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Les risques qu’il vaut la peine de prendre pour sauver la Palestine

lundi 23 juillet 2012 - 06h:15

Jamal Krayem Kanj

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Israël s’est servi des négociations de paix pour distraire l’attention de la communauté internationale de ses politiques tant ouvertes que cachées, pendant lesquelles il a étendu son contrôle à 62 % de la Cisjordanie.

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Croissance d’une colonie illégale en Cisjordanie (sadaka.ie)

L’issue des négociations de paix et du conflit entre Israéliens et Palestiniens est irrationnelle et incongrue.

Les premières ont entraîné une population quadruplée dans les colonies « juifs exclusivement ». Par ailleurs, le conflit a contribué à la plus faible croissance de la paix - parfois même à son déclin - durant les périodes de troubles pendant la première et la deuxième Intifada.

La processus de paix doit être profondément vicié, s’il entraîne des pratiques qui ne font que perpétuer le conflit et saper la paix !

Israël s’est servi des négociations de paix pour distraire l’attention de la communauté internationale de ses politiques tant ouvertes que cachées, pendant lesquelles il a étendu son contrôle à 62 % de la Cisjordanie. Sur ce chiffre, environ 75 % sont au bénéfice de 500.000 colons juifs, ce qui équivaut à 5.428 m² par colon. Les autochtones palestiniens ont vu leur territoire rétrécir jusqu’à moins de 1.270 m² par personne.

Transgressant l’article 4 de la Convention de Genève, 73 % de la nappe phréatique de la Cisjordanie profitent aux Israéliens de l’extérieur - et en plus, 10 % sont engloutis par les colonies « juifs exclusivement » dans les Territoires occupés (TPO).

L’agriculture est un secteur majeur et la principale source de revenus pour beaucoup de petites fermes familiales.

Pourtant, les Palestiniens reçoivent moins d’un dixième de l’eau qui est attribuée pour l’irrigation de paysages luxuriants et de piscines somptueuses dans les colonies juives (83 m3 par an par Palestinien, contre 1.450 m3 par personne dans les colonies « juifs exclusivement »).

La conséquence est que 90 % des fermes palestiniennes sont forcées de dépendre de méthodes agricoles pluviales d’un autre âge pour survivre.

Selon un rapport de l’Union Européenne en 2011 : « Si les tendances actuelles ne sont pas stoppées et inversées [...] l’établissement d’un Etat palestinien viable dans les frontières d’avant 1967 semble plus éloigné que jamais. La lucarne pour une solution de deux Etats se referme rapidement ».

Considérant ces faits flagrants, l’Autorité palestinienne doit sérieusement reconsidérer ses options et mettre un terme à l’indifférence internationale, sans quoi elle risque d’être vue comme l’accessoire complice d’une occupation odieuse.

Le processus de paix a engendré une nouvelle classe bien incrustée de VIP et de Palestiniens privilégiés qui semblent être davantage intéressés par le maintien de leurs gains que par les risques à courir en explorant des alternatives.

Le destin collectif des Palestiniens ne devrait pas être déterminé par le gain individuel ni par la politique électorale selon l’occupant de la Maison Blanche.

Et il ne devrait pas non plus attendre quoi que ce soit d’un gouvernement israélien élu par un public qui préfère le statu quo à un processus de paix rigoureux.

En septembre 2011, le Quartet pour le Moyen-Orient a demandé aux deux parties de lui soumettre dans les 90 jours un argumentaire détaillé sur les questions de frontières et de sécurité. La Palestine s’est exécutée, Israël n’a toujours pas répondu.

L’AP doit cesser de balancer et envisager de geler les contacts officiels et officieux avec Israël jusqu’à ce qu’il se conforme au Quartet et à la feuille de route. Si le Quartet ne peut contraindre Israël à le respecter, l’AP doit commencer à prendre des mesures progressives pour mettre fin à l’impasse.

Tout d’abord, un gouvernement palestinien uni doit rechercher à se faire reconnaître par l’ONU indépendamment de la menace des USA de couper leur aide. Un gouvernement qui se respecte ne peut échanger sa souveraineté nationale contre de l’aide.

Deuxièmement, après la reconnaissance par l’ONU, il devrait démanteler l’AP - faisant d’Israël l’occupant d’un Etat internationalement reconnu, au lieu du statut indéfini qu’il a sous l’Autorité palestinienne.

Troisièmement, il faudrait qu’il y ait désobéissance civile générale pour faire signe à la communauté internationale et faire comprendre à un public israélien apathique que la paix est une voie à deux sens.

Chacune des options ci-dessus a ses risques potentiels, mais aucun risque ne peut être plus grand que cette irréversible « révolution démographique juive » sapant la base même d’une Palestine indépendante.

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- Jamal Kanj écrit sur de nombreuses questions arabes et il est l’auteur de « Children of Catastrophe, Journey from a Palestinian Refugee Camp to America ».
Contact : jkanj@yahoo.com. (Cet article est paru initialement dans : Gulf Daily News - www.gulf-daily-news.com.)

5 juillet 2012 - Palestine Chronicle - Vous pouvez consulter cet article à :
http://palestinechronicle.com/view_...
Traduction : Info-Palestine.net - Marie Meert


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