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Marie Debs : "La déstabilisation du Liban serait catastrophique"

mardi 23 octobre 2012 - 08h:59

Pierrre Barbancey - L’Humanité

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Alors que la tension reste vive au Liban, ce lundi, après l’assassinat du chef des services secrets, le général Wissam al-Hassan, vendredi, faisant craindre un embrasement du pays, la dirigeante du Parti communiste libanais (PCL) prône la paix civile et dénonce les visées islamistes, y compris en Syrie. Elle appelle le gouvernement libanais à prendre ses responsabilités.

« Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, estime “probable” la responsabilité syrienne dans la mort de Wissam Al Hassan. On a tendance à oublier que Wissam al Hassan est à l’origine de l’arrestation de nombreux salafistes et qu’il a démantelé une centaine de réseaux libanais travaillant pour les Israéliens. Donc il ne faut pas regarder seulement dans une seule direction   », estime Marie Debs, membre du secrétariat du Parti communiste libanais (PCL). Se référant à «   la situation intérieure au Liban et aux menaces israéliennes, notamment les déclarations de Tel-Aviv après le vol du drone du Hezbollah, il y a deux semaines   », la dirigeante communiste met en garde contre «  une déstabilisation du Liban qui serait catastrophique   ». Elle ouvrirait la voie à «  une nouvelle agression contre l’existence nationale libanaise, d’une part, et permettrait la création d’un émirat au Liban Nord, projet que certains veulent mettre en place avec l’aide des salafistes, d’autre part  ».

Concernant la Syrie, Marie Debs estime «   difficile de penser qu’une solution pourra émerger rapidement. L’opposition démocratique, qui avait été à l’origine du mouvement il y a un an et demi, est en quelque sorte marginalisée. On assiste à une sorte de guerre civile entre des salafistes et des opposants armés par les Occidentaux et les pays du Golfe, avec l’aval de la Turquie, d’un côté, et le gouvernement syrien, le régime du Baath, soutenu par la Russie, de l’autre. Le conflit s’est internationalisé depuis longtemps. On assiste à une nouvelle opposition entre les États-Unis et la Russie   ».

Pour elle, «  la situation en Syrie est très dangereuse parce qu’elle est liée à la situation internationale et parce que les deux partis en présence ne sont pas en état de l’emporter militairement. Il faut donc s’attendre, malheureusement, à encore beaucoup de morts et de destructions avant qu’une solution ne soit trouvée. Les pays arabes ont agi en pensant déstabiliser le régime. Mais en réalité, ils sont en train de détruire la Syrie. Quant au régime, il n’a pas su prendre en considération ce qui se passait réellement dans le pays, de façon à impulser les changements nécessaires, seule manière d’unifier la population syrienne et d’affronter une intervention étrangère  ».

Le Parti communiste libanais insiste sur la nécessité de «   renforcer la paix civile au Liban  » et prépare une conférence en ce sens à laquelle il convie des personnalités politiques, démocratiques, les syndicats, les mouvements de jeunes, les organisations de femmes. «   Nous voulons que la société civile intervienne vraiment cette fois-ci et puisse empêcher le retour à la guerre civile », souligne Marie Debs. Elle estime par ailleurs que «  le gouvernement libanais a son mot à dire. Jusqu’à présent, il n’a rien fait dans le sens de la paix civile. Il a dit vouloir prendre ses distances par rapport à ce qui se passe en Syrie, mais il n’échappera pas à ses responsabilités quant à la paix intérieure. Enfin, il doit donner un mandat politique à l’armée libanaise afin qu’elle puisse contrôler toutes les régions frontalières de manière à empêcher l’ASL de sévir à partir du Liban et prévenir en retour les réactions de l’armée régulière syrienne  ».

22 octobre 2012 - L’Humanité


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