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Égypte : les questions laissées de côté dans les élections

mardi 26 juin 2012 - 07h:09

Appel du Centre de la terre pour les droits de l’homme

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A l’approche de la fin de la compétition présidentielle, l’opinion public et les Égyptiens se préoccupent des affaires délibérément considérées comme secondaires.

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Ahmed (à dr.) et sa famille, fermiers à Dahab. « Nous les paysans avons été oubliés par tous les gouvernements passés. Nous pouvons vivre mais pas consommer, ni rien acheter. » (Boris Mabillard)

Les médias et les élites des chaînes satellitaires délaissent les problèmes dont souffrent constamment les Égyptiens depuis des décennies. Si, dans cette période, la plus importante des préoccupations était certes la formation d’une assemblée constituante par les élites politiques pour qu’elles posent les fondements d’une nouvelle institution présidentielle et d’une nouvelle constitution, on peut, tout de même, se demander qui obligera le gouvernement, le parlement et le prochain président, quelque soit leur affiliation, leurs priorités et leurs intérêts - et sachant qu’ils sont les représentants des intérêts des grands propriétaires terriens, des grandes sociétés, des villes-nouvelles et des usines - à prêter attention aux problèmes des forces productives égyptiennes qui représentent plus des deux tiers des habitants d’Égypte ; pays dont le président n’aura le consentement que d’environ un dixième de ses habitants.

C’est la raison pour laquelle « le Centre de la terre pour les des droits de l’homme » souhaite que se tienne un atelier et une rencontre avec ceux qui s’intéressent aux problèmes des travailleurs, des paysans et des pêcheurs pour tenter de répondre aux nombreuses interrogations avant la fin du dernier acte de la pièce électorale. Les plus importantes des questions sont :

- Comment peut-on arrêter la spoliation de la terre agricole par les grands responsables et par les privilégiés du régime politique actuel et précédent ? Comment peut-on redistribuer, au nom du droit d’en jouir, les terres agricoles remises en valeur que possèdent les grands propriétaires et les institutions étatiques corrompues aux petits paysans et aux jeunes diplômés afin d’arrêter le bradage de nos ressources et d’améliorer la vie de millions d’Égyptiens en produisant nous-même une alimentation saine ? Quand est-ce que les médias et les élites des chaînes satellitaires se préoccuperont-ils de l’arrêt des emprisonnements de paysans, de l’annulation de leurs dettes bancaires injustes et de la fourniture d’équipements indispensables à la production agricoles ainsi que celle de l’eau pour irriguer leurs terres et abreuver leurs troupeaux agonisants ?

- Qui va garantir l’arrêt du bradage de ce qu’il reste de nos industries et des nos organismes économiques ? Et, qui va garantir le fonctionnement de ces industries et non pas leur destruction ? Qui va garantir l’augmentation du salaire minimum à 1500 Livres (198,5 ?) et arrêter la spoliation réalisée par les institutions étatiques au nom des salaires des conseillers-experts ? Qui va garantir la ré-industrialisation de l’industrie lourde, des véhicules, des instruments et des machines de productions afin de construire une Égypte nouvelle qui profite à la majorité des Égyptiens et non pas à un groupe de mercenaires, à la satisfaction des intérêts d’un groupe politique, aux intérêts d’une nouvelle clique ou d’une ancienne qui souhaite sucer le sang des simples citoyens ? Pourquoi les médias traitent ces questions sous l’angle de revendications corporatistes et séditieuses qui vont ralentir la marche de la production ? Et qui va bénéficier de cette production ? Est-ce que les médias ont une part du bénéfice ?

- Qui va donner à cultiver les terres marécageuses, les étangs et les terres non agricoles à des millions de pêcheurs pour qu’ils produisent nos poissons et repeuplent ces zones ? Qui va fournir des opportunités de travail digne à des millions d’Égyptiens ? De plus, qui va produire des aliments propres sans que nos droits soient à négocier ? Qui va mettre en ?uvre un droit de pêche en toute sécurité avec une protection sanitaire et instaurer la sécurité sociale ? Qui mettra en ?uvre un travail décent et une vie digne pour les pêcheurs ? Quand les médias et les invités des chaînes satellitaires vont-ils se préoccuper de ces questions et des droits qui concernent plus de 3 millions de pêcheurs sans compter leurs familles qui dépassent 10 millions d’Égyptiens et d’Égyptiennes ?

