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Conférence internationale en Israël « pour une zone exempte d’armes nucléaires et de destruction massive au Moyen-Orient » - 5 et 6 décembre

lundi 4 novembre 2013 - 05h:35

David Swanson

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« Si l’Israël officiel ne vient pas à Helsinki, il appartiendra aux forces de paix et progressistes, d’Israël et de l’étranger, d’amener Helsinki à Israël »

La question de la politique nucléaire et de la nécessité d’en discuter ouvertement est devenue un enjeu capital dans le monde aussi bien qu’en Israël. Paradoxalement, le fait que le gouvernement d’Israël et ses différents appareils se soient focalisés sur la politique nucléaire de l’Iran a remis en débat la question d’une politique nucléaire dans tout le Moyen-Orient, y compris en Israël lui-même.

La communauté internationale a reconnu que la question nucléaire, comme celle des armes de destruction massive en général (ADM), n’est pas que l’affaire intérieure d’un État, mais qu’elle a des implications allant bien au-delà des frontières nationales et géographiques, et par conséquent, qu’elle exige une attention internationale.

Différentes initiatives internationales pour l’abolition des armes nucléaires et autres armes de destruction massive relèvent de cette démarche. Par exemple :

1 – Les grandes avancées sur la question du démantèlement de l’arsenal d’armes chimiques en Syrie et l’engagement d’appliquer la résolution du Conseil de sécurité en coopération avec le gouvernement syrien.

2 – le nouveau discours officiel iranien, modéré, sur la politique nucléaire de l’Iran, et l’engagement du président iranien Ruhani de coopérer avec la communauté internationale pour promouvoir une zone sans armes nucléaire au Moyen-Orient.

Ces deux évolutions ont créé les conditions favorables d’un effort pour briser le mur d’indifférence érigé par l’establishment israélien afin de bloquer le débat public sur l’arme nucléaire et les armes de destruction massive au sein d’Israël.

Il existe un large soutien international, y compris parmi les peuples du Moyen-Orient et les forces progressistes en Israël, pour une mise en œuvre immédiate de la résolution de l’Assemblée générale des Nations-Unies de mai 2010 (ci-dessous). Cette résolution recommande la convocation d’une conférence internationale à Helsinki sous les auspices des Nations-Unies afin de promouvoir la création d’une zone exempte d’armes nucléaire au Moyen-Orient, sur la base de l’adhésion de tous les pays de la région – y compris d’Israël – au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et au Traité sur l’interdiction des armes chimiques (et sur la base de la participation de tous les États du Moyen-Orient à cette conférence – ndt).

Israël a été le seul pays au Moyen-Orient à prendre la décision de boycotter la conférence Helsinki. En conséquence, la conférence a été annulée. Lors d’une conférence internationale alternative, organisée par des organisations pacifiques en Finlande en décembre dernier, et à laquelle participait le ministre finlandais des Affaires étrangères, le représentant de l’Institut Emil Touma de Haïfa concluait : « Si l’Israël officiel ne vient pas à Helsinki, il appartiendra aux forces de paix et progressistes, d’Israël et de l’étranger, d’amener Helsinki à Israël ». De là est née l’idée d’une conférence internationale en Israël même, dans le but de renforcer l’exigence d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient. Une telle conférence viendrait dans le prolongement des nombreuses années d’actions militantes dans cet objectif.

Le regroupement d’organisations oeuvrant pour la paix et la défense des droits de l’homme à l’étranger, et le soutien de plus en plus fort chez les forces de paix et de progrès au sein d’Israël, pourraient faire qu’une telle conférence soit une étape dans la lutte pour le désarmement nucléaire au Moyen-Orient. Qu’elle soit une alternative véritable et viable aux projets de guerre, et aux appels à une agression catastrophique contre l’Iran.

Estimant que le moment est venu d’intensifier la campagne en Israël pour la suppression des ADM dans la région, nous avons mobilisé un large éventail de militants et de représentants des forces de paix, des organisations de défense des droits de l’homme et des organisations de la société civile. Estimant que le moment est venu d’intensifier la campagne, en Israël, sur les questions du désarmement nucléaire et des ADM, et estimant que la sécurité des citoyens d’Israël et des peuples de la région ne sera pas assurée par un stockage de bombes nucléaires et d’armes de destruction massive, et pas davantage par des guerres désastreuses, mais au contraire, par le désarmement, et par une paix juste, nous avons annoncé la formation d’une commission préparatoire à une conférence internationale, en Israël (à Haïfa), avec comme titre : « Pour un Moyen-Orient exempt d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive ».

Une commission préparatoire à la conférence, composée d’éminentes personnalités de la société civile s’est réunie.

