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Rapport sur les violations israéliennes des droits humains

jeudi 25 juillet 2013 - 19h:23

PCHR du 18 au 24 juillet 2013

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Les forces israéliennes continuent leurs agressions contre les civils palestiniens et leurs biens dans les territoires palestiniens occupés (TPO).

Durant cette semaine du 18 au 24 juillet 2013 :

  • un garçon palestinien a été blessé à al-Bireh en Cisjordanie lors d’une incursion israélienne ;
  • les forces israéliennes ont continué d’user d’une force démesurée contre les manifestants non violents en Cisjordanie :
    • Sarit Michaeli, porte-parole de B’Tselem, a été blessée durant la manifestation d’al-Nabi, au nord-ouest de Ramallah ;
  • des dizaines ont suffoqué sous l’inhalation des lacrymogènes et ont subi des ecchymoses suite aux attaques des soldats israéliens ;
  • les forces israéliennes ont conduit 50 incursions dans les communautés palestiniennes en Cisjordanie et une limitée dans la bande de Gaza :
    • au moins 25 civils palestiniens, dont 4 enfants, ont été arrêtés ;
  • Israël a maintenu un blocus total sur les TPO et l’isolement de la bande de Gaza du monde extérieur :
    • les forces israéliennes ont monté des dizaines de checkpoints en Cisjordanie ;
    • 10 civils palestiniens ont été arrêtés par les forces israéliennes aux checkpoints en Cisjordanie ;
    • un civil palestinien a été arrêté au passage de Beit Hanoun (Erez) – (Bande de Gaza)
  • les forces israéliennes ont poursuivi leurs tentatives de créer une majorité juive à Jérusalem-Est occupée :
    • un tribunal israélien a accordé à la famille Siyam une prolongation de leur délai jusqu’au 1er août 2013 pour évacuer sa maison à al-Sheikh Jarrah, dans la ville occupée ;
    • les autorisations ont été données pour construire 165 nouveaux logements dans la colonie de Nabi Ya’qoub ;
  • les forces israéliennes ont conservé leur soutien à la colonisation en Cisjordanie et les colons ont continué d’agresser les civils palestiniens et leurs biens :
    • de nouveaux ordres de démolition ont été publiés ;
    • les colons ont mis le feu à 400 oliviers avec tous leurs fruits, au sud de Bethléhem ;
    • les colons ont continué leurs attaques contre les agriculteurs et bergers palestiniens, au sud d’Hébron ;
    • 4 colons ont torturé une Palestinienne, au nord-ouest de Ramallah, mettant sa vie en danger.
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Des oliviers brûlés par des colons israéliens à al-Jab’a, près de Bethléhem.




Incursions

Durant la semaine, les Israéliens ont conduit au moins 50 incursions dans les communautés palestiniennes en Cisjordanie, au cours desquelles ils ont arrêté au moins 25 Palestiniens, dont 4 enfants.

Dans la bande de Gaza, le 22 juillet, ils ont pénétré de près de 300 mètres dans l’est du camp de réfugiés d’al-Bureij, dans la bande de Gaza centrale. Ils ont nivelé des terres le long de la clôture frontalière pendant que leurs avions tournaient au-dessus.

Mercredi 18 juillet

1 h 30, incursion des Israéliens dans al-Jaroushiya, au nord de Tulkarem : ils patrouillent dans les rues quelques temps puis se retirent du village.

1 h 40, incursion dans Naplouse : patrouilles dans les rues, raids sur plusieurs maisons, et arrestation de Jehad Salim Hasounah, 18 ans, dans sa maison familiale à Rafidiya, quartier ouest de la cité.

1 h 45, incursion dans Jénine : patrouilles puis retrait.

1 h 55, dans Taqou’, au sud-est de Bethléhem : raid sur la maison familiale de Deeb Mohammed al-‘Emour, 45 ans, qui est arrêté et conduit vers une destination inconnue.

2 h 10, dans Bethélhem : patrouilles dans les rues et raid sur le domicile de Jehad Awad Ebayat, 18 ans, qui est arrêté et conduit vers une destination inconnue.

