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Diversion israélienne

dimanche 14 octobre 2012 - 09h:57

Mohammed Larbi - El Watan

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Depuis quelque temps, et même trop, il est beaucoup plus question d’Israël, ou de ses intentions d’attaquer l’Iran - une guerre annoncée - que de la question palestinienne, comme si celle-ci a cessé d’exister ou qu’elle n’a pas la même intensité que l’autre.

Quel brouillage, mais aussi quelle injustice faite au peuple palestinien, comme si le centre d’intérêt avait été déplacé, et là, il y a manifestement un trop flagrant parti pris ! Pour tout dire, la question palestinienne a disparu des écrans, elle est même retirée des forums de discussions, ou alors étouffée, l’Iran reste et demeure alors toujours cette menace brandie depuis la proclamation de la République islamique en 1979. Remarquons ce long chemin, et de quelle manière elle a éclipsé la question palestinienne, sinon servi à le faire.

La dernière fois que la direction palestinienne a pu briser ce mur du silence, c’était en septembre 2011, lorsqu’elle s’est adressée à l’ONU afin de revendiquer le statut d’Etat membre. On sait tous l’opposition qu’une telle démarche a suscitée, mais elle a permis de rappeler à ceux qui se payaient de mots, qu’il n’y avait plus de processus de paix.

Plus que cela, la politique israélienne de colonisation a systématiquement démoli la voie menant à la solution dite à deux Etats. Plus simplement, il n’y a plus de territoire susceptible d’accueillir un Etat palestinien, bien entendu, au regard des limites reconnues et fixées par les résolutions internationales. Tandis que l’ONU est empêchée d’accueillir l’Etat palestinien pourtant reconnu par au moins les deux tiers de ses membres, pas la moindre perspective n’est alors offerte aux Palestiniens, sauf peut-être un nouvel espace qui semble s’ouvrir, sans que l’on connaisse sur quoi il pourrait déboucher. Aussi hypothétique soit-il, et sachant aussi que l’Europe a toujours été maintenue loin de tout processus de paix, sinon qu’elle s’en est elle-même tenue éloignée, les Palestiniens n’ont pas voulu gâcher un espoir de reprise des négociations.

Enormément de précautions, mais elles ne sont pas jamais excessives dans le conflit du Proche-Orient. En effet, le président palestinien a déclaré, mardi dernier, qu’il acceptait les positions de l’Union européenne (UE) sur le processus de paix comme base de reprise des négociations avec Israël. Le président Mahmoud Abbas a exprimé son « accord pour que les communiqués de l’Union européenne sur notre cause servent de base à un retour aux négociations » de paix avec Israël, en référence notamment aux positions de l’UE sur les lignes d’avant-1967 comme base de discussions et la « viabilité d’une solution à deux Etats ». Et pour que les choses soient encore plus claires, Mahmoud Abbas a révélé sa propre feuille de route, en déclarant que la reprise en question se fera en deux temps au moins. Une première qui consiste à synthétiser ces textes pour en faire un projet de résolution que les Palestiniens soumettront à l’ONU afin « d’obtenir le statut d’Etat non membre à l’Assemblée générale ».

Ce qui est nouveau par rapport à la démarche précédente qui consistait à emprunter le chemin du Conseil de sécurité que l’on sait ardu et risqué au regard du droit de veto, dont disposent les cinq membres permanents.

Que décidera alors l’Assemblée générale des Nations unies qui a eu à intervenir et même trancher dans des situations de crise et de verrouillage du Conseil de sécurité ? Il en a été ainsi lors de la guerre de Corée. La seconde liée à la première consistera ensuite « à revenir à la table des négociations avec la partie israélienne pour discuter de toutes les questions de statut final ». Une sourde bataille diplomatique est ainsi menée, et là s’explique alors toute l’agitation israélienne. De la simple diversion, devrait-on dire. Tout s’explique, l’enjeu étant ailleurs que dans les menaces proférées par les dirigeants israéliens.-

13 octobre 2012 - El Watan


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