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Si la Syrie est bombardée, l’Iran fera « ce qui devra être fait »

samedi 31 août 2013 - 05h:50

Ali Hashem

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Jusqu’à l’après-midi du 28 août, il n’y avait pas eu de position iranienne claire sur la possibilité d’une frappe militaire contre la Syrie. Selon une source d’Al-Monitor à Téhéran, les Iraniens étaient, bien sûr, en train d’évaluer la situation, pesant les options possibles et préparant leurs plans en conformité avec les derniers développements.

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Des membres de la Garde révolutionnaire iranienne assistent à Téhéran, à une cérémonie d’anniversaire de la révolution islamique iranienne, le 1 février 2012 - Photo : Reuters/Raheb Homavandi

L’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême de l’Iran, a dit avoir eu toutes les options sur la table quand il a rencontré à un moment resté secret les officiers supérieurs des Gardiens de la Révolution et ses plus proches conseillers militaires. Notre informateur a reconnu : « Il y a un contact permanent avec le Hezbollah au Liban et avec la Syrie », soulignant que le « bloc de la résistance » [l’Iran, le Hezbollah au Liban et le régime syrien] attendait ce moment depuis le début de la crise en 2011.

Le premier mouvement des Iraniens était de se tourner vers leurs alliés les plus puissants, les Chinois et les Russes, en envoyant un message clair à ces deux pays le 26 août : « L’Iran défendra la Syrie jusqu’à la fin. Nous maintiendrons notre alliance, même si vous décidez de l’abandonner. Nous serons avec la Syrie jusqu’à notre dernier souffle. » Ce message a été suivi de plusieurs autres initiatives, y compris en s’adressant directement aux pays capables de transmettre des messages aux États-Unis et au Royaume-Uni.

La source d’Al -Monitor révèle encore : « L’Iran est célèbre pour sa diplomatie au sang-froid, et c’est pourquoi ils ont toujours été lents, mais sûrs, dans leurs initiatives. » Elle ajoute : « Ceux qui menacent la Syrie ont entendu un message très clair : l’ampleur d’une telle guerre ne peut pas être contrôlée, et l’Iran et ses alliés dans la région ne laisseront pas la Syrie s’écrouler. »

Le 26 août , nous avons appris que le secrétaire général adjoint aux affaires politiques de l’ONU , M. Jeffrey Feltman - un ancien diplomate américain - avait demandé aux Iraniens de rester calme en cas de frappes aériennes contre la Syrie. L’Iran a pris l’avertissement au sérieux et a commencé à chercher les façons de prémunir Damas contre une telle attaque.

« Les Américains disent que les frappes seront limitées et qu c’est essentiel pour le rétablissement de l’équilibre des forces avant d’aller à [la conférence de] Genève II, » a déclaré notre informateur à Al -Monitor. « L’Iran ne donnera en aucun cas sa bénédiction à une telle attaque et elle exercera toutes les pressions possibles pour l’empêcher, mais si cela arrive, alors nous allons faire ce qui devra être fait. »

Dans le dictionnaire iranien, « ce qui devra être fait » peut signifier tout ce que l’on veut - de ne rien faire jusqu’à lancer une guerre, comme à quelque chose entre les deux. Tenant compte de tout le soutien que Téhéran et le Hezbollah ont fourni au président syrien Bachar al-Assad au cours des deux dernières années, il est difficile d’imaginer qu’ils vont laisser passer une attaque sans une réplique, tôt ou tard.

Le 28 août , un déluge de déclarations de hauts responsables politiques et militaires iraniens a soudainement frappé les médias. Ce jour-là , lors d’une rencontre avec le président Hassan Rouhani, Khamenei a averti : « l’intervention de l’Amérique sera une catastrophe pour la région. La région est comme une poudrière, et l’avenir ne peut être prédit ». Quelques instants plus tard, Rouhani a ajouté son point de vue sur la situation en déclarant : « Les peuples du Moyen -Orient n’accepteront pas une nouvelle guerre, et tout aventure [militaire] dans la région mettra en très grand danger sa stabilité et celle du monde, et ne fera que conduire à la propagation de l’extrémisme et du terrorisme ».

Le Ministre des Affaires étrangères Mohammad Jawad Zarif, et le porte-parole du Parlement, Ali Larijani, ont tous les deux mis en garde contre les conséquences désastreuses d’une guerre. La source d’Al -Monitor a expliqué : « Qui peut garantir une frappe limitée ou illimitée ? Personne. » Elle a ajouté : « Cela me rappelle la guerre contre la Libye il y a quelques années. Ils ont trompé le Conseil de sécurité des Nations unies et les Russes en affirmant qu’ils allaient mettre en place une zone d’exclusion aérienne, puis ils ont commencé à tout faire jusqu’à ce qu’ils aient renversé et tué [le dirigeant libyen Mouammar ] Kadhafi. S’ils veulent faire la même chose [ en Syrie ], ils devront d’abord marcher sur nos cadavres. »

Les Iraniens pensent que leur message a été « étudié attentivement par les Américains » et qu’une « frappe sur la Syrie pourrait conduire à une guerre généralisée qui pourrait être pire que tout. »

Plus tard, d’autres officiels iraniens ont publié des déclarations, dont le général Qassem Soleimani , commandant des Forces al-Qods des Gardiens de la Révolution, qui a dit explicitement que al-Sham - c’est-à-dire la Syrie et le Liban - représentent une ligne rouge pour l’Iran et qu’il sera le cimetière des Américains .

Les remarques de Soleimani ont été suivies par une menace claire formulée par le général Mohammad Ali Jaafari, le chef des Gardiens de la Révolution, qui a prévenu que la Syrie sera le prochain Vietnam des États-Unis .

* Ali Hashem est journaliste et commentateur. Il peut être suivi sur Twitter : @alihashem_tv

29 août 2013 - Al-Monitor - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.al-monitor.com/pulse/ori...
Traduction : Info-Palestine.eu - al-Mukhtar


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