2 h 30, dans Beit Ummar, au nord d’Hébron.

3 h, dans al-Shyoukh, au nord-est d’Hébron ;

dans Ababta, à l’est de Tulkarem.

9 h 45, dans Tulkarem.

15 h 30, dans Allar, au nord-est de Tulkarem.

23 h 40, dans Naplouse : l’occupant se poste dans la rue Asirah, au nord-ouest de la ville, et encercle l’immeuble Salhab. Il fouille un certain nombre d’appartements de l’immeuble et arrête Orabi Kamal al-Shakhshir, 22 ans, et Mohammed Monir Abu Saleh, 24 ans.

Vendredi 19 juillet

1 h 30, incursion dans Allar, à nouveau, au nord-est de Tulkarem.

2 h 30, dans Bruqin, à l’ouest de Jénine ;

dans Termis’ya, au nord de Ramallah et d’al-Bireh : raids sur deux maisons où ils arrêtent 2 enfants : Oday Ziad Jbarah, 15 ans, et Ahmed Ali Sadouq, 15 ans.

4 h, dans Kharbatha al-Mesbah, au sud-ouest de Ramallah ;

dans le camp de réfugiés de Jénine : patrouilles dans les rues, raid sur la maison d’Ous Tayseer Fayed, 23 ans, qui est arrêté ; raid aussi sur celle d’Anas Ehsan Abu Tabikh, 22 ans, lui aussi arrêté. Pendant ce temps des jeunes se sont rassemblés et se mettent à lancer des pierres et des bouteilles vides sur l’occupant, qui réplique à coups de bombes assourdissantes et de lacrymogènes. Nombre des jeunes suffoquent sous les gaz.

20 h 30, dans Azzoun, à l’est de Qalqilya : les Israéliens patrouillent dans les rues, et surprennent un groupe de personnes dans les rues commerçantes. Les soldats arrêtent Samer Thabet Abed, 18 ans, et le conduisent vers une destination inconnue. Ils convoquent aussi Mahmoud Yusef Sabri, devant les Renseignements israéliens.

Samedi 20 juillet

1 h, les Israéliens entrent dans Halhoul, au nord d’Hébron, patrouillent dans les rues, se postent dans le centre et investissent la maison de Mohammed Yusef al-Badawi, 17 ans, qui est arrêté et conduit vers une destination inconnue.

1 h également, incursion dans al-Namous, à l’ouest de Doura : raid sur la maison de Monir al-Hroub, 35 ans, où les Israéliens remettent à son épouse une convocation pour qu’il se présente devant les Renseignements à la colonie Gosh Etzion.

2 h, dans le camp de réfugiés d’al-Aroub, au nord d’Hébron : les Israéliens patrouillent, se postent dans le centre du camp, se déploient entre les maisons, avant de se retirer.

2 h 30, dans Bruqin, à l’ouest de Jénine ;

dans la vieille ville d’Hébron : patrouilles et raid sur la maison de Wadi’ Rasmi Jaber, 25 ans, arrêté et conduit vers une destination inconnue.

18 h30, dans al-Taiba, à l’ouest de Jénine ;

dans Rumanah, au nord-ouest de Jénine.

Dimanche 21 juillet

1 h 30, incursion dans Allar, au nord-est de Tulkarem : raid sur la maison de Mohammed Fateh Shadid, 22 ans, arrêté et conduit vers une destination inconnue ;

dans Etil, au nord de Tulkarem : raid sur la maison de Yusef Abdul Latif Shalabi, 23 ans, arrêté et conduit vers une destination inconnue.

2 h 30, dans Qalqilya : raid sur la maison d’Ibrahim Abdul Rahim Atiya, 30 ans, arrêté et conduit vers une destination inconnue.

3 h 30, dans al-Mughair, au nord-est de Ramallah : raid sur la maison de Na’im Abu Alya, et arrestation de son fils Mohammed, 22 ans.

5 h, dans Beit Luqia, au sud-ouest de Ramallah.

7 h, des soldats déguisés en arabe entrent dans le centre de Jénine, et Abu Baker street, arrêtent Sa’ed Thabed Abu Ebeid, 34 ans, du village de Kufor Qa’oud, à l’ouest de Jénine.