- Le parlement, le gouvernement et le président pourraient-ils établir un plan bien défini et clair pour la construction de nouvelles villes d’habitation sur le territoire de chaque gouvernorat afin de loger les jeunes et les sans-abris et garantir le droit à un logement décent aux citoyens incapable de payer 500 livres (66 ?) de loyer tous les mois - loyer minimum exigible pour tout appartement de n’importe quelle ville égyptienne ? Et quand affronteront-ils les maladies virales qui se nourrissent du sang, des os, du foi et des reins des Égyptiens ? Quand feront-ils revenir l’assistance médicale et de santé gratuite dans les hôpitaux d’États pour ceux qui n’ont pas les moyens de payer les frais de traitement ? Et quand vont-ils garantir un service public pour tous le Égyptiens en ce qui concerne l’électricité, le gaz, des routes sûres, un système d’évacuation des eaux usées pour tous les villages et toutes les maisons... etc ? Quand les médias se préoccuperont-ils de ces droits si on ne les met pas aujourd’hui dans l’agenda du prochain président ? Et, pourquoi en pareil circonstances les programmes de « talk show », qui sont lancés aux visages des citoyens tous les jours pour qu’ils donnent libre cours à leur colère et que s’accroissent leur désarroi, ne se préoccupent-ils pas de ces droits ?

- Qui va arrêter le feuilleton du sabotage de l’éducation en Égypte qui n’apporte à nos enfants et à nos jeunes aucune connaissances hormis une qualification pour le chômage et pour le travail dans les usines et sur les terres des grands voleurs et investisseurs ? Qui va changer les cursus éducatifs au sein de nos écoles et de nos universités afin que l’éducation devienne à coup sûr une source de connaissance, de progrès et de développement des capacités de notre pays et de nos concitoyens ainsi qu’un moyen de renaissance du peuple resté dans l’ombre depuis des siècles et empêché de lire, d’écrire et privé de de tous ces droits culturels ? Y-a-t-il des programmes dans les médias qui se spécialisent à travers des médias alternatifs dans la formation culturelle et l’apprentissage aux citoyens des valeurs nouvelles de notre Égypte moderne basée sur la liberté, l’égalité et la dignité ?

- Qui va juger la clique avec à sa tête le président déchu, les différents premiers ministres, les présidents des compagnies qui tiennent les secrétariats ministériels et leurs agents ainsi que tous les second couteaux du régime précédent pour leur faire rendre les bakchichs et les richesses spoliées dans des transactions couvertes d’opprobre et aujourd’hui rendues publiques ? Qui va juger ceux qui parmi eux continuent à pratiquer leurs opérations malgré les crimes dévoilés qu’ils ont commis au détriment de nos usines, de nos ressources et des droits de nos travailleurs ? Ce qui a résulté en la destruction complète des ressources d’un pays où la majorité de ses habitants vit dans des maisons sans tout-à-l’égout.

- Qui va rendre aux mères, aux filles, aux enfants et aux vieux leur père, leurs enfants qu’ils ont perdu en janvier, en févier, en mars, en avril et tous les mois de l’année surtout à Maspéro, à Mohammed Mahmoud, à Kasr El Aini, à Imbaba, à Manshiet Nasser, à Port Saïd, à Abassia et dans toutes les rues et places d’Égypte ? Est-ce qu’il y a eu effectivement trahison du sang des martyrs qui a coulé pour libérer l’Égypte de ces entraves ? Pourquoi les médias gardent-ils le silence sur les revendications exigeant des punitions pour les assassins ?

