En pleine campagne répressive contre l’opposition, un juge condamne 683 opposants à mort et confirme la même peine pour 37 partisans des Frères musulmans.

Mohammed Badie (centre), aux côtés de Saad Katatni et Mahdi Akef, durant leur procès - Photo : Keystone

Un juge égyptien a condamné à mort 683 présumés partisans des Frères musulmans, y compris le guide suprême du groupe, Mohamed Badie, et confirmé les condamnations à mort de 37 des 529 partisans présumés précédemment condamnés.

En dehors de la salle d’audience le lundi, quand les nouvelles des peines ont été connues, les familles des accusés ont commencé à crier et plusieurs femmes se sont évanouies, tombant sur le sol.

Mohamed Elmessiry, qui suit les procès pour Amnesty International, a déclaré « qu’il n’y avait pas la moindre base d’un procès équitable. »

Les accusés de la première affaire dont les condamnations à mort n’ont pas été confirmées, ont été condamnés chacun à 25 ans de prison.

Beaucoup des avocats des accusé ont boycotté l’audience, demandant que le juge soit récusé et le qualifiant de « boucher ».

L’avocat Mohamed Abdel Waheb qui représente 25 des accusés, a déclaré que le verdict a été rendu lors d’une session de la cour qui a duré moins de cinq minutes. La session précédente dans le procès avait duré seulement quatre heures, et le juge avait refusé d’écouter les arguments de la défense.

Abdel Nasser Hassanien, qui se tenait à l’extérieur de la salle d’audience, a déclaré que cinq de ses parents étaient parmi les condamnés à mort dont son frère Ahmed Hassenein Abdelatty, âgé de 22 ans. « Sur les cinq, un seul est lié aux Frères musulman, et il n’a commis aucun délit », a-t-il dit .

Le juge Saïd Youssef s’est attiré la condamnation internationale et a suscité un tollé parmi les groupes de défense des droits de l’ homme après qu’il ait prononcé la sentence initiale pour les 528 accusés,le 24 mars dernier, après un bref procès entaché d’irrégularités.

Lundi, il a transformé 492 de ces 529 condamnations à mort, les changeant pour la plupart en prison à vie .

Parmi ceux condamnés à mort aujourd’hui se trouve Badie, le guide suprême des Frères musulmans - le plus ancien responsable du groupe. Il fait partie des 77 sur 683 prévenus aujourd’hui en détention ; les autres ont été jugés par contumace et ont un droit automatique à un nouveau procès.

La loi égyptienne exige que la peine de mort soit confirmée par le juge après qu’un avis ait été sollicité auprès du Grand Mufti d’Al-Azhar, le principal dignitaire religieux du pays. L’avis du Mufti est tenu secret.

Le verdict et les condamnations à mort peuvent encore être l’objet d’une demande d’annulation auprès de la Cour d’appel.

« Ce procès a complètement détruit la crédibilité du système judiciaire égyptien », a déclaré Elmessiry d’Amnesty International.

La violence dont les défendeurs sont accusés a eu lieu le 14 août de l’année dernière, après que la nouvelle soit arrivée dans le gouvernorat de Minya que la police avait réprimé dans le sang deux sit-in au Caire, organisés par les partisans de l’ancien président Mohamed Morsi récemment évincé par l’armée après des manifestations contre son régime.

La foule dans Minya et ailleurs dans le sud de l’Égypte, apparemment des partisans de Morsi, avait attaqué des postes de police et des églises, accusant les chrétiens d’avoir soutenu le renversement du président élu.

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28 avril 2014 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.aljazeera.com/news/middl...
Traduction : Info-palestine