19 h 30, dans Deir Jarir, au nord-est de Ramallah : arrestation de deux frères, Mohammed Sa’id Armi, 17 ans, et Abdul Aziz, 18 ans, emmenés vers le poste de police Benjamin, au sud-est de la cité. D’où ils sortent libres le lendemain.

21 h 30, dans Kherbatha al-Mesbah, au sud-ouest de Ramallah ;

dans Ein Ayoub, au nord-ouest de Ramallah.

Lundi 22 juillet

2 h, incursion israélienne dans Sourif, à l’ouest d’Hébron.

5 h 30, dans Barqa, à l’est de Ramallah.

À environ 7 h, les forces israéliennes ont pénétré à environ 300 mètres dans l’est du camp de réfugiés d’Al-Bureij. Elles ont nivelé les terres le long de la frontière tandis que les avions de guerre survolaient les lieux.

11 h 30, incursion dans Beit Our al-Tahta, au sud-ouest de Ramallah.

20 h, dans Beit Ummar, au nord d’Hébron : l’occupant se poste près de la mosquée, dans le centre du village, arrête Lo’ai Ibrahim Adi, 26 ans, et le conduit au site militaire dans la colonie Gosh Etzion.

20 h 30, dans Beitin, au nord-est de Ramallah.

Mardi 23 juillet

Minuit et quart, les Israéliens entrent dans Bir al-Basha, au sud de Jénine, patrouillent quelques temps et se retirent.

Minuit trente, idem dans Ni’lin, à l’ouest de Ramallah ;

dans Silet al-Harithiya, au nord de Jénine.

1 h, dans Hadeb al-‘Alaqah, au sud de Doura.

1 h 30, dans Jaba’, au sud de Jénine.

2 h, dans Zaita, au nord de Tulkarem.

2 h 40, dans Naplouse : raid sur plusieurs maisons et arrestation d’Ahmed et Mohammed Sabe’ Khalaf, respectivement 22 et 18 ans.

2 h 40, dans Hares, au nord de Salfit : raid sur la maison de Suleiman Ahmed Shamlawi, 58 ans ; les soldats confisquent les cartes d’identité des membres de la famille, arrêtent Suleiman et ordonnent à la famille de payer une amende de 2000 NIS (nouveau shekel israélien soit 421 €) en échange de sa libération.

4 h 20, dans Mas’ha, à l’ouest de Salfit.

mercredi 24 juillet

1 h 50, incursion dans al-Bireh. Les Israéliens patrouillent dans les rues, puis se postent près de la mosquée d’Ali Bin Abi Taleb, ils se déploient entre les maisons et investissent le domicile d’Ibrahim Monther al-‘Ouri, 23 ans, qui est arrêté. Ils lui confisquent en outre 2 ordinateurs portables, un disque dur et des documents officiels. Des jeunes se regroupent et lancent des pierres et des bouteilles vides sur les soldats, qui répliquent avec des bombes sonores, des grenades lacrymogènes et des balles d’acier enrobées de caoutchouc. Un jeune de 18 ans reçoit deux balles dans la poitrine, en outre, nombreux sont ceux qui suffoquent sous les lacrymogènes. Vers 3 h, les Israéliens se retirent et conduisent la personne arrêté à la colonie Psagot, à l’est de la ville.

3 h, dans Arrabah, au sud-ouest de Jénine.

3 h 30, dans Taqou’, au sud-est de Bethléhem : raid sur la maison de Hamzah Salem Ta’amrah, 22 ans, qui est arrêté et conduit vers une destination inconnue.



Restrictions aux mouvements

Israël poursuit un bouclage serré des TPO, imposant des restrictions graves aux mouvements des civils palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est occupée. Des milliers de Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza sont interdits d’accès à Jérusalem.

