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Coup de force juridico-militaire en Égypte

vendredi 15 juin 2012 - 12h:04

Al-Akhbar

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Un responsable politique égyptien a déclaré ce jeudi que l’armée du pays avait réalisé un « coup d’État », après que le tribunal constitutionnel ait statué que le Parlement devait être dissous. Le même tribunal a soutenu la participation d’un ancien officier militaire à la course présidentielle.

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Après la prière du vendredi, un homme se promène près de calligraphies arabes faites à partir de bouchons de bouteilles et de sable sur la place Tahrir - Photo : Reuters - Amr Abdallah Dalsh

Le plus important tribunal égyptien a décidé qu’un tiers des sièges parlementaires étaient invalides, des sources confirmant ensuite que la décision signifiait que toute la chambre basse du parlement serait dissoute.

Dans une décision distincte du même tribunal, l’ex-officier de l’armée Ahmed Shafik a reçu le feu vert pour participer à l’élection présidentielle, après un recours contre une loi qui l’aurait mis hors de la course.

Ces deux décisions, à seulement deux jours avant l’élection présidentielle historique pour le choix d’un successeur à l’ex-dictateur Hosni Moubarak, pourraient conduire à toujours plus de troubles politiques dans le pays et au renforcement de la position du Conseil de sécurité des Forces armées (SCAF).

Première figure de l’opposition, Abdel Moneim Aboul-Fotouh a déclaré que les décisions s’intégraient dans un « coup d’Etat » fomenté par le SCAF.

« Garder le candidat du SCAF (Shafik) tout en supprimant le parlement du peuple élu après avoir donné le feu vert au même SCAF n’est rien de moins qu’un coup d’Etat », a-t-il dit.

« Je ne crois pas que les millions de jeunes vont accepter cela. »

Un responsable politique de la Fraternité musulmane a déclaré que le pays entrerait « dans un sombre un tunnel » si le Parlement était dissous.

« Si le Parlement est dissous, le pays entrera dans un sombre tunnel - le président à venir n’aura ni parlement ni constitution, » a déclaré Essam el-Erian, vice-président de la Fraternité. « Il y a un état de confusion et de nombreuses interrogations. »

L’armée avait décidé d’un système électoral complexe dans lequel les électeurs votent pour les listes des partis qui composent les deux tiers du parlement, et également pour les candidats individuels pour les sièges restants à la chambre basse.

Les candidats individuels étaient censés être « indépendants », mais les membres des partis politiques ont ensuite été autorisés à concourir, ce qui donne un avantage à la Fraternité musulmane et au Parti de la Justice.

Cette décision a été contestée devant les tribunaux.

Le président du Parlement, Saad al-Katatni, un islamiste, a déclaré avant la décision qu’il faudra examiner comment mettre en ?uvre la décision.

En l’absence d’une constitution, suspendue après le renversement l’an dernier du dictateur Moubarak, aucune autorité n’a le droit de dissoudre le parlement, a déclaré Katatni.

Shafik confirmé

La décision d’autoriser Shafik à concourir était moins une surprise que la dissolution du parlement, en dépit d’une loi qui interdit aux hauts fonctionnaires du régime de Moubarak et aux membres dirigeants de son parti, aujourd’hui dissous, de se présenter à des fonctions publiques pendant 10 ans.

La loi s’applique à ceux qui ont servi dans les 10 années qui ont précédé l’éviction de Moubarak, survenue le 11 février 2011 après un soulèvement populaire.

Shafik fera maintenant face au candidat des Frères musulmans Mohammed Mursi, dans le second tour de l’élection présidentielle ce samedi.

L’ex-premier ministre de Moubarak a salué la décision « historique ».

« Le message de ce verdict historique, c’est que l’ère de l’indécision politique est terminée », a déclaré Shafik devant des artisans qui l’acclamaient au Caire.

« La Cour constitutionnelle a confirmé mon droit de participer à l’élection et a renforcé la légitimité de cette élection. »

Shafik a d’abord été interdit de se présenter à l’élection conformément à la loi votée par le parlement en avril dernier.

Mais à la fin avril la commission électorale a jugé recevable un appel de Shafik contre sa disqualification et l’affaire a été renvoyée devant le tribunal.

Dans le premier tour de scrutin du 23 et 24 mai - qui a vu 13 candidats en lice pour le poste - Mursi a remporté 24,7 pour cent des voix, légèrement en avance sur Shafik qui a eu 23,6 pour cent des voix.

Le prochain président héritera d’une économie en difficulté, d’une détérioration de la sécurité et du défi d’unir une nation divisée par le soulèvement et ses conséquences parfois mortelles.

Mais ses pouvoirs ne sont pour l’instant définis par aucune constitution.

14 juin 2012 - Al-Akhbar - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.al-akhbar.com/conten...
Traduction : Info-Palestine.net - Naguib


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