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Qui arrêtera le massacre en Irak ?

mercredi 2 octobre 2013 - 08h:32

Hassan Moali - El Watan

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870 morts au cours du mois de septembre.

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Un des douze attentats qui ont eu lieu à Baghdad.




Douze voitures piégées ont explosé, hier, dans six quartiers différents de Baghdad. Bilan : 50 morts…

L’Irak est à feu et à sang. Il ne se passe pratiquement pas un jour sans qu’un carnage ne soit commis à Baghdad, Mossoul ou dans d’autres villes irakiennes martyrisées par une décennie de violences inouïes.

On ne compte plus le nombres d’attentats et encore moins celui des victimes, souvent des civils qui ont eu la malchance de se trouver au mauvais moment et dans le mauvais lieu. En Irak, on meurt, hélas, en « quantité industrielle », sans que cela n’émeuve outre mesure ce qu’il convient d’appeler la « communauté internationale » occupée par l’autre drame syrien où elle a laissé les choses pourrir.

Hier, pas moins de 50 personnes ont péri à Baghdad dans une nouvelle vague d’attentats visant principalement la communauté chiite. Douze (oui 12) voitures piégées ont explosé dans 9 quartiers de Baghdad – 6 majoritairement chiites, un mixte et 2 sunnites –, faisant 47 morts et plus de 120 blessés, selon des sources sécuritaires et médicales. Les deux attentats les plus meurtriers ont eu lieu dans les quartiers chiites de Kazimiya (7 morts et 19 blessés) et Choula (6 morts et 14 blessés), dans le nord de Baghdad.

Près de 100 morts en deux jours

A Baghdad Al Jadida, dans l’est de la capitale, une bombe a explosé dans un parking, tuant 4 personnes. Plusieurs véhicules ont brûlé, tandis que les vitres des maisons et d’une clinique pour femmes toute proche ont volé en éclats, selon un correspondant de l’AFP.

Inutile de chercher la main criminelle qui a commis ce massacre, tant l’Irak est devenu un panier à crabes, un repaire de tous les terroristes de la planète qui servent probablement un agenda visant, à terme, à diviser le pays du Tigre et de l’Euphrate pour mieux le dominer.

Ironie du sort, l’Irak vient tout de juste de « fêter » le dixième anniversaire de sa « libération » du joug de Saddam Hussein. Mais c’était pour tomber dans une guerre civile plus terrifiante que les années de plomb sous l’ex-dictateur. Le niveau de violence terroriste enregistré, ces derniers mois, constitue un pic qui rappelle les tristes années qui ont suivi la chute de Baghdad.

Et ce mois de septembre qui vient de s’achever aura été particulièrement noir pour les Irakiens. Plus de 870 personnes ont été tuées dans des attentats qui ont ciblé notamment les mosquées, les écoles et les structures de police et de l’armée.

La responsabilité morale des USA

Le décompte macabre a atteint plus de 4700 morts depuis le début de l’année, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources sécuritaires et médicales.Rien ne semble pouvoir arrêter cette spirale criminelle alimentée par des perspectives politiques bouchées par un gouvernement de Nouri Al Maliki miné par la corruption et qui s’accroche au pouvoir contre vents et marées.

La minorité sunnite, qui se sent exclue du jeu politique, s’est pratiquement détachée de ce gouvernement chiite qui a reproduit, en inversant la pyramide du pouvoir, le même schéma confessionnel sous Saddam Hussein.

Dans ce contexte, il n’y a plus de place au débat politique. La nébuleuse terroriste Al Qaîda à trouvé dans cet Irak en lambeaux un terreau fertile pour reprendre du poil de la bête et rendre ainsi ce pays absolument « instabilisable ». En seulement deux jours (dimanche et lundi), près de 100 personnes ont été tuées dans des attentats-suicide. Même les funérailles dans une mosquée n’ont pas été épargnées par les attaques. Et depuis quelques temps, la région autonome du Kurdistan irakien jusque-là moins touchée par la violence semble avoir chopé le « virus ».

Un attentat a visé dernièrement le QG des services de sécurité à Erbil et fait 7 morts au sein des forces de l’ordre et 6 du côté des assaillants. La mission de l’ONU à Baghdad a lancé, il y a quelques jours, un SOS à la communauté internationale. Mais son appel se perd dans le brouhaha de New York.

Le gouvernement Al Maliki est lui aussi aveugle face au drame de son peuple. Au lieu de prendre des initiatives politiques pour amener ses contempteurs sunnites à s’insérer dans le jeu politique, il préfère lancer des opérations de chasse à l’homme contre les activistes grâce à son bras armé. Mais au-delà de l’incurie et de cette attitude criminelle du Premier ministre Al Maliki, se pose la question du rôle des Nations unies, mais surtout des Etats-Unis qui portent une grande responsabilité morale dans le désastre irakien. Qui va donc arrêter le massacre ?

1er octobre 2013 - El Watan


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