16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Ces soldats israéliens qui brisent le silence

jeudi 30 août 2012 - 12h:16

Nicolas Falez - RFI

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


L’organisation de défense des Droits de l’Homme Shovrim Shtika (Brisons le Silence - Breaking the Silence) publie son nouveau rapport disponible ici en intégralité (en anglais).

Fondée par d’anciens soldats israéliens, l’ONG collecte les témoignages de militaires ou d’ex-militaires faisant le récit d’actes ou de comportements leur paraissant contradictoires avec les droits humains fondamentaux.

Le nouveau recueil de témoignages publié par Breaking the Silence se concentre sur des situations impliquant des enfants et des adolescents palestiniens, entre 2005 et 2011 (ci-dessous).

La force de ces récits réside dans le fait qu’ils émanent de citoyens et de soldats (ou ex-soldats) qui estiment avoir été les auteurs ou les témoins d’actes peu conforme à leur conception du respect des Droits de l’Homme.

Interrogée par RFI, l’armée israélienne a communiqué la réaction suivante à la publication du rapport :

"Breaking the Silence has been asked numerous times to reveal the testimonies and claims they collect regarding IDF activity prior to publication in order to check and verify their claims. As a matter of policy, the organization chooses not to provide the IDF and other relevant bodies with the critical material necessary for investigation. This policy prevents IDF investigative authorities from addressing these claims. By compiling testimonies over long periods of times and refusing to provide additional details, the organization proves its true intentions - rather than facilitating proper investigation, the organization seeks to generate negative publicity regarding the IDF and its soldiers. The IDF has in the past, and continues to, call upon the organization to immediately convey complaints or suspicions of improper conduct to the relevant authorities. In line with the IDF’s ethical commitments, any such incidents will be thoroughly investigated."

« Il a été demandé à de nombreuses reprises à Briser le Silence de dévoiler les témoignages et les réclamations que l’organisation recueille sur les activités des FDI avant leur publication afin de contrôler et de vérifier leurs affirmations. Cette question étant politique pour l’organisation, celle-ci choisit de ne pas fournir aux FDI et aux autres organismes concernés le matériel critique nécessaire à une enquête. Cette politique empêche les autorités chargées enquêtrices des FDI de traiter ces affirmations. En compilant les témoignages sur de longues périodes de temps, et en refusant de fournir des détails supplémentaires, l’organisation prouve ses véritables intentions : plutôt que de faciliter une enquête appropriée, l’organisation cherche à générer une publicité négative contre les FDI et leurs soldats. Les FDI ont, dans le passé et encore maintenant, fait appel à l’organisation pour qu’elle transmette immédiatement les plaintes ou les soupçons à propos de conduites irrégulières aux autorités compétentes. Conformément aux engagements moraux des FDI, tout incident de ce genre fera l’objet d’une enquête minutieuse. » (trad. : Info-Palestine.net)


Les enfants palestiniens victimes des violences israéliennes

JPEG - 16.4 ko
Des enfants palestiniens jouent sur la plage de Gaza.
Getty Images

Par RFI

Les enfants palestiniens sont régulièrement victimes de violences de la part des soldats israéliens. Le constat n’est pas nouveau mais il est pour la première fois corroboré par le témoignages de militaires israéliens. L’association israélienne Briser le silence sort ce dimanche 26 août 2012 un rapport qui rassemble les récits de plusieurs dizaines de soldats. Tous affirment que même lorsque la situation est calme, les enfants palestiniens sont quotidiennement victimes de ces violences arbitraires. Yehuda Shaul, ancien soldat et membre de l’association Briser le silence, livre son témoignage.

« Ce qui est flagrant, c’est que pour l’armée, pour les soldats sur le terrain, il n’y a aucune différence entre un enfant palestinien et un adulte palestinien. Pour eux, les Palestiniens sont tous les mêmes. Si un enfant de douze ans, ou un jeune de quatorze ans se trouve devant un soldat, son âge n’a pas d’importance. C’est ce qui ressort des témoignages.

« On peut tirer pour tuer sur un jeune palestinien qui lance des cocktails Molotov à deux cents mètres d’une colonie. Même si à cette distance, il ne menace pas la colonie. L’ordre est que si quelqu’un lance un cocktail Molotov on peut le tuer, alors on tire. On arrête des enfants palestiniens, sans se soucier de savoir ce qu’ils ont fait, et on les frappe comme n’importe quel détenu. Parce ce qu’on est habitués à cela. On ne fait plus attention au fait qu’il s’agisse d’un enfant. C’est juste un détenu. C’est ce qui arrive, c’est la routine.

« La première fois qu’on entre dans une maison palestinienne, on voit des enfants pleurer, parce que cela fait peur de voir débarquer dans sa chambre un soldat casqué et armé à trois heures du matin, la première fois, on ressent quelque chose. Mais après cela devient une chose habituelle et on ne ressent plus rien. Parce que c’est la routine. Le quotidien c’est d’arrêter des gens, cela peut être des enfants ou des adultes, et on ne fait plus attention à la différence. Tous les Palestiniens sont dans le même panier ».

RFI

28 août 2012 - Blog Nicolas Falez


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.