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Les pays arabes se penchent sur l’avenir de l’Irak

vendredi 4 mai 2007 - 07h:53

Tangi Salün - Le Figaro

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Une cinquantaine de pays sont réunis durant deux jours à Charm el-Cheikh, en Égypte.

« Les payas arabes ont tout à perdre s’ils ne font rien pour ramener la stabilité en Irak. » C’est un constat d’impuissance autant qu’une bouteille à la mer qu’a lancé Condoleezza Rice à son départ pour la conférence de Charm el-Cheikh. « Un Irak instable sera une source d’instabilité pour le Proche-Orient », a prévenu la secrétaire d’état américaine, invitant les pays voisins « à montrer leur soutien et, dans la mesure où ces voisins ont de l’influence sur d’importantes factions politiques et dirigeants en Irak, à les encourager à s’engager dans le processus de réconciliation ». Un appel destiné notamment à l’Arabie saoudite, réputée influente auprès des groupes sunnites.

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Le premier ministre irakien, Nouri al-Maliki (à gauche) a déjà rencontré mercredi la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, à la veille du sommet, à Charm el-Cheikh.
(Ph.Nelson/AP).

Condoleezza Rice devrait aussi participer demain à une réunion avec son homologue syrien, rompant avec la politique d’isolement suivie par les États-Unis depuis l’assassinat de Rafik Hariri en 2005. Mais il en faudra davantage pour convaincre les pays arabes. Ces derniers sont en effet plus que réticents à s’engager en Irak, à la fois pour ménager leurs opinions publiques, hostiles à l’intervention américaine, et pour des raisons de sécurité, l’attentat contre l’ambassade de Jordanie à Bagdad en 2003, ou l’assassinat de l’ambassadeur égyptien Ehab el-Chérif un an plus tard, ayant douché leurs initiatives diplomatiques.

Les Arabes sunnites ne peuvent cependant pas se désintéresser du sort de l’Irak, ne serait-ce que parce qu’ils s’inquiètent de l’influence croissante de l’Iran et de ses alliés chiites au Proche-Orient. Ils poussent donc à une réconciliation nationale, au respect de l’intégrité territoriale irakienne et à un partage équitable du pouvoir et des richesses, notamment pétrolières. Lors du sommet de la Ligue arabe, début avril à Riyad, ils ont appelé le gouvernement irakien à adopter des réformes : changement de constitution, intégration de sunnites dans l’armée, abandon du programme de « dé-baasification » du pays.

Un soutien conditionné

Selon une source diplomatique au Caire, le soutien des pays arabes au premier ministre chiite Nouri al-Maliki, qu’ils accusent à demi-mot d’attiser les violences confessionnelles, est conditionné à l’adoption de ces réformes. Le roi Abdallah d’Arabie saoudite a d’ailleurs refusé de le recevoir avant la conférence de Charm el-Cheikh. Il y a dix jours au Caire, al-Maliki a en effet rejeté ces conditions et accusé à son tour certains pays, visant sans la nommer la Syrie, de continuer à héberger des terroristes qui s’infiltrent en Irak. « Toutes les consultations sont bienvenues, mais nous n’accepterons ni condition, ni diktat », a-t-il martelé.

Nouri al-Maliki a également affirmé que le président Hosni Moubarak lui avait promis de nommer « prochainement » un ambassadeur à Bagdad. Une perspective accueillie avec beaucoup de réserve par la diplomatie égyptienne. « La perte d’un autre diplomate serait un coup terrible », confie-t-on en privé. En attendant, l’Égypte a donc organisé sans enthousiasme cette conférence, dont Hosni Moubarak aurait dit, selon un journal d’opposition, qu’à défaut de résultats tangibles, elle serait « utile pour promouvoir le tourisme en Égypte ».

Tangi Salün, Le Caire - Le Figaro, le 3 mai 2007


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