La commission a décidé de tenir la conférence à Haïfa, les 5 et 6 décembre prochain, avec une traduction simultanée en anglais et en hébreu. En outre, il a été examiné la possibilité d’une seconde session qui se réunirait le 7 décembre à Ramallah, et à laquelle pourront participer les organisations palestiniennes et arabes de toute la région. Un programme détaillé sera diffusé en temps utile. Nous avons pris des contacts avec plusieurs personnalités renommées pour qu’elles participent à cette initiative ou y interviennent par vidéo. Entre autres, avec le professeur Ada Yonath, lauréate du Prix Nobel, le professeur Noam Chomsky, le Président Carter et l’archevêque Desmond Tutu.

La politique de la commission préparatoire concernant les conférenciers et les participants est d’être aussi inclusif que possible et d’englober toutes les personnalités israéliennes ou internationales qui soutiennent la destruction des ADM au Moyen-Orient, quelle que soit leur orientation politique. Nous avons lancé un appel aux organisations de paix et aux organisations des droits de l’homme, aux membres du mouvement antinucléaire et à toutes celles et ceux qui s’opposent aux AMD dans le monde en général et en Israël en particulier, pour soutenir la conférence et y participer. Nous avons pris ces initiatives afin de sortir des graves inquiétudes pour la sécurité et l’avenir de tous les peuples de la région, notamment tous les citoyens d’Israël.

Jusqu’à présent, les réponses sont encourageantes. Nous avons déjà réussi à rassembler un large éventail de militants de la paix et de représentants d’organisations de la société civile, ainsi que de personnalités publiques connues et d’universitaires israéliens qui ont exprimé leur volonté de participer à la commission préparatoire de cette conférence internationale, et à la conférence elle-même.

Nous serions plus qu’heureux si votre organisation pouvait être un partenaire actif et intégré dans la préparation de cette conférence et nous aider en participant à certains frais engagés dans ce processus.

Avec notre gratitude et nos bons vœux


Issam Makhoul
Président de l’Institut Emil Touma pour les Études palestiniennes et israéliennes
Issam_makhoul@yahoo.com



Avraham Burg
Ancien président de la Knesset
Ancien député
avrumburg@gmail.com



Signataires :

Au nom de la commission préparatoire de la conférence internationale en Israël « Pour une zone exempte d’armes nucléaires et d’armes de destruction massive au Moyen-Orient » :

Député Dr. Dov Khenin, ancien député Pr. Naomi Chazan, Pr Coman Altman, Dr Ruchama Marton, directeur et fondateur de Médecins pour les droits de l’homme (PHR I), Dr Hatim Kanaaneh (PHR I), Gideon Spiro, journaliste et vieux militant du mouvement pour une zone exempte d’armes nucléaires, chimiques et biologiques, Aida Touma, directrice de Femmes contre la violence (WAV), militante de l’organisation pour le désarmement nucléaire, Dr Dani Filc, Dr. Ahmad Masarweh (PHR I), Dr Asher Davidi, Dr Ofer Cassif, Dr John Assi (droit international), Michel Warschawski, ancien député Mossi Raz, ancien président de la Knesset Avraham Burg, et ancien député Issam Makhoul, président de l’Institut Emil Touma pour les Études palestiniennes et israéliennes.



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Centrale nucléaire israélienne de Dimona et de fabrication d’armes chimiques




Nations-Unies

LA CONFÉRENCE DES PARTIES CHARGÉE D’EXAMINER LE TNP ADOPTE TROIS PLANS D’ACTION POUR L’ÉTABLISSEMENT D’UN MONDE EXEMPT D’ARMES NUCLÉAIRES

28 mai 2010 - CD/3243

Elle recommande la convocation, en 2012, d’une conférence sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, conformément à la résolution de 1995

La Conférence d’examen des Parties chargées d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) a adopté, aujourd’hui, le document final* de ses travaux, qui contient trois plans d’action portant sur les trois piliers du Traité, et des recommandations pour parvenir à la création au Moyen-Orient, d’une zone exempte d’armes nucléaires, comme recommandé par la résolution adoptée en 1995 sur la question.

Après quatre semaines de travaux, la Conférence, dont les travaux ont été marqués par la participation de 172 États parties aux TNP, est parvenue à un accord comportant une série de recommandations destinées à relancer les efforts multilatéraux de désarmement nucléaire et de non-prolifération et à promouvoir le développement responsable des usages pacifiques de l’énergie nucléaire.
Figurent également dans le document final de la Conférence d’examen, des mesures pratiques pour mettre pleinement en œuvre la résolution de 1995 sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive au Moyen-Orient. À cet égard, les Parties au TNP ont décidé, notamment, de l’organisation d’une conférence en 2012 sur la résolution de 1995, appuyée par les États dotés de l’arme nucléaire et à laquelle devront participer tous les États de la région du Moyen-Orient sur la base d’accords librement consentis.

