Tôt ou tard, le parti derrière l’attentat à la voiture piégée Dahiyeh le mardi 9 Juillet, sera découvert - qu’il choisisse de revendiquer ouvertement sa responsabilité ou qu’il soit identifié par les autorités enquêtant sur l’incident.

Attentat dans le quartier de Dahiyeh, place forte de la résistance libanaise - Les ennemis du Hezbollah et leurs soutiens occidentaux sont trop nombreux pour rendre leur identification facile

Le Hezbollah a toujours été pleinement conscient qu’il risquait de payer un lourd tribut pour sa position sur la crise syrienne, sans parler de son rôle central dans le front de résistance qui s’étend bien au-delà des frontières du Liban, de la Palestine à l’Iran.

Le parti sait pertinemment que beaucoup de forces occidentales et arabes sont disposées à prêter assistance aux organisations locales partageant les mêmes idées, pour mener des attaques contre la Résistance. Et une fois les enchères ouvertes, il y aura beaucoup d’acheteurs, avec Israël en première ligne pour offrir tout ses moyens possibles à quiconque sera prêt à frapper un grand coup contre son plus redoutable ennemi.

De nombreux ennemis du Hezbollah ont fait le calcul ridicule que, étant donné leur incapacité à infliger des dommages directement au parti [de la Résistance] ou à supporter une confrontation directe, ils pourraient recourir à d’autres méthodes - tout aussi violentes - pour détruire la Résistance, selon les scenarii suivants :

Tout d’abord, lancer une campagne d’incitation au crime contre le Hezbollah, en prétendant qu’en raison de ses actions, le parti est devenu un handicap pour ses partisans et le peuple libanais en général, le qualifiant alors d’organisation terroriste qui a soumis le pays à sa volonté par la force des armes .

Deuxièmement, en voulant exploiter des divisions entre sunnites et chiites afin de les isoler les uns des autres socialement, économiquement et culturellement, en utilisant tous les moyens à leur disposition, y compris les mosquées et les médias, pour répandre des mensonges et de la haine sectaire contre la Résistance.

Troisièmement, en continuant à solliciter des puissances étrangères pour les aider à porter un coup à la Résistance. Après la trahison ouverte dans laquelle ils se sont engagés en 2006, les ennemis locaux du Hezbollah n’hésiteront pas à se tourner vers le diable lui-même - Washington, Israël, les groupes takfiris locaux - pour que ceux-ci fassent le sale boulot.

Tout comme ils ont blâmé la Résistance pour la récente bataille entre le groupe Ahmad al-Assir et l’armée à Saïda, ils travaillent désormais à faire reposer la responsabilité de l’explosion à Dahiyeh sur le Hezbollah, encourageant ainsi les criminels qui ont posé la bombe à continuer jusqu’à ce que leur mission impossible soit bouclée, quelles que soient les conséquences.

L’incident de Dahiyeh rappelle un attentat similaire qui visait le chef spirituel du parti, Mohammad Hussein Fadlallah, le 8 mars 1985. Fadlallah a survécu à l’attaque, mais 90 habitants de son quartier y ont perdu la vie.

Il a été découvert plus tard que l’opération avait été menée par la CIA locale et financée par l’Arabie Saoudite par le biais de l’ambassadeur du royaume à Washington, le prince Bandar bin Sultan, qui dirige désormais les services de renseignement du pays. L’information a été confirmée dans le livre, Veil : The Secret Wars of the CIA, de Bob Woodward, par le directeur d’alors de la CIA, William Casey.

L’attaque de mardi a eu lieu à guère plus de quelques dizaines de mètres du lieu de l’attentat meurtrier d’il y a 28 ans. Mais le Hezbollah nous a habitués à faire front face à ceux qui commettent de telles atrocités, afin qu’ils y réfléchissent à deux fois avant de les répéter. Les criminels qui ont planifié et exécuté l’attentat doivent savoir qu’ils ne seront plus jamais en sécurité, peu importe où ils se trouvent sur ​​cette terre.

* Ibrahim al-Amin est éditeur en chef du quotidien libanais al-Akhbar

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10 juillet 2010 - Al-Akhbar - Vous pouvez consulter cet article à :
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Traduction : Info-Palestine.eu - al-Mukhtar