Le blocus illégal de la bande de Gaza, qui s’est renforcé depuis juin 2007, a un impact désastreux sur la situation humanitaire et économique de la bande de Gaza. Les autorités israéliennes imposent des mesures qui sapent la liberté de commerce, notamment des produits de première nécessité pour la population de la bande de Gaza et les produits industriels et agricoles à l’exportation. Pendant 7 années consécutives, Israël a renforcé le blocus terrestre et maritime pour isoler la bande de Gaza de la Cisjordanie, y compris Jérusalem occupée, et des autres pays du monde. Il en résulte une flagrante violation des droits économiques, sociaux et culturels, et une détérioration des conditions de vie de 1,7 million d’habitants. Les autorités israéliennes ont monté le passage de Karm Abu Salem, en tant que passage unique pour les importations et exportations, de sorte qu’il a tout contrôle sur l’économie de la bande de Gaza, laquelle se détériore au fils des années en raison de la pénurie des importations. Elles visent aussi à imposer une totale interdiction sur les exportations de la bande de Gaza.

Les autorités égyptiennes ont rouvert passage international de Rafah après sa fermeture pendant 5 jours consécutifs. Seuls les cas humanitaires, les patients, les titulaires de passeports et les détenteurs de permis de résidence à l’étranger, ont pu passer la frontière seulement pendant 4 heures par jour. Il convient de mentionner que le passage était fermé à cause des développements dont l’Egypte a été témoin et l’intervention de l’armée égyptienne pour renverser le président Mohammed Morsi, suite aux protestations dans les villes égyptiennes à la fin de Juin.

Arrestation à Beit Hanoun

Les autorités israéliennes arrêtent un patient au passage de Beit Hanoun (Erez)
A environ 16h00, le mardi 23 Juillet 2013, les autorités israéliennes ont appelé à partir d’un numéro privé la famille de Hussam Khalil Mohammed Jom’aa al-Za’anin (28), qui vit dans la rue al-Sekah à Beit Hanoun dans le nord bande de Gaza, afin de les informer qu’il est détenu dans la prison d’Ashkelon. Hussam est un patient palestinien souffrant de tendons déchirés à la main droite. Il avait été blessé par une balle lors des incidents qui ont eu lieu entre le Fatah et le Hamas en 2007. À environ 10h00 le même jour, il a été arrêté par les autorités israéliennes à Beit Hanoun- Erez alors qu’il était en route pour un traitement médical à l’hôpital al-Maqased à Jérusalem. Sa mère, Feryal al-Za’anin (53) l’attendait pour l’accompagner. Arrivés au poste de contrôle elle a attendu environ 3 heures, puis les autorités israéliennes lui ont dit qu’elle devait retourner à Gaza et que son fils était détenu pendant des heures, puis relâché. Elle est rentrée chez elle vers 16h00. La famille a reçu un appel des autorités israéliennes pour les informer que Hussam était détenu dans la prison d’Ashkelon et qu’elle devait engager un avocat.

Les Israéliens ont maintenu leurs restrictions graves aux mouvements de civils palestiniens à travers la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est occupée. Des milliers de Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza sont toujours interdits d’accès à Jérusalem.

Arrestations sur les checkpoints militaires en Cisjordanie

Jeudi 18 juillet, 7 h, les Israéliens montent un checkpoint sur la route entre al-Borj et al-Thaheriyah, au sud-ouest d’Hébron ; ils arrêtent Mahmoud Hussein al-Faqiyat, 25 ans, et le conduisent vers une destination inconnue ; le checkpoint est retiré par la suite.

Même jour, 17 h, arrestation d’‘Ayesh ‘Abdel Naser ‘Ayesh Ikhlayel, 17 ans, et d’‘Anan Sedqi Mohammed Ikhlayel, 18 ans, alors qu’ils passent le checkpoint monté par les Israéliens à l’entrée de Beit Ummar, au nord d’Hébron. Ils sont conduits vers une destination inconnue.

Vendredi 19 juillet, 16 h 30, arrestation de Moa’men ‘Afif « Mohammed Rashid » ‘Ateili, 41 ans, du village d’‘Ateil, au nord de Tulkarem, alors qu’il attend à un checkpoint monté sur la grande route (route al-Sha’arawiyah) entre Tulkarem et ses villages au nord, à un carrefour près de l’entrée du village d’al-Jaroushiyeh, au nord de la ville.

