Tandis que les nouvelles télévisées ressemblent de plus en plus aux vidéos de propagande d’al-Qaïda, le président Obama en cherchant l’approbation du Congrès, tente d’ajouter une feuille de vigne démocratique à sa décision d’attaquer la Syrie, estime Afshin Rattansi.

Un tank des forces syriennes est vu devant la mosquée Khaled Ben Walid dans le quartier de Khalidiyah de la ville centrale de Homs en Syrie, le 31 Juillet 2013 - Photo : AFP

RT : Est-ce que le Congrès américain va faire subir à à Obama ce que le parlement britannique a fait au Premier ministre Cameron - ou est-il assuré de leur soutien à l’avance ?

Afshin Rattansi : Beaucoup de sources disent qu’une note de service intitulée « frappes chirurgicales » a été envoyée à tous les élus du Congrès le 26 août . Le président Obama est assez sûr d’obtenir l’approbation des membres du Congrès, et il y a très peu de chance [d’un scénario britannique]. D’autre part , il a été très explicite depuis qu’il a prononcé un discours dans le Rose Garden que l’action peut avoir lieu dans les 24 heures, si nécessaire.

L’approbation du Congrès est simplement un petit complément pour montrer combien il se soucie de démocratie. Plus étrangement , certaines sources ont dit que John Hagel, le secrétaire à la Défense et Martin Dempsey, de l’ état-major interarmes ne sont pas très satisfaits de cette proposition d’envoyer [sur la Syrie] des missiles de croisière Tomahawk, et certaines sources disaient qu’ils étaient même prêts à démissionner sans la clause d’un l’accord du Congrès.

RT : Selon les résultats du sondage que nous avons vu, le public américain est en grande partie contre une intervention en Syrie - comment l’opinion peut-elle réagir à l’annonce d’Obama ?

AR : Il ne faut pas sous-estimer le pouvoir de la propagande des médias. On peut dire que les nouvelles télévisées s’apparentent de plus en plus aux vidéos de propagande d’al-Qaïda. Après tout, les bulletins d’information sont constitués à partir de ces vidéos YouTube, qu’ils appellent informations open-source, ici à Londres, au moins le MI6 et le Joint Intelligence Committee. Toute la puissance de cette propagande est utilisée pour convaincre le peuple américain que ce sera une intervention courte et facile, avec l’habituel lot d’affirmations absurdes.

Je suppose qu’il n’existe aucune menace d’al-Qaïda aux États-Unis, parce que bien sûr, ce discours d’aujourd’hui montre que les États-Unis sont implicitement en train de travailler main dans la main avec al- Qaïda.

RT : Washington, étonnamment, obtient peu de support de ses alliés traditionnels, à la fois au Royaume-Uni et dans l’OTAN [le roquet français ne mérite même pas d’être mentionné... NdT], lesquels excluent une action militaire. Comment l’expliquez-vous ?

AR  : C’est à un degré surprenant . Cela a certainement surpris le Premier ministre britannique, mais vous devez vous rappeler que le président Obama ne s’en soucie de toute façon pas. Quand il faisait son discours, on pouvait presque voir les feux vacillants d’une super-puissance en train d’agoniser.

Il veut foncer dans le tas. Le discours avait partout les empreintes digitales de Susan Rice. Et derrière cela est tapie l’idéologie de Henry Jackson, le néo- conservateur - quelle que soit la longueur de la laisse. Cela n’a pas vraiment d’importance de savoir si vous avez des alliés qui sont avec vous ou contre vous, parce que les États-Unis décideront seuls.

Cela prouve également à Moscou et à Pékin - le président Obama l’a implicitement dit - que l’Amérique dirige le monde et que la Charte des Nations Unies, il n’est ici pas question. Il ne se soucie pas de ce que Vladimir Poutine ou Xi Jinping peuvent dire.

* Afshin Rattansi est journaliste, auteur de The Dream of the Decade – the London Novels et un contributeur à RT. Il peut être contacté à afshinrattansi@hotmail.com.

1e septembre 2013 - Russia Today - Vous pouvez consulter cet article à :
http://rt.com/op-edge/congressional...
Traduction : Info-Palestine.eu