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Les Nations Unies exigent une enquête sur les accusations d’utilisation d’armes chimiques par l’armée syrienne

jeudi 22 août 2013 - 07h:29

Russia Today

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Le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) a déclaré qu’il avait besoin de « clarté » sur les récentes accusations d’utilisation d’armes chimiques près de Damas, ajoutant que l’aide humanitaire devait être fournie aux victimes dès que possible.

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Une photo diffusée par l’opposition syrienne montre des corps alignés à même le sol dans la banlieue de Ghouta à l’est de Damas, où selon l’opposition syrienne, des centaines de personnes auraient été tuées le 21 août 2013 dans une attaque au gaz toxique par les forces gouvernementales - Photo : Shaam News Network

« Nous devons avoir des éclaircissements sur ce qui s’est passé et la situation doit être suivie attentivement », a déclaré aux journalistes la représentante permanente de l’Argentine auprès de l’ONU et présidente du Conseil de sécurité, Maria Cristina Perceval, après une réunion d’urgence à huis clos du Conseil de sécurité ce mercredi.

« Tous les membres du conseil sont d’accord que toute utilisation d’armes chimiques par n’importe quel côté constitue une violation du droit international », a dit Perceval, en précisant que les membres ont « salué la volonté du Secrétaire général d’assurer une enquête approfondie et impartiale. »

La nécessité d’une assistance humanitaire aux victimes a également été soulignée lors de la réunion. Les membres du Conseil de sécurité ont exprimé leurs condoléances aux victimes et à leurs familles, en appelant « à la cessation des hostilités et au cessez-le-feu. »

La vice-Secrétaire général Jan Eliasson a déclaré : « nous voyons la nécessité d’enquêter dès que possible », ajoutant qu’il n’y a aucune confirmation à ce stade de l’utilisation d’armes chimiques.

Eliasson a déclaré que quelles que soient les conclusions de l’enquête, « ceci représente une grave escalade avec de graves conséquences humanitaires. » Elle a dit aussi que l’ONU espère que son équipe aura accès au site de l’agression présumée par les forces du gouvernement syrien.

A ce stade, la situation « est très dramatique » et « la situation sécuritaire ne permet pas un tel accès. Nous espérons que [|les enquêteurs] auront accès par le gouvernement à la zone en question - il y a une exigence de consentement dans des situations comme cela », a déclaré M. Eliasson.

La France, la Grande-Bretagne, les États-Unis, le Luxembourg et la Corée du Sud avaient demandé une réunion d’urgence. Trente-cinq États membres ont salué les appels du chef de l’ONU Ban Ki-moon pour une enquête immédiate par Ake Sellstrom, dont l’équipe est maintenant en Syrie.

Après la réunion, le Conseil de sécurité n’a émis aucune déclaration officielle à ce sujet.

Les inspecteurs de l’ONU sont arrivés à Damas mercredi pour enquêter sur les allégations d’utilisation d’armes toxiques. L’opposition syrienne a déclaré que plus de 1300 personnes ont été tuées dans l’attaque présumée par armes chimiques.

Toutefois, les autorités syriennes ont publié une déclaration disant qu’il n’y a « aucune vérité que ce soit » dans les rapports d’utilisation d’armes chimiques près de Damas.

L’incident aurait eu lieu à Ghouta, sur le territoire de la ceinture verte agricole environnant la capitale syrienne.

La région de Ghouta est connue pour être un foyer de l’opposition et elle a été le théâtre d’affrontements précédents entre les forces gouvernementales et les rebelles.

Les acteurs internationaux sont en désaccord sur les rapports d’armes chimiques

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a été choqué par le rapport de l’agression présumée, selon son bureau de presse.

Le Royaume-Uni, l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, a exigé que l’équipe d’enquêteurs de l’ONU ait « un accès sans restriction » sur les lieux de l’agression présumée, a déclaré aux journalistes William Hague, le secrétaire au Foreign Office.

La Russie s’est prononcé sur la question, en disant que les rapports des « médias régionaux sont biaisées » sur l’utilisation présumée d’armes chimiques près de Damas et que cela pourrait être « une provocation planifiée à l’avance », a déclaré le porte-parole russe du Ministère des affaires étrangères, Aleksandr Lukashevich, dans un communiqué.

Le ministère russe des Affaires étrangères, citant ses propres sources, a déclaré qu’une roquette artisanale transportant des substances chimiques non identifiées avait été lancée à partir d’une zone contrôlée par l’opposition.

« Une roquette artisanale avec une substance toxique qui n’a pas encore été identifiée - similaire à la fusée utilisée par les terroristes le 19 mars à Khan al-Assal - a été tirée le 21 août à partir d’une position occupée par les insurgés », a déclaré Lukashevich.

La Russie estime que l’incident doit être soigneusement étudié par des professionnels. Moscou a exhorté tous ceux qui ont une influence sur les extrémistes armés à faire tout leur possible pour mettre enfin un terme à de telles provocations impliquant des substances toxiques chimiques.

Des témoins à l’extérieur Damas décrit des symptômes compatibles avec l’utilisation d’armes chimiques, selon Human Rights Watch.

« L’explosion a secoué la maison. Nous sommes allés sur le site et nous avons vu une très grosse explosion qui a détruit plusieurs bâtiments. Les bâtiments étaient renversés ... Les ambulanciers sont arrivés rapidement et les gens étaient dans un état d’hystérie. Il y avait un gros nuage de fumée qui couvrait la zone. La plupart d’entre nous avaient des masques pour couvrir notre bouche, mais ils ne protègeaient pas nos yeux. Tout le monde toussait et certains suffoquaient. Mes yeux sont devenus rouges et j’ai eu des démangeaisons pendant des heures, » a déclaré un activiste aux médias dans la ville de Aïn Tarma.

Pendant ce temps, un correspondant de RT en langue arabe a réussi à communiquer avec les habitants qui ont dit qu’ils n’avaient assisté à aucune « attaque toxique » dans la région. Ils ont fait remarquer, cependant, que des coups de feu se s’étaient faits entendre.

Certains experts estiment que même si l’attaque a bien eu lieu, il est encore trop tôt pour en accuser le gouvernement syrien. Au Royaume-Uni, l’analyste en géopolitique Patrick Henningsen a déclaré à RT que l’opposition est le côté qui pourrait bénéficier d’une attaque chimique.

« Les preuves ne vont pour l’instant, pas dans le sens des accusations d’utilisation d’armes chimiques par le gouvernement syrien », a déclaré Henningsen. « Les avantages de [ces accusations] vont à l’opposition parce que ce sera la clé pour débloquer les frappes aériennes et la campagne de bombardements sur la Syrie. L’opposition voudrait une coalition de style libyen avec l’OTAN, afin de renverser le régime au pouvoir à Damas ».

Henningsen a également ajouté que la région de Ghouta, où l’attaque aurait eu lieu, « est très active avec le Front Al-Nusra, lequel a été également impliqué dans l’utilisation de bombes artisanales au chlore dans Alep en mars dernier. »

22 août 2013 - Russia Today - Vous pouvez consulter cet article à :
http://rt.com/news/unsc-chemical-in...
Traduction : Info-Palestine.eu


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