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Israël et l’hypocrisie de nos dirigeants

vendredi 28 septembre 2012 - 01h:27

Franck Barat

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Les eurodéputés, en votant en faveur de l’accord commercial « ACAA », officialisent l’entrée d’Israël au sein du marche unique européen. Alors qu’Israël poursuit de manière effrénée sa colonisation en Palestine, une colonisation à laquelle s’oppose, par la parole, nos dirigeants, ils démontrent encore une fois, par leurs actes, que le peuple ne peut avoir confiance en eux.


Alors que nombres de rapports d’organisations humanitaires et de délégations sortent mois après mois, condamnant Israël pour ses pratiques envers les Palestiniens, y compris sur le nombre croissant de mineurs emprisonnés, les eurodéputés a la commission du commerce international (INTA) ont le 17 septembre dernier, comme à l’accoutumée, decidé de récompenser Israël.

Les eurodéputés, en votant en faveur de l’accord commercial « ACAA », officialisent l’entrée d’Israël au sein du marche unique européen. Alors qu’Israël poursuit de manière effrénée sa colonisation en Palestine, une colonisation à laquelle s’oppose, par la parole, nos dirigeants, ils démontrent encore une fois, par leurs actes, que le peuple ne peut avoir confiance en eux.

Une question revient souvent dans la bouche des dirigeants israéliens. « Pourquoi Israël ? Pourquoi les gens se focalisent-ils sur ce pays alors que d’autres commettent des crimes au moins aussi graves que les nôtres ? »

Les eurodéputés viennent d’apporter une belle réponse à cette question. La société civile se mobilise de plus en plus pour les Palestiniens, car Israël, tout en violant un nombre incalculables de résolutions des Nations unies et en bafouant le droit international jour après jour, reçoit constamment un soutien indéfectible de la part des grandes puissances de ce monde.

C’est en cela qu’Israël est vraiment un cas unique et doit continuer à être traité comme tel.

C’est pour mettre à jour ces faits, cette injustice, que du 6 au 8 octobre 2012, à New York, un mois avant l’élection présidentielle américaine et pendant la réunion de l’Assemblée générale des Nations unies, que le jury du Tribunal Russell sur la Palestine se réunira dans le cadre de la 4ème session du tribunal.

Alors que l’élection américaine sera au c ?ur des débats, plus de 700 personnes démontreront, pendant 3 jours, que la vraie démocratie signifie « le pouvoir au peuple ».

Pour cette quatrième session, le tribunal reviendra aux sources de la question palestinienne et examinera les évènements historiques qui ont enfanté le conflit et accusera ceux qui agissent pour qu’aucune solution ne voie le jour.

Nous parlons aujourd’hui encore du “ conflit israélo-palestinien ”. L’expression implique deux pouvoirs égaux, une égalité de parole et un soutien équivalent des pays tiers. La réalité est tout autre. Réalité que la majorité des gouvernements et des grands médias tentent d’occulter. Israël a été créé aux dépens du peuple palestinien. Israël occupe les territoires palestiniens, Israël mène une politique d’apartheid, une politique colonialiste, Israël viole des centaines de résolutions des Nations Unies (y compris celles du Conseil de Sécurité) et Israël est soutenu par la plupart des grands pays occidentaux, le plus puissant d’entre eux étant les États-Unis.

Telle est la réalité et c’est ce sur quoi se penchera la 4ème session du Tribunal sur la Palestine.

Après les trois premières sessions du Tribunal, des personnalités comme Stéphane Hessel, Alice Walker, Angela Davis, Michael Mansfield, John Dugard, Ronnie Kasrils, Dennis Banks, Mairead Maguire, Miguel Angel Estrella et Cynthia McKinney participeront une nouvelle fois à la déconstruction des mythes et des questions tabous.

Ilan Pappe donnera un éclairage historique, ô combien nécessaire, sur les évènements qui se sont déroulés avant et pendant les premières années après la création de l’État d’Israël. Ilan Pappe évoquera le sujet tabou par excellence : le sionisme. On ne peut réellement appréhender la situation sur place sans parler et comprendre ce qu’est le sionisme et ce qu’il représente aujourd’hui.

Peter Hansen, qui a longtemps occupé le rôle de Commissaire Général de l’UNRWA (de 1996 à 2005) fera un état des lieux du rôle joué par les Nations Unies en Palestine : l’ONU en tant qu’acteur, la charte des Nations Unies en tant que constitution, le système des Nations Unies, son fonctionnement et son rôle normatif. Peter Hansen connaît parfaitement le rôle du « médiateur honnête » (comprendre les États-Unis) qui s’est fermement opposé à sa réélection en 2005 (voir ici ).

Noam Chomsky, Katie Gallagher, David Wildman et Diana Buttu parleront quant à eux du rôle joué par les États-Unis au cours des dernières décennies. Pourquoi est-il crucial pour tout candidat à la Maison Blanche d’affirmer : « Mon soutien à Israël est indéfectible » ?

Mais le rôle du tribunal ne s’arrêtera pas là.

Au cours de la dernière journée (dimanche 7 octobre), les derniers intervenants aborderont une discussion plus large tournée vers l’avenir. Williams Schabas, Johan Galtung, Saleh Hamayel et le co-fondateur de l’American Indian Movement, Russell Means, tenteront pendant environ 2 heures, avec l’aide du jury, de trouver le mot, le concept, qui définit le mieux la politique globale d’Israël à l’égard des Palestiniens et cela depuis 1948.

Le fait qu’Israël pratique l’apartheid et le colonialisme a été prouvé au cours des dernières années par des rapports émis par des organisations défendant les Droits de l’Homme (incluant le Tribunal Russell sur la Palestine au cours de sa 3ème session du Cap), des organisations humanitaires et des organes des Nations Unies.

Le temps est venu de comprendre ces pratiques comme un sous-produit d’un crime bien plus grave. Comment cela a-t-il commencé, comment cet apartheid est-il apparu et pourquoi est-il maintenu, n’existe-t-il pas un crime antécédent et parallèle, répondant à la définition d’un crime contre l’humanité, se poursuivant encore aujourd’hui sans qu’on ne lui ait encore donné de nom ?

Voila la question majeure à laquelle devront répondre les membres du jury du tribunal.

Une fois la réponse trouvée, nos dirigeants seront mis face à leurs actes. Trouveront-ils un moyen de se justifier ? Ou sera t-il trop tard ?


De Franck Barat :

- La Charte du Likoud ne reconnaît pas à la Palestine le droit d’exister
- Un Israélien dans Gaza : tour d’horizon avec Jeff Halper
- Pappé/Chomsky : "Le champ du possible", entretiens






Voir aussi notamment : Le Tribunal Russell sur la Palestine

20 septembre 2012 - Blog de Franck Barat


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