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Deux tueurs en série portés aux nues...

jeudi 6 décembre 2012 - 16h:46

Kourosh Ziabari

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Le magazine bimensuel américain « Foreign Policy » [Politique Étrangère] appartenant au Washington Post a publié dans sa livraison de décembre la liste des 100 premières personnes qui font l’actualité. Cette liste est censée présenter les personnes qui ont eu l’influence la plus notable sur les développements économiques, politiques et sociaux dans le monde au cours de l’année écoulée.

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Ehud Barak, un des pires psychopathes et criminels israéliens, aux mains dégoulinantes de sang palestinien et arabe, en "visite" sur le plateau du Golan, territoire annexé par l’État sioniste et appartenant à la Syrie

Ce magazine très à droite, qui inclut avec régularité dans ses listes annuelles de penseurs de premier plan des individus tels que Bill Gates, Paul Krugman, George Soros, Ben Bernanke et un ou deux Chinois dissidents, a innové cette année en intégrant dans sa sélection le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son Ministre de la défense Ehud Barak, tous les deux à égalité au 13e rang parmi les 100 premiers !

La raison invoquée pour la sélection de ces deux faucons sionistes était leurs efforts « pour forcer le monde à s’opposer au programme nucléaire de l’Iran. »

Naturellement Israël est passé « par le feu et l’eau » pour stopper le programme nucléaire de Téhéran en lançant une campagne d’assassinats contre les scientifiques nucléaires, en attaquant ses réseaux informatiques et en y répandant des virus, en exerçant des pressions sur le gouvernement des États-Unis et les gouvernements européens afin qu’ils appliquent de dévastatrices sanctions économiques contre l’Iran. Mais il est difficile de savoir lesquelles précisément de ces actions malveillantes ont fait des deux Israéliens « des penseurs à l’échelle mondiale. »

Il n’y a aucun doute que le magazine Foreign Policy n’inclut jamais dans sa liste de penseurs des personnes telles que la défunte Rachel Corrie ou le défunt Vittorio Arrigoni pour leur résistance courageuse contre le projet sioniste de colonisation de la Palestine, ou un artiste courageux tel que Gilad Atzmon qui a le courage de renoncer à sa nationalité (d’Israélien) en raison des atrocités commises par ses ex-compatriotes contre les Palestiniens innocents, ou les douzaines de journalistes progressistes et de renommée mondiale, tels que le défunt Alexandre Cockburn, qui ont avec vigueur contesté les permanentes menées bellicistes des États-Unis dans le monde. Mais le fait d’avoir attribué la 13e place à ces deux extrémistes israéliens est pour le moins curieux...

Il y a peu de personnes dans le monde, et même parmi les Israéliens, qui doutent que Netanyahu et Barak soient deux tueurs en série. Leurs mains sont enduites du sang de centaines de civils Palestiniens innocents, et ils sont responsables de l’étranglement de 1,7 million de Palestiniens confinés dans les pires des conditions dans la Bande de Gaza soumise au blocus. Pendant l’attaque menée l’hiver 2008-2009, ils ont massacré plus de 1400 Palestiniens, comme l’a rapporté le Centre Palestinien pour les droits de l’Homme. Et dans la récente attaque militaire sur Gaza, ils ont massacré plus de 160 Palestiniens et ont détruit à nouveau un grand nombre de maisons, de mosquées, d’écoles et d’hôpitaux.

Par conséquent, il est tout à fait incompréhensible que ces deux hommes aient été choisis en tant que penseurs, particulièrement quelques jours après qu’ils aient été obligés, d’une façon humiliante, d’accepter une trêve avec le mouvement du Hamas après une guerre de huit jours contre Gaza, au cours de laquelle ils n’ont fait qu’ajouter encore plus de crimes de guerre à leur curriculum vitae déjà suffisamment abject.

« Très efficacement, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le Ministre de la défense Ehud Barak ont attiré l’attention du monde sur le potentiel apocalyptique d’un Iran nucléaire, » a écrit la revue, en donnant les raisons pour lesquelles elle avait sélectionné Netanyahu et Barak dans sa liste des penseurs de premiers plans pour l’année 2012.

« Les effets d’une attaque aérienne sur les installations nucléaires de l’Iran demeurent inconnus, mais le résultat de cette offensive rhétorique a été impressionnant. Les deux Israéliens non seulement ont provoqué un débat politique [aux États-Unis] mais ils ont également obligé l’Europe à stopper ses importations de pétrole en provenance d’Iran, et poussé le Président Barack Obama et son adversaire Mitt Romney à surenchérir pour savoir lequel des deux candidats serait le meilleur allié du gouvernement israélien, » a ajouté la magazine américain.

L’ironie est que Israël est l’unique possesseur d’armes nucléaires au Moyen-Orient et qu’il est non-signataire du Traité de Non-Prolifération, alors qu’il dispose de 200 à 400 bombes atomiques, selon la Fédération des Scientifiques Américains. Et en même temps, cet État veut empêcher Téhéran d’acquérir la technologie nucléaire...

Bien que l’Iran en soit à sa 4e série de sanctions venant du Conseil de sécurité des Nations Unies, et qu’il est l’objet, sous le prétexte de son programme nucléaire, d’un embargo unilatéral de la part des États-Unis et de l’Union Européenne, il n’y a jamais eu le moindre soupçon de preuve attestant que cette technologie servait à développer des armes nucléaires. De plus, aucun rapport de l’AIEA n’a confirmé cette accusation. Mais grâce à l’appui sans conditions de Washington, Tel Aviv a toujours été immunisé contre l’inspection de son arsenal atomique et l’AIEA n’a jamais osé soumettre à enquête les installations nucléaires souterraines en Israël. Et à présent, deux politiciens belliqueux disposant d’un arsenal nucléaire dangereux, parlent d’empêcher l’Iran de maîtriser cette technologie, et ils en sont même félicités par le magazine Foreign Policy.

Naturellement, ce genre de choix contribue au large discrédit des médias dominants, prouvant que ces penseurs à l’échelle mondiale, sélectionnés par les experts et les rédacteurs de ces mêmes médias, ne sont pas retenus pour leurs supposées contributions et activités intellectuelles, mais plutôt pour leur imprudence et leur imbécillité, comme cela a été le cas pour Netanyahu et Barak.

* Kourosh Ziabari est un journaliste iranien et correspondants pour les médias. Il écrit pour Global Research, Tehran Times, Iran Review, Veterans Today et Salem News.
Ses articles et ses interviews ont été publiés dans 10 pays. Il a reçu en 2010 du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, la médaille de la Jeunesse iranienne.
Blog en anglais : http://cyberfaith.blogspot.com

* Du même auteur :

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- Une interview de Gilad Atzmon - 24 janvier 2009

2 décembre 2012 - Transmis par l’auteur
Traduction : Info-Palestine.eu - Claude Zurbach


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