En vue de la tenue de la conférence de 2012, la Conférence d’examen demande au Secrétaire général de nommer un facilitateur chargé de mener des consultations avec l’ensemble des pays du Moyen-Orient. Le facilitateur devra de plus faire rapport sur les résultats de la conférence de 2012 lors de la prochaine conférence d’examen du TNP, en 2015. En outre, la Conférence rappelle la réaffirmation, par la Conférence d’examen de 2000, de l’importance qu’Israël adhère au TNP et place toutes ses installations nucléaires sous le régime de sauvegarde de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

* Le document adopté par les délégations à la Conférence d’examen sous la cote NPT/CONF.2010/L.2 n’était pas disponible en langue française au moment de son adoption. Il le sera à une date ultérieure.

Concernant le premier pilier du TNP, à savoir le désarmement nucléaire, la Conférence d’examen de 2010 réaffirme l’importance de la pleine, efficace et urgente mise en œuvre de l’Article VI du TNP, qui porte sur l’élimination totale des arsenaux nucléaires. Les États parties reconnaissent aussi que cette élimination totale est la seule garantie absolue contre l’usage ou la menace de l’usage des armes nucléaires contre les États qui n’en sont pas dotés. Ils réaffirment l’importance vitale de l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), en tant qu’élément fondamental du régime de non-prolifération et du désarmement nucléaire.
La Conférence réaffirme par ailleurs la nécessité urgente de commencer des négociations sur un traité interdisant la production des matières fissiles à des fins militaires.

Pour ce qui est du second pilier du TNP, la Conférence d’examen de 2010 souligne, entre autres, l’importance de résoudre, dans le seul cadre de l’AIEA, tous les cas de non-respect des obligations découlant des accords de garanties de cette Agence.

S’agissant du troisième pilier du TNP, les États parties réaffirment notamment que le Traité encourage le développement des usages pacifiques de l’énergie nucléaire, et ce, en fournissant un cadre de confiance et de coopération à l’intérieur duquel ses usages peuvent être réalisés.

Une trentaine de délégations ont pris la parole après l’adoption du document final.

Le représentant de l’Égypte, qui s’exprimait au nom du Mouvement des pays non alignés (MNA), a souligné que sur la question « cruciale » de l’application de la résolution de 1995 sur le Moyen-Orient, « le document final propose des mesures pratiques décisives pour que l’on avance sur la création d’une zone exempte de toute arme de destruction massive dans la région », un processus salué par le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon.

« Une telle décision n’aurait pas pu être possible sans le dévouement de tous les États parties au Traité, qui se sont engagés à traduire en actes les mesures préconisées », a noté le représentant de l’Égypte. Il s’est outre félicité de la réaffirmation de l’importance qu’Israël accède sans délais au TNP et place toutes ses installations nucléaires sous le régime de sauvegarde de l’AIEA. Ceci « confirme l’engagement résolu des Parties d’honorer les engagements pris lors des Conférences d’examen de 1995 et de 2000 ».

« Le document final vient appuyer le discours prononcé à Prague par le Président Barack Obama en faveur d’un monde dénucléarisé », a estimé pour sa part la représentante des États-Unis. « Ceux qui ne respectent pas les obligations internationales au titre du Traité doivent être sanctionnés », a encore jugé la représentante, pour qui « les Parties doivent également être tenues responsables des violations commises avant d’éventuels retraits du régime du TNP ». La représentante a salué le fait que le document final reconnaît la portée du nouvel accord START signé entre les États-Unis et la Fédération de Russie ; la nécessité d’une entrée en vigueur rapide du TICE, ainsi que celle de débuter sans délais les négociations sur un traité d’interdiction de la production des matières fissiles à des fins militaires.

Pour ce qui est de la dénucléarisation du Moyen-Orient, elle a assuré que son pays participerait pleinement à l’organisation de la conférence de 2012, relative à la mise en œuvre de la résolution de 1995.

De son côté, le représentant de la République islamique d’Iran a déploré « les termes vagues » portant sur l’élaboration d’une convention sur les armes nucléaires d’ici 2025, une idée chère au Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon. Quant à l’universalité du Traité, qui reste à atteindre, il a dénoncé le fait qu’aucune mesure concrète n’ait été adoptée pour pousser Israël à y adhérer, « ce qui continue d’empêcher la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient ».
Dans ses remarques de clôture, le Président de la Conférence d’examen de 2010, M. Libran Cabactulan, des Philippines, a déclaré que les États parties avaient réussi à s’unir, « en dépit des réalités politiques complexes, pour réaffirmer la nécessité de renforcer encore les trois piliers du TNP et de maintenir ainsi l’élan mondial en faveur d’un monde débarrassé du fléau des armes nucléaires ».

(Suivent les déclarations des représentants des États après l’adoption du document final)

Nations-Unies

29 octobre 2013 - War is a crime.org - traduction : Info-Palestine/JPP


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