Sénat des États-Unis. Les médias israéliens ont repris les points les plus importants du rapport.

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La Présidente de la commission du Sénat, Dianne Feinstein, une élue Démocrate de Californie, parle au Capitol avec les journalistes au sujet du rapport de son comité sur la pratique de la torture par la CIA, le 9 décembre 2014 – Photo : AFP/Saul Loeb

Nous ne sommes pas au bout des révélations au sujet de l’utilisation de la torture par la CIA (Central Intelligence Agency). Un rapport publié par la Commission des Services Secrets du Sénat des États-Unis donne une nouvelle information - reprise hier par le site Web Times of Israel – puisqu’il y est affirmé que la torture est légitime et légalement basée sur les tortures israéliennes infligées aux détenus.
Voici donc comment Israël est devenu une autorité juridique internationale à laquelle la CIA s’est rapportée afin de légitimer la torture qu’elle pratique. Selon le site Times of Israel, après les attaques du 11 septembre 2001 la CIA a commencé à chercher des justifications juridiques pour des techniques coercitives d’interrogation.

En dépit du fait que ces méthodes étaient considérées comme inefficaces parce qu’elles pouvaient « avoir comme conséquence des réponses fausses, » une note publiée en novembre 2001 par la CIA a fait référence au modèle israélien, lequel justifie la torture sous le prétexte qu’il est « nécessaire d’empêcher… un mal imminent…, quand il n’y a le pas d’autre moyen disponible pour empêcher ce mal. »

La CIA a invoqué l’acte de la Cour Suprême israélienne publié en 1999 permettant à des interrogateurs du service de la sécurité intérieure d’Israël - Israel Security Agency, appelée également Shin Bet ou Shabak - d’employer certaines techniques tant qu’elles étaient un sous-produit de l’interrogatoire et non pas des moyens en et par eux-mêmes.

En plus grave, la cour a stipulé que les interrogateurs qui dépassent les limites indiquées pendant les interrogatoires pourraient éviter les poursuites juridiques en invoquant « la nécessité de défense » qui est un principe de droit coutumier permettant à quelqu’un de violer la loi dans les situations urgentes, telles qu’une attaque imminente qui pourrait avoir comme conséquence un grand nombre de morts et blessés.

Le site Web israélien a précisé que cet acte prenait le pas sur les résultats de la Commission de Landau de 1987, qui recommandait d’autoriser les interrogateurs du Shin Bet d’employer « une mesure modérée de pression physique, » sous une surveillance et dans les cas où les interrogateurs supposeraient que les détenus avaient connaissance d’attaques imminentes.

Le site Times of Israel a ajouté qu’en 2005, faisant face à la pression du Congrès à propos des techniques d’interrogation, un juriste de la CIA travaillant à la direction du Renseignement National s’est référée à l’acte de la Cour Suprême israélienne sur la « nécessité de défense, » sous le prétexte qu’il est justifié dans le cas des scénarios d’un tic-tic de bombe [ticking-bomb].

Le site Web israélien a indiqué que deux ans plus tard, une note interne de la CIA a argué du fait que des techniques plus violentes d’interrogation « sont autorisées et justifiées par l’autorité législative, » en se basant sur des actes de justice publiés en Israël, selon le rapport du Sénat. Il a également indiqué que la CIA a étudié les précédents israéliens pour fournir une couverture juridique et législative à ces pratiques. Il a aussi argué du fait que « plusieurs… des techniques étaient probablement permises, mais que cela demande une certaine forme de sanction législative » et que le gouvernement israélien « a finalement obtenu l’autorisation législative, limitée à quelques techniques, » selon le rapport.

Voulant ajouter des justifications mais avec un angle de vue sécuritaire, le rapport a indiqué que la CIA criait à qui voulait l’entendre que l’information tirée des détenus [torturés] « avait fourni une bonne quantité d’informations au sujet des complots d’Al-Qaïda, » dont le cerveau derrière l’attaque du 11 septembre 2001 qui aurait révélé un « complot terroriste en Arabie Saoudite contre Israël. » Le site Web israélien cependant, a précisé que les enquêteurs du Sénat ont accusé la CIA de pratiquer la torture au delà des limites juridiques et de tromper la nation avec des affabulations au sujet des séances d’interrogatoire censées avoir sauvé des vies mais sans que cela soit réellement étayé, pas même par des enregistrements des services des renseignements.

D’ex-officiels de la CIA et et d’anciens élus du Parti républicain au Sénat ont contesté les conclusions du rapport et ont accusé Les Démocrates d’inexactitudes, d’analyse sans méthode et de preuves de pacotille pour arriver à une conclusion établie à l’avance.

12 décembre 2014 – Al-Akhbar – Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.al-akhbar.com/conten...
Traduction : Info-Palestine.eu - Naguib


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