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La guerre par d’autres moyens

mercredi 2 mai 2007 - 05h:23

Dina Ezzat - Al-Ahram Weekly

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Le réacteur nucléaire israélien de Dimona

Un nouvel épisode d’espionnage d’Israël en Egypte a été révélé cette semaine, le dernier d’une série d’incidents, en dépit de la « paix » de 28 ans entre les deux pays. Cette fois, la technologie nucléaire était le thème en question.

Mardi, les autorités égyptiennes ont dit qu’elles avaient démantelé un réseau d’espionnage travaillant pour Israël qui comportait un ingénieur égyptien auprès de la Commission de l’Energie Atomique du Caire, un Irlandais et un ressortissant japonais.

Des officiels disent que Mohamed Sayed Saber, 35 ans, arrêté en février, a été accusé et a avoué avoir fourni des informations au service secret israélien, le Mossad, sur « les différentes activités » du secteur de l’énergie atomique en Egypte.

Hier, le porte-parole du président Suleiman Awad a dit que le dernier épisode d’espionnage israélien « est survenu sans surprise pour les autorités de la sécurité nationale égyptienne qui étaient vraiment en alerte sur la question ». Il a juré que l’Egypte ne restera pas silencieuse face aux tentatives d’espionnage de tout pays, dont Israël.

L’an dernier, en septembre, l’Egypte a annoncé qu’elle reprenait son programme nucléaire civil après un arrêt de 20 ans et qu’elle projetait de construire au moins une centrale d’énergie nucléaire d’ici l’an 2020.

La publication du récit d’espionnage vient dans un contexte de nouvelle confrontation diplomatique sur le déséquilibre stupéfiant d’armes qui existe entre Israël et les pays arabes. Avant une tournée au Moyen-Orient du secrétaire de la défense américaine Robert Gates, qui était au Caire hier, Washington a réaffirmé son engagement pour la suprématie militaire d’Israël. Le développement de la coopération militaire américano-israélienne concorde avec des man ?uvres diplomatiques sur deux axes qui cherchent à assurer qu’Israël reste dispensée d’un examen de son programme nucléaire, alors qu’en même temps les pays arabes qui n’ont pas rejoint l’Organisation pour la Prohibition des Armes Chimiques reçoivent des pressions pour le faire.

Des préparations sont déjà en cours pour les cinq conférences annuelles de contrôle du Traité de Non Prolifération Nucléaire (TNP). Le 30 avril à Vienne, dans les quartiers généraux de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), une rencontre est prévue pour démarrer un processus de préparation en trois ans de la conférence d’examen du TNP qui devra se tenir en 2010 à New York. Des sources diplomatiques disent que la rencontre de Vienne se trouve face à une tentative orchestrée de la part de certaines capitales occidentales d’éliminer toute référence à l’obligation pour Israël de rejoindre le TNP.

Une référence à l’obligation de tous les pays du Moyen-Orient de rejoindre le TNP est apparue premièrement dans un document officiel à la fin de la conférence de contrôle du TNP de 1995 suite à l’accord de l’Egypte de signer une extension indéfinie du TNP. A la fin de la conférence du TNP de 2000, l’Egypte, en coordination avec d’autres pays aussi avisés, a réussi à inclure une référence directe à Israël, ainsi qu’au Pakistan et à l’Inde. En 2005, la conférence du TNP a cherché a gagné du temps sur le fait que le Moyen-Orient devait être inclus dans l’agenda. « Nous avons été devant une tentative claire de la part des Etats-Unis visant précisément à retirer le pourquoi nous avons signé l’extension indéfinie en premier lieu », a dit un diplomate égyptien à Al-Ahram Weekly. Le Caire, a-t-il dit, n’était pas le moins concerné par la responsabilité de l’ajournement de la conférence. « Ce sur quoi nous faisons attention est que l’on ne nous fasse pas marcher de nouveau. »

Des officiels égyptiens se sont plaints de la détermination américaine à exempter Israël des responsabilités de non prolifération nucléaire. Selon l’un d’entre eux : « Il nous a été dit de rejoindre le TNP dans les années 1960 pour encourager Israël à suivre, mais Israël ne l’a pas fait et il nous a alors été dit de rejoindre le Traité Conventionnel d’Interdiction de Tests Nucléaires pour encourager Israël à rejoindre le TNP, mais de nouveau, Israël ne l’a pas fait. On ne peut pas encore une fois nous faire marcher ».

L’Egypte a été alertée lorsqu’elle a reçu une lettre envoyée par la secrétaire britannique des affaires étrangères, qui assure la présidence tournante de la conférence d’examen du TNP de 2010, appelant au lancement du processus préparatoire, et a noté qu’il n’incluait pas de référence au Moyen-Orient.

« Pour nous, cette question n’est pas négociable. Nous parlons d’un des éléments manifestes du TNP, l’universalité du régime », dit l’assistante du ministre des affaires étrangères Naila Gabr.

L’Egypte veut que la conférence de 2010, qui dure normalement trois mois, examine des questions spécifiques relatives à l’universalité du système global de sauvegarde, notamment du fait que les usines nucléaires israéliennes n’ont jamais été inspectées par l’AIEA. De plus, l’Egypte est inquiète au sujet des garanties fournies par les états non nucléaires à assurer qu’ils peuvent utiliser pacifiquement l’énergie nucléaire.

L’hostilité exprimée par l’occident, particulièrement les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, envers l’Iran concernant sa recherche nucléaire envoie un message aux états ayant l’intention de développer des programmes nucléaires pour des emplois pacifiques : quels que soient les programmes qu’ils entreprennent, ils peuvent facilement être interrompus s’ils sont considérés comme trop avancés.

Entre-temps, le Caire a envoyé des messages à des capitales concernées, dont Washington, disant qu’il n’a pas de projet de rejoindre l’Organisation pour la Prohibition des Armes Chimiques sauf si un effort sérieux et acceptable est fait pour parler du dossier nucléaire israélien.

Le message a été délivré au directeur général de l’organisation, Rogelio Pfirter, cette semaine, lors des discussions au Caire. Pfirter a été confronté à une vague d’objections pour l’accession de l’Egypte à l’organisation avant le démantèlement de l’arsenal nucléaire d’Israël. L’Egypte a rejeté la suggestion de Pfirter affirmant à l’Egypte que si elle rejoignait l’organisation, cela aiderait la cause de la paix dans la région. Elle a argumenté au lieu de cela que le déséquilibre militaire croissant au Moyen-Orient en faveur d’Israël est la principale raison de l’échec des efforts visant à établir la paix dans la région.

22 avril 2007 - Al-Ahram Weekly - Vous pouvez consulter cet article à :
http://weekly.ahram.org.eg/2007/841...
Traduction : M. Ahmed


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