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Attaque chimique de l’armée syrienne ? Ou énième coup fourré anglo-américain ?

mardi 27 août 2013 - 10h:31

Russia Today

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Alors que la rhétorique à propos de la Syrie monte d’un cran et que l’Occident accuse Assad d’utiliser des armes chimiques, il sera très difficile aux inspecteurs de l’ONU de savoir qui a utilisé ce type d’armes, a déclaré à RT Lode Vanoost, ancien porte-parole adjoint du parlement belge.

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Le 19 mars 2013, des médecins assistent un blessé, dans un hôpital de Khan al-Assal dans la province septentrionale d’Alep, après que le gouvernement syrien ait accusé les forces rebelles d’utiliser des armes chimiques - Photo : AFP

Les pays occidentaux menacent Assad d’une action militaire, mais il sera impossible de cibler les stocks d’armes chimiques par des frappes aériennes sans porter atteinte en même temps aux civils, dit Vanoost. Il affirme également que l’attaque chimique présumée de Damas est utilisée comme un prétexte pour une campagne militaire dans le très court terme.

Russia Today : Nous voyons un déferlement de discours guerriers par les États-Unis et certains pays européens. Est-il opportun ou est-ce prématuré, à l’égard de cette attaque chimique présumée ? Que va-t-il vraiment se passer maintenant, selon vous ?

Lode Vanoost : C’est absolument, totalement prématuré, si vous regardez ce qui est arrivé dans le passé, avec d’autres accusations. C’est vraiment le moment de garder son sang-froid et de dire : voyons les preuves et ainsi de suite. Tout ce que l’on sait, c’est que des tueries massives ont été produites par un agent chimique. Nous ne savons pas qui a fait ça, nous ne savons pas quel type d’agent est en cause. Ce n’est certainement pas le moment pour une telle rhétorique.

RT : Pourquoi est-il si difficile de prouver qui a ou n’a pas fait cela ? Si vous lisez les journaux, très nombreux sont ceux qui pointent du doigt Assad, mais il n’y a pas de preuve définitive...

LV : Il faut distinguer entre des preuves médico-légales, qui sont une question de tests chimiques qui doivent être menés sur les lieux même, sachant que vous êtes au bon endroit, sachant que les gens qui disent que c’est arrivé disent la vérité - et c’est la difficulté. La question est aussi de savoir si c’est vraiment ce qui est arrivé qui pousse l’Occident à réagir comme ça, ou si c’est juste une excuse, un prétexte. Et je crois que ce n’est qu’un prétexte.

RT : Alors, pourquoi ne pas attendre une preuve légitime ? Vous pensez que c’est une excuse ? Pensez-vous qu’ils vont franchir le pas ?

LV : Ils vont franchir le pas, mais de quelle manière, nous ne savons pas encore. N’oublions pas tout d’abord, que nous parlons d’une possible intervention de nature différente sur place. Il existe déjà une intervention sur le terrain. Il y a des conseillers américains et britanniques et français sur le terrain. Les rebelles ont des armes qui sont fournies par l’Arabie saoudite et le Qatar. N’oublions pas ces pays ne produisent pas d’armes, ils ont juste à les acheter à des pays occidentaux. De cette façon il y a déjà une forte intervention dans ce conflit, et la question est quel type d’escalade il y aura.

RT : C’est exactement ma prochaine question. Comment pensez-vous que cela va se dérouler, si cela arrive ?

LV : Je crains de pouvoir l’anticiper. Mon idée est qu’il va y avoir une sorte d’opération de forces aériennes, mais ce sera très, très délicat. Vous devez garder à l’esprit que vous ne pouvez pas bombarder des stocks de produits chimiques ; vous aggravez la situation en faisant cela. Alors qu’ils y a d’autres choses à faire. Ils vont faire quelque chose qu’ils peuvent qualifier de significatif. Mais je ne crois pas que dans cette situation, une intervention militaire quelle qu’elle soit puisse résoudre les questions, et elle va seulement aggraver les choses.

RT : Si cela doit se produire, serait-ce une attaque à court terme ou à moyen terme ? Qu’en pensez-vous ?

LV : Je pense, et je souligne que c’est c’est une supposition, c’est que ça va être une opération à court terme, parce que tout le monde sait très bien qu’une opération à long terme en Syrie serait un enfer. Ils ont déjà l’expérience de ce qui s’est passé en Irak et en Libye et ils ne vont pas prendre ce risque, je ne le crois pas.

RT : Cependant, il semble qu’une issue politique ne va pas se produire de si tôt. Aujourd’hui, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov a déclaré que les accusations d’une attaque chimique pourraient être destinées à perturber toute perspective politique, n’importe quels pourparlers de paix. L’opposition syrienne dans l’intervalle, a dit qu’il ne va pas y avoir de négociations, donc je suppose que c’est la fin de Genève ?

LV : Quand vous parlez de l’opposition syrienne, ce n’est pas tout à fait exact. On parle très peu de l’opposition non-violente civile et non armée qui est prête à participer mais qui n’y a pas été autorisée par la Grande-Bretagne et les États-Unis. C’est une chose de dire que nous allons avoir des discussions et puis dire à vos alliés de ne pas venir. Je veux dire que c’est juste de la mauvaise foi et c’est ce qui se passe en ce moment. En tout cas, ce qui se passe maintenant correspond probablement à ce qu’a dit le ministre russe des Affaires étrangères, créant une situation qui bouleverse tout sur le terrain.

27 août 2013 - Russia Today - Vous pouvez consulter cet article à :
http://rt.com/op-edge/syria-chemica...
Traduction : Info-Palestine.eu


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