Israël détient des Africains pour mieux les déporter
lundi 11 juin 2012 - 09h:19
Cyberpresse/AFP
Les autorités israéliennes ont lancé dimanche une campagne de détentions de migrants sud-soudanais en vue de les renvoyer dans leur pays, trois jours après qu’un tribunal israélien a autorisé l’expulsion d’environ 1500 Sud-Soudanais en situation irrégulière.
- Un Sud-Soudanais manifeste à Tel-Aviv contre la déportation de migrants africains par les autorités israéliennes.
- Photo Reuters
« L’opération d’expulsion est en cours. Nous commençons le travail », a déclaré le ministre de l’Intérieur Eli Yishai à la Chaîne 2.
« Nous avons dit aux clandestins du Soudan du Sud de se présenter volontairement ; quiconque ne le fait pas, avec l’aide de Dieu nous les aurons tous (...) ils seront mis dans un avion », a-t-il dit à cette chaîne indépendante.
La télévision a indiqué que huit Sud-Soudanais avaient été arrêtés dimanche et « seraient bientôt renvoyés ».
Selon le Jerusalem Post qui cite l’autorité de l’Immigration, 22 personnes ont été arrêtées dimanche : huit Sud-Soudanais, trois Nigérians, trois Ghanéens, deux Ivoiriens, trois Srilankais et trois Roumains.
Plusieurs centaines de migrants africains sont aussitôt descendus dans la rue dans le sud de Tel-Aviv pour protester, certains appelant l’ONU à intervenir, a indiqué la Chaîne 2.
« Un Africain est un être humain », ont-ils scandé selon des images de la manifestation.
La présence en territoire israélien de quelque 60 000 immigrés clandestins, essentiellement africains, a provoqué en mai des violences racistes et une vive polémique.
L’organisation Human Rights Watch a appelé dimanche Israël à amender une loi qui permet de détenir sans jugement les immigrants clandestins jusqu’à trois ans.
Cette loi « punit ceux qui recherchent l’asile en pénétrant illégalement en Israël, en contravention avec les droits fondamentaux de l’Homme », affirme l’organisation basée à New York dans un communiqué.
La loi, qui permet « l’arrestation d’immigrants clandestins et leur détention sans jugement ni la possibilité d’être représentés par un avocat pour une période indéfinie doit être immédiatement amendée », insiste HRW.
Conformément à une loi votée en début d’année, les immigrants clandestins en Israël peuvent désormais être détenus jusqu’à trois ans sans jugement s’ils sont arrêtés, a annoncé le 3 juin une porte-parole du ministère de l’Intérieur.
Jérusalem, le 10 juin 2012 - Lapresse.ca