Le commandant emprisonné du Fatah a appelé les Palestiniens à rompre toute coordination économique et sécuritaire avec Israël, et exhorté à son boycott économique et diplomatique.

Le dirigeant emprisonné du Fatah, Marwan Barghouti, qui, la semaine dernière, a appelé les Palestiniens à un soulèvement populaire contre Israël, a été placé en cellule d’isolement dans la prison de Hadarim, et a été privé de ses droits aux visites.

Barghouti, qui a aussi appelé les Palestiniens à mettre fin immédiatement aux négociations avec Israël, a lancé son appel à la veille de la Journée de la Terre, vendredi, où des milliers de Palestiniens manifestaient pour commémorer la mort de six Arabes israéliens (Palestiniens d’Israël) en mars 1976.

Le commandant emprisonné du Fatah, condamné cinq fois à perpétuité, a envoyé une missive déclarant que « L’Autorité palestinienne devait cesser toute coordination avec Israël - économique et sécuritaire - et travailler à la réconciliation palestinienne », une intervention inhabituelle pour le dirigeant Fatah qui, pour la première fois, appelait à un arrêt total des négociations de paix avec Israël.

Barghouti, arrêté en 2002 par des commandos israéliens, est l’un des initiateurs de la Deuxième Intifada. Il a appelé les Palestiniens à associer résistance populaire et actions diplomatiques.

« Il doit être entendu qu’il n’y a aucun partenaire pour la paix en Israël quand les colonies sont doublées », a déclaré Barghouti. « C’est le droit du peuple palestinien de s’opposer à l’occupation par tous les moyens, et la résistance doit être axée sur les territoires de 1967. »

Barghouti a été le fer de lance du parti Fatah qui a appelé à des attaques (armées) contre des cibles israéliennes en Cisjordanie, et depuis janvier 2002 il a même soutenu les attaques à l’intérieur de la Ligne verte.

A l’instar de nombreux Palestiniens, Barghouti puisait son inspiration dans le Hezbollah qui a contraint Israël à un retrait du Sud Liban en mai 2000, et pensait qu’en adoptant les tactiques du groupe chiite, cela obligerait Israël à se retirer des territoires palestiniens.

Un gardien de prison israélien escorte le dirigeant du Fatah, Marwan Barghouti, à une audience du tribunal de police de Jérusalem, le 25 janvier 2012.

(Reuters)

1er avril 2012 - Ha’aretz - traduction : Info-Palestine.net