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La symbolique de Toulouse et sa signification politique

samedi 3 novembre 2012 - 09h:20

Mounadil al-Djazaïri

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On retiendra que M. Hollande est allé très loin dans une proclamation de sympathie à l’égard d’un homme qui n’est rien d’autre qu’une version juive d’une extrême droite que les politiciens de gauche prétendent stigmatiser.

François Hollande a rendu publiquement hommage aux victimes de la tuerie de Toulouse, et c’est une démarche tout à fait légitime.

Le problème est qu’il l’a fait en compagnie de Benjamin Netanyahou, le premier ministre violent d’un Etat voyou qui séquestre et spolie le peuple palestinien.

S’il pensait que cet hommage avait une finalité pédagogique, on peut dire que c’est raté.

Si le but était par contre de flatter les instances supposées représenter la communauté juive en France et donner un coup de pouce électoral à Benjamin Netanyahou, on peut dire que c’est par contre réussi.

On retiendra l’image de François Hollande donnant l’accolade à Benjamin Netanyahou dans l’école toulousaine fréquentée par les victimes de Mohamed Merah.

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Je suis satisfait de toi François.




N’imaginez pas que cette accolade est le fruit d’une montée d’émotion qui se serait emparée des deux dirigeants politiques, elle fait au contraire partie de détails qui ont été décidés par les responsable du protocole des deux pays parce que c’est un geste qui a du sens politique.

On retiendra que M. Hollande est allé très loin dans une proclamation de sympathie à l’égard d’un homme qui n’est rien d’autre qu’une version juive d’une extrême droite que les politiciens de gauche prétendent stigmatiser.

En tout cas cette camaraderie est en phase avec les évolutions que connaît, il suffit de penser à la rhétorique de Manuel Valls, et va connaître la gauche institutionnelle dans sa relation avec les populations issues de l’immigration musulmane. Elle est également cohérente avec les inflexions qu’a connues la politique étrangère de la France depuis sa réintégration dans l’OTAN et le bellicisme que nous avons pu constater avec les évènements liés au prétendu printemps arabe. Et on aurait donc eu tort d’être surpris devant l’hommage rendu récemment par le président Français au fasciste Menahem Begin à l’annonce du décès de ce dernier.
Nous sommes entrés définitivement dans l’après deuxième guerre mondiale. Non pas que nous nous trouvions devant des idéologies et des phénomènes politiques nouveaux, mais que la parenthèse introduite par la guerre froide et le gaullisme en ce qui concerne la France s’est refermée et que nous nous retrouvons dans la situation idéologique voisine de celle de l’entre deux guerres mondiales. Avec des forces qui correspondent peu ou prou aux forces sur lesquelles s’appuyait le maréchal Pétain et d’autres qui correspondent à celles qui lui avaient accordé les pleins pouvoirs. De fait, on a beaucoup parlé de juifs de France ces jours ci, et guère de Juifs Français ou de Français Juifs.

Comme si aucune leçon n’avait été retenue des méfaits du fascisme et du nazisme. De fait, aucune leçon n’a été tirée de cette période sombre de l’histoire. Pour la bonne raison, entre autres, que la pédagogie et le discours politique portant sur cette époque sont à la fois trop éloignés de la réalité de ce que fut cette époque et se sont détournés des enseignements universalistes qui auraient dû en être tirés.
Benjamin Netanyahou sait parfaitement reconnaître ses amis politiques et il en a reconnu un en François Hollande dont il s’est déclaré « très satisfait » exactement comme il a su reconnaître son ami politique aux Etats unis.

2 novembre 2012 - Mounadil al-Djazaïri


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