Même jour, 20 h, les Israéliens arrêtent 4 Palestiniens, dont 2 frères du village d’al-Mogheir, au nord de Ramallah. Ils sont arrêtés au carrefour du village près de la rue Alone, qui est utilisée par les colons, puis ils sont conduits vers une destination inconnue. Ce sont : Montaser Musbah Abu ‘Alia, 22 ans, Muhtadi Musbah Abu ‘Alia, 21 ans, Ghayth Khalid ‘Awad Abu Na’aim, 19 ans, et Basel Yousif Na’asan, 21 ans.

Samedi 20 juillet, 22 h 20, les Israéliens ont posé un checkpoint à l’entrée d’‘Azoun, à l’est de Qalqilya ; ils arrêtent Yousif Zahran Yoousfi Sweidan, 15 ans, de ce village, et le conduisent vers une destination inconnue. Le checkpoint est par la suite retiré.

Mardi 23 juillet, les Israéliens postés au passage frontalier d’al-Karamah, entre la Palestine et la Jordanie, arrêtent Anas ‘Adel Jawarish, 24 ans, de Hendazah, à l’est de Bethléhem, qui rentrait de ses études en Ukraine.



Usage d’une force excessive contre les manifestations non violentes contre la colonisation et la construction du mur d’annexion

Durant la semaine, Sarit Michaeli, 40 ans, porte-parole de B’Tselem, a été blessé d’une balle dans le genou gauche. En outre, nombre de manifestants non violents ont souffert de l’inhalation des lacrymogènes et d’ecchymoses à cause des agressions des soldats.

Manifestation contre la construction du mur d’annexion et la colonisation

Kufor Qaddoum, au nord-est de Qalqilya ; 13 h 10, après les prières du vendredi, 19 juillet, des dizaines de civils palestiniens et de militants des droits de l’homme, israéliens et internationaux, organisent une manifestation. Ils se dirigent vers l’entrée est du village, pour manifester contre sa fermeture depuis l’Intifada Al-Aqsa. Les manifestants se rassemblent devant l’entrée. Les Israéliens tirent à balles réelles, à balles caoutchouc, lancent des bombes assourdissantes et des lacrymogènes sur les manifestants. Des dizaines de ceux-ci vont inhaler les lacrymogènes. Les Israéliens investissent deux maisons appartenant à Abdul Razeq Mahmoud Amer et Mohammed Taha Amer, et s’en servent pour observer les manifestants et pour mieux en attraper. Une heure plus tard, la manifestation est finie. Sans autre problème.

Bil’in, à l’ouest de Ramallah : au même moment, manifestation non violente hebdomadaire organisée par les Palestiniens avec des militants israéliens et internationaux, contre la construction du mur d’annexion et la colonisation. Les manifestants se dirigent vers le mur. Les Israéliens ont fermé la porte dans le mur avec des barbelés, et quand les manifestants tentent de traverser pour se rendre sur les terres palestiniennes derrière les barbelés, ils sont arrêtés par les soldats israéliens. Les manifestants jettent des pierres sur les soldats qui répliquent en tirant à balles réelles, balles caoutchouc, en lançant des bombes assourdissantes et des lacrymogènes. Les soldats les poursuivent jusque dans les oliveraies en limite du village. Des dizaines de manifestants inhalent les lacrymogènes et prennent des coups.

Ni’lin, à l’ouest de Ramallah : ce même vendredi, manifestation hebdomadaire non violente contre la construction du mur d’annexion et la colonisation. Les manifestants s’en vont vers le mur. Les Israéliens ont fermé la porte dans le mur avec des barbelés. Quand les manifestants tentent de passer pour aller sur leur terre de l’autre côté, ils sont stoppés par l’occupant. Les manifestants lancent des pierres et les soldats répliquent et les poursuivent dans les oliveraies alentours.

Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah : même jour, même moment, même manifestation non violente hebdomadaire, place des Martyrs, à Nabi Saleh. Manif contre la construction du mur et les colonies. Ils se dirigent vers les terres palestiniennes convoitées par les colons israéliens de la colonie voisine Halmish. Dès le matin, les soldats ont fermé toutes les entrées du village pour empêcher des militants palestiniens, internationaux, et des journalistes de rejoindre la manifestation. A leur arrivée dans la zone, les Israéliens tirent à balles réelles, à balles caoutchouc, ils lancent des bombes sonores, des lacrymogènes, ils leur font la chasse dans le village et arrosent les manifestants et les maisons avec des eaux usées.

Sarit Michaeli, 40 ans, porte-parole de B’Tselem, est blessée d’une balle dans le genou gauche. De plus, nombreux sont ceux qui inhalent les gaza et prennent des coups par l’occupant.

Autre manifestation

Lundi 15 juillet, 11 h 15, des dizaines de Palestiniens de Bethléhem et des villages alentours, représentant les comités populaires contre la colonisation, avec un certain nombre de militants internationaux, organisent une manifestation non violente pour protester contre une décision israélienne d’évacuer le Néguev. Ils démarrent la manifestation à Housan, à l’ouest de Bethléhem, se dirigent vers un carrefour près de la colonie Bitar Elilt, qui s’est montée sur les terres palestiniennes, à l’ouest de la ville. Ils font un sit-in au carrefour, et là les soldats les attaquent à coups de lacrymogènes. Les soldats se servent de haute résonance pour disperser la manifestation.



Tentatives pour créer une majorité juive à Jérusalem-Est occupée

- Dimanche, 21 juillet, le tribunal de district israélien dans Jérusalem-Est occupée, a rendu une décision accordant à la famille Siyam un délai supplémentaire jusqu’au 1er août pour évacuer sa maison dans le quartier d’al-Sheikh.

Le propriétaire de la maison, Karim Siyam, a déclaré qu’un tribunal israélien avait ordonné d’évacuer sa maison de 65 m² au profit des associations de colons sur la base de la loi relative au « Gardien des biens des absents ». Il a ajouté que sa famille vivait dans cette maison depuis les années 60. Siyam a dit : « En 1992, un membre de l’association des colons est venu voir ma mère âgée et illettrée et l’a obligée à imprimer son pouce sur certains papiers prétendant que ce n’était que de la routine concernant la location et le paiement de la maison. Il s’est avéré qu’elle avait renoncé à l’acte d’un bail protégé qui classait la famille comme locataire protégé. Depuis, nous nous battons contre de telles associations devant les tribunaux. »

- Le 18 juillet, le comité local de Planification et de Construction publie des permis de construire pour 165 nouveaux logements pour agrandir la colonie Nabi Ya’qoub, au nord de Jérusalem occupée.

Ahmed Sab Laban, chercheur sur les questions des colonies, a souligné au PCHR que cette mesure reflète clairement que la politique de gel de la colonisation « n’est pas mise en application en réalité », même si les départements israéliens de planification et de construction se sont engagés sous des pressions extérieures à arrêter la publication de nouveaux programmes. Cependant, ces départements travaillent sur ces programmes d’extension des colonies à Jérusalem-Est. Il a ajouté que de tels programmes avaient pour but d’atteindre les objectifs israéliens de séparer géographiquement Jérusalem de la Cisjordanie.



Activités de colonisation et agressions des colons contre les civils palestiniens et leurs biens

Agressions par les forces israéliennes

- Jeudi 18 juillet, des forces israéliennes avec l’Administration civile entrent dans le secteur d’al-Qanoub, à l’est de Sa’ir, au nord-est d’Hébron. L’agent de l’Administration civile remet à Emad Issa Shalaldah un ordre de démolition d’un puits d’eau d’une capacité de 380 m3 pour absence de permis de construire.

- Lundi 22 juillet, 10 h, des forces israéliennes avec l’Administration civile entrent dans Zweidin dans le secteur d’Arab al-Ka’abnah, à l’est de Yatta. L’agent de l’Administration civile remet 2 ordres pour l’arrêt de deux constructions en cours, appartenant à :

  • Salamah Ali Ka’abnah, 50 ans, qui possède un bâtiment en tôles sur 30 m², et
  • Nayef Ali Ka’abnah, 55 ans, avec un bâtiment en briques sans toit, sur 25 m².

- Le même jour, les forces israéliennes avec l’Administration civile entrent dans Kherbet al-Mafqarah, au sud de Yatta, où l’agent de l’Administration remet deux ordres d’arrêt pour des constructions en cours appartenant à :

  • N’oman Shehadah Hamamdah, 44 ans, qui possède deux pièces en briques sur 32 m² et une tente sur 20 m², et
  • Qasem Mohammed Hammad, 40 ans, qui possède un bâtiment en tôles sur 80 m², un puits d’une capacité de 70 m3 et une tente de 20 m².

- Mercredi 24 juillet, 10 h 30, les forces israéliennes avec l’Administration civile entrent dans le secteur de Wad al-Naqi, à l’ouest d’Ethna, à l’ouest d’Hébron. L’agent de l’Administration remet à Ahmed Hashem al-Batran, 33 ans, un ordre d’arrêt de travaux de construction d’une maison sur 160 m² pour n’avoir pas obtenu le permis de construire israélien.

Agressions par les colons

- Jeudi 18 juillet, 9 h 30, quatre colons israéliens de la colonie Talmon, sur le côté ouest des terres du village de Mazra’ah, au nord-ouest de Ramallah, agressent Khatemah al-‘Abed Mahmoud Shreiteh, 50 ans, alors qu’elle cherche de la sauge dans une zone agricole nommée Na’alan, à l’ouest du village.

Cette femme a déclaré au PCHR  :

« Je fais vivre une famille de 4 garçons et d’une fille. Mon époux est malade et ne peut travailler. Deux de mes fils étudient à l’université ; par conséquent, je cherche des plantes sauvages pour les vendre ce qui permet de vivre et de répondre à quelques besoins de la famille.

« Vers 8 h, le jeudi 18 juillet 2013, je suis partie de ma maison avec mon fils, Yousif, 9 ans, vers la zone agricole de Na’alan, qui se trouve à environ un kilomètre de la colonie Telmoun, à l’ouest d’al-Maz’a’aah al-Qabaliya, au nord-ouest de Ramallah. Quand nous sommes arrivés, j’ai demandé à Yousif d’aller s’asseoir sous un olivier, cherchant l’ombre sur notre terre agricole dans cette zone, et je me suis dirigée vers le haut de la colline en cherchant des champs de sauge.

« Vers 9 h 30, j’ai été surprise de voir arriver 4 colons armés, l’un avec une carabine et les trois autres portant des révolvers, et qui s’approchaient de moi. Ils ont commencé à crier en hébreu et je ne les comprenais pas. Quand j’ai tenté de m’échapper, l’un d’eux m’a frappée dans le dos avec une grosse pierre. Après avoir fait deux pas, je me suis écroulée au sol et ils ont alors commencé à me battre sévèrement, avec les mains, les jambes et sur tout mon corps. L’un d’eux m’a frappée avec la crosse d’un révolver sur la poitrine pendant 20 minutes, et un autre m’a tapée derrière la tête, aussi avec la crosse d’un révolver. Je saignais et j’ai perdu connaissance.

« Durant l’agression, je n’ai pas crié, parce que j’avais peur que mon fils, Yousif, puisse m’entendre et ils l’auraient tué. J’ai repris conscience alors que j’étais allongée sur le ventre et avec quelque chose de lourd sur mon dos. J’ai pensé que des colons étaient montés sur moi, j’ai touché mon dos avec bien du mal pour y trouver une roche de 50 kilos. J’ai commencé à me bouger et à la faire glisser. J’ai pu alors à ramper sur les mains et les genoux, entre les rochers et les buissons pleins d’épines en direction de mon fils, Yousif, car je ne pouvais pas me tenir sur mes jambes à cause d’une grande douleur. J’ai perdu plein de sang entre mes cuisses. Quand je suis arrivée à Yousif, il m’a vue dans cet état et s’est mis à pleurer. Je lui ai demandé d’arrêter de pleurer de peur d’être entendu par les colons, qui reviendraient et nous frapperaient. Je lui ai demandé alors d’aller à une carrière de pierres toute proche pour raconter à quelqu’un ce qui s’était passé. J’ai continué à ramper pendant 100 mètres jusqu’à la route qui mène à la carrière, où une voiture est arrivée. Quelques minutes plus tard, Yousif était là avec le propriétaire de la carrière dans sa voiture, et j’ai été emmenée au Centre médical Palestine, à Ramallah. Je me suis évanouie en chemin et me suis réveillée au Centre. Après les examens médicaux, on a découvert que je souffrais de contusions sur tout le corps et je suis restée au centre jusqu’au samedi 20 juillet. »

- Vendredi 19 juillet, 8 h, un groupe de colons de la colonie Kiryat Arba, qui s’est montée sur des terres palestiniennes, à l’est d’Hébron, se met à lancer des pierres sur des maisons palestiniennes dans le quartier Jaber, dans la vieille ville d’Hébron. Ils tentent aussi de faire un raid sur les maisons au prétexte qu’un colon avait reçu un caillou dans la figure.

D’après l’enquête du PCHR, vers 8 h, vendredi, Ziad Sa’di Abu Rmeilah est sorti avec son épouse quand un certain nombre de colons de Kyriat Arbat se mettent à lancer des pierres sur leur maison, et tentent de l’investir, alors que s’y trouvent les trois enfants d’Abu Rmeilah, et qui sont terrorisés. En même temps, Islam, 17 ans, essaie de pousser sur la porte avec son corps pour empêcher les colons d’entrer à l’intérieur jusqu’à ce que son frère, Iyad, 24 ans, trouve la clé pour boucler la porte. Vingt minutes plus tard, des soldats israéliens arrivent et pénètrent de force dans la maison. Ils trouvent les fenêtres brisées suite à l’attaque des colons. Les soldats contrôlent les cartes d’identité des enfants d’Abu Rmeilah et font sortir Iyad et Islam dans la cour. Les soldats demandent au colon blessé de les identifier. Mais, ils sont libérés plus tard.

- De plus, une maison appartenant à la famille de Tha’er Hussein Jaber dans le même secteur est elle aussi caillassée par 10 colons, qui tentent de s’en emparer. Certaines fenêtres sont brisées. Les forces israéliennes interviennent quelques minutes plus tard, contrôlent les cartes d’identité des habitants et demandent aux colons de les identifier.

- Samedi matin, 20 juillet, un groupe de colons de la colonie Bat Ayin, sur les terres du village d’al-Jaba’ah, au sud de Bethléhem, met le feu à une terre appartenant à la famille Hamdan, et ce, sous la protection des forces israéliennes. Environ 400 oliviers (jusqu’à cent ans d’âge) brûlent. Mohammed Hamdan, militant du Comité populaire pour défendre la terre, a dit au PCHR que les colons avaient interdit aux pompiers de se rendre sur la terre attaquée, le seul moyen pour approcher cette terre étant de passer près de l’entrée de la colonie. En outre, l’Administration civile israélienne a demandé aux villageois d’aller à la colonie Gosh Etzion pour déposer plainte contre les colons.

- Le même jour, vers 11 h, un groupe de colons de la colonie Mitzpe Yair, sur les terres palestiniennes à l’est de Yatta, agresse des agriculteurs et des bergers palestiniens qui sont sur leurs terres autour des villages Kherbet Qweiwees et al-Deirat, à l’est de la ville. Les colons les obligent à partir. Les bergers et les agriculteurs partent craignant pour leur vie en raison des agressions successives des colons contre eux sans que n’interviennent la police ou les forces israéliennes pour les arrêter.

Il faut indiquer que ces terres sont estimées à 26 dunums (2,6 ha) et qu’elles servent à l’agriculture comme aux pâturages. Un tribunal israélien a rendu une décision pour qu’elles retournent à leurs habitants après que les colons se soient emparés d’une partie d’entre elles il y a quelques années.


Recommandations du PCHR à la communauté internationale



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Rapport hebdomadaire pour la période du 18 au 24 juillet 2013 : PCHR
sur Info-Palestine.net - traduction : JPP pour la Cisjordanie et Jacques Salles pour la bande de Gaza.


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