Les organisateurs du rassemblement international en soutien des Palestiniens à la fin du mois ont déclaré dimