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Obama devrait dire merci

mardi 10 septembre 2013 - 07h:37

Soraya Sepahpour-Ulrich

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Le président Obama devrait freiner les menaces d’une frappe militaire américaine sur la Syrie, tout « sauvant la face », en faisant bon accueil à la proposition de la Russie à Damas de céder le contrôle de ses armes chimiques à la communauté internationale, déclare l’analyste Soraya Sepahpour-Ulrich a Russai Today.

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Serguey Lavrov, Ministre des affaires étrangères de Russie, l’artisan du dernier rebondissement sur le dossier des armes chimiques syriennes

Sepahpour-Ulrich pense que la proposition de la Russie permet à Obama et à l’Amérique « de sauver la face », compte tenu du fait qu’une frappe militaire contre la Syrie serait « contraire à la volonté populaire » et ne recevrait que très peu de soutien au niveau international.

RT : Pensez-vous que cette solution émergente est quelque chose qui peut effectivement conduire à un compromis viable ?

Soraya Sepahpour-Ulrich : C’est possible. C’est une aubaine pour Obama, vraiment. Parce qu’il n’a pas de soutien pour lancer une guerre, et s’il choisit de ne pas tenir compte de l’opinion du peuple des États-Unis, la majorité de ses concitoyens désapprouvera cette guerre. Il tournerait le dos à la démocratie, alors qu’il ne cesse de répéter que l’Amérique veut exporter la démocratie dans d’autres pays. Il s’agirait donc d’ une violation flagrante de la volonté populaire. Et je pense que la proposition est réellement très opportune pour Obama, lui donnant un moyen de sortir de ce guêpier.

RT : Pourquoi, selon vous, la proposition de la Russie de placer les stocks de produits chimiques de la Syrie sous contrôle international, ait reçu une réponse positive si rapidement ?

SSU : Je pense que c’est très positif parce que, eh bien, pour ma part, Assad ne veut pas d’un conflit général, alors qu’il y a des groupes de pression à Washington qui poussent à la guerre. Donc, je pense qu’il était ravi d’accepter cette proposition. Et je pense que les autres pays - bien que Kerry et Obama se disent sceptiques - ne veulent pas de cette guerre. Ils ne veulent pas s’y lancer. Ils n’ont pas le soutien qu’ils espéraient avoir. Ils avaient pourtant fixé des lignes rouges qui en réalité ont été violées en mai dernier. C’est lorsque les Nations Unies ont déclaré que les rebelles étaient responsables [de l’utilisation d’armes chimiques] et qu’elles n’ont pas réagi. Ces mêmes pays s’étaient donc placés eux-mêmes dans un piège, et cela leur donne le moyen d’en sortir. L’Amérique, bien sûr, et ses alliés sont heureux de ne pas aller à la guerre. Ce pourrait être une situation gagnant-gagnant pour tous.

RT : Le président [américain] a récemment déclaré dans quelques interviews que cela pourrait être une étape positive, dans la bonne direction, même si nous n’avons pas entendu de réelle décision de sa part. Comment pensez-vous que la rapidité de son repositionnement sur ​​le sujet peut être expliquée ?

SSU : Je pense qu’il avait compris qu’il n’y avait absolument aucun soutien, je veux dire que même si le Congrès votait de façon à lui permettre de lancer ses attaques [sur la Syrie], encore une fois, le Congrès aurait agi contre la volonté du peuple. L’Amérique est vraiment sous les yeux du monde entier en ce moment. Et elle ne fait pas vraiment la promotion de la démocratie... Je pense que [la proposition russe] est une façon de sauver la face pour Obama, et de pouvoir faire machine arrière. Il devrait être très reconnaissant que cette solution ait été faite.

RT : Beaucoup de députés, ont dit être soulagés par cette possibilité d’un compromis. Pensez-vous qu’ils ont hâte d’avoir un vote sur ce sujet ?

SSU : Je pense qu’ils étaient très inquiets, parce que tout législateur qui n’aurait pas agi selon la volonté du peuple et aurait voté pour la guerre pour plaire aux groupes de pression [lobbies], aura encore besoin du vote du peuple dans l’avenir - et alors peu importe combien d’argent les lobbies auraient investi dans sa réélection. Ils étaient donc dans un sacré dilemme. Je pense que c’est l’ensemble du pays, la nation toute entière qui était dans un dilemme. Et [cette initiative de désarmement] a vraiment été une façon très intelligente pour éviter un conflit et permettre à l’Amérique de sauver la face.

10 septembre 2013 - Russia Today - Vous pouvez consulter cet article à :
http://rt.com/op-edge/obama-syria-r...
Traduction : Info-Palestine.eu


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