- Qui parmi eux va assumer la trahison des revendication et du sang des martyrs qui ont sacrifié leurs âmes afin de purifier la terre d’Égypte de la souillure des criminels, des corrupteurs, des corrompus, des imposteurs et des menteurs ? Quand les médias et les vedettes des chaînes satellitaires vont-ils exiger une juste punition pour les criminels ? Le président va-t-il suivre le chemin des martyrs et juger les tueurs et nous rendre notre argent et nos richesses pillés ?

- La question la plus importante est : est-ce que, dans cette époque de liberté des marchés, de soutien au business et de satisfaction de leurs exigences, l’un des prochains présidents possède un programme alternatif pour la renaissance ? En d’autres termes est-ce que l’un d’eux offre la moindre alternative au deux tiers du peuple égyptien pour améliorer la qualité de leur vie ? Et comment va se réaliser cela sans système politique et économique alternatif ? Et comment le président peut-il appliquer cet agenda ? Est-ce que Morsi, Chafik ou n’importe quel des candidats qui s’est présenté aura à c ?ur d’appliquer ces justes alternatives pour les millions d’Égyptiens qui supportent l’asservissement et la spoliation depuis de très nombreuses décennies ? Ou bien avons nous besoin d’une nouvelle révolution qui apportera un parlement, un gouvernement et un président qui seront l’expression des forces productives, des chômeurs ou des personnes à faible revenus qui n’ont pas le moindre représentant dans les centres de prises de décisions ?

- Les travailleurs, les paysans, les pêcheurs et les forces productives d’Égypte ont besoin de la mise en ?uvre d’un système politique alternatif à celui appliqué actuellement sous le slogan de la liberté de piller, de voler, de corrompre et de favoriser ; système politique que sont près à appliquer la majorité des candidats à la présidentielle. On peut dès maintenant commencer la construction d’un nouveau système à la condition que se réorganisent les syndicats, les représentants des travailleurs et des paysans ainsi que les militants qui croient dans le droit des égyptiens à une vie digne, libre et juste contre les imposteurs, les menteurs qui, eux, luttent contre notre révolution et nos efforts ; eux qui passent sous silence nos questions et les considèrent comme le dernier de leurs soucis.

Dans ce cadre, « le Centre de la terre » organise un atelier autour des questions et des droits des Égyptiens délaissés par l’agenda du président, les élites et les médias égyptiens. Il se tiendra le mercredi 13 juin 2012 au siège du Centre pour tenter de poser les droits et les revendications des Égyptiens sur la table des présidentielles, du parlement et du gouvernement afin de les confronter pour que ces questions ne soient pas dès maintenant et dans le futur mises sous le tapis dans le but de les remettre à plus tard sous prétexte qu’elles seraient des revendications corporatistes et que leur temps n’est pas venu.

Tout comme elles ont été traitées par les corrompus et les assassins de l’ère précédente et par la majorité d’entre-eux qui continuent d’occuper leur siège malgré notre révolution et le sang de nos martyrs qui n’ont pas cessé de crier pour jeter le trône par dessus les têtes des assassins. Les revendications des travailleurs, des paysans, des pêcheurs et de toute les forces productives d’Égypte ne sont pas des revendications corporatistes ou séditieuses et il est temps de les appliquer.

Ce sont les revendications de plus des deux tiers du peuple égyptien... Alors comment les médias, les présidents potentiels et les invités des chaînes satellitaires peuvent-ils les ignorer ? Maintenant, il faut que les concurrents se déclarent à propos de nos richesses et de nos droits ; qu’ils donnent leurs positions sur ces droits via un calendrier clair pour que soit payé ce qu’ils repoussent depuis trop longtemps. Et cela pour la stabilité sociale, la sécurité sociale, la garantie de plus de justice et d’humanité pour la société ; pour la grâce de l’Égypte glorieuse et l’immortalité des martyrs.

Que vive la lutte des travailleurs, des paysans, des pêcheurs et de toute les forces productives.

31 mai 2012 - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.lchr-eg.org/101/101-31512.htm
Traduction de l’arabe : Info-Palestine.net - Hazardomadaire


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