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K. Habib : Pourquoi pas Israël maintenant ?

samedi 19 octobre 2013 - 09h:10

Kharroubi Habib - Le Quotidien d’Oran

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Si la communauté internationale s’en tient à la satisfaction d’avoir obtenu du régime de Damas le démantèlement de son arsenal chimique et persiste à fermer les yeux sur la non ratification par Israël de la convention de Paris, elle sera alors coupable d’exercer la politique des « deux poids, deux mesures ».

La Syrie se décomptait jusqu’à la semaine dernière parmi le petit lot d’États n’ayant pas signé et ratifié la convention internationale sur l’interdiction des armes chimiques entrée en vigueur en 1997. Elle a désormais rejoint le camp des adhérents à la convention et qui plus est a accepté la destruction sous contrôle international, qui a commencé, de son arsenal chimique.

Le cas syrien en matière de détention d’armes chimiques en voie de règlement, se pose maintenant celui d’Israël qui a certes signé la convention mais ne l’a jamais ratifiée. Autant dire que l’arsenal chimique de l’État sioniste échappe toujours au contrôle de l’Organisation internationale pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).

Si la communauté internationale s’en tient à la satisfaction d’avoir obtenu du régime de Damas le démantèlement de son arsenal chimique et persiste à fermer les yeux sur la non ratification par Israël de la convention de Paris, elle sera alors coupable d’exercer la politique des « deux poids, deux mesures ». Sur la question des armes chimiques, le régime syrien n’est venu à résipiscence que sous les pressions de la communauté internationale. Il ne faut donc pas que celle-ci s’en tienne dans le cas d’Israël à attendre le « bon vouloir » de cet État.

Israël défie le monde, non seulement pour ce qui est de la détention d’armes chimiques, mais du fait qu’il est aussi détenteur de l’arme nucléaire et refuse avec arrogance le moindre contrôle international sur ses deux arsenaux de destruction massive.

La Syrie et les autres pays de la région qui se sont dotés des armes chimiques l’ont fait au but de disposer d’une arme à usage quelque peu dissuasif à l’endroit de l’État sioniste au recours contre eux de l’une ou l’autre arme terrifiante dont il dispose.

S’arrêter au désarmement en armes de destruction massive des pays du Moyen-Orient sans l’imposer à Israël reviendrait à rendre absolue l’hégémonie militaire israélienne sur la région et sans entrave l’expansionnisme belliqueux consubstantiel de l’État sioniste. Les crises syrienne et iranienne ont mis sur le devant de la scène le problème de la détention des armes de destruction massive dans une région du monde des plus instables et de ce fait (rendu) plus visible la menace de leur utilisation par l’un des pays qui en disposerait. Tous les États de la région à l’exception d’Israël sont d’accord pour faire du Moyen-Orient une zone exempte d’arme de destruction massive y compris l’Iran qu’Israël présente comme voué à sa destruction et effacement de la carte régionale.

Pourquoi donc la communauté internationale n’exploiterait pas la situation favorable créée par la bonne volonté manifestée sur le sujet par la Syrie et l’Iran pour étendre la dynamique ainsi enclenchée à l’ensemble des problèmes qu’il pose et ce en forçant Israël à s’adjoindre à cette dynamique ? Si l’ambition des grandes puissances, celles de l’Occident en premier lieu, est de stabiliser le Moyen-Orient en le débarrassant des raisons que « légitiment » la course aux armements dont il est le théâtre, elles devraient commencer par refuser à Israël qu’il persiste à se considérer comme un État au-dessus de toute forme de légalité internationale. Ce qu’elles ont obtenu de la Syrie et veulent l’avoir de l’Iran, elles doivent l’exiger d’Israël également. Seul l’appui inconditionnel des puissances occidentales permet à l’État sioniste de narguer le monde. Et ces puissances le savent, mais font comme si cet État dispose d’une autonomie à leur égard qui le rendrait imperméable à leurs pressions. Une fiction qu’elles entretiennent parce qu’arrangeant leurs visées et intérêts géopolitiques sur et dans la région.



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19 octobre 2013 - Le Quotidien d’Oran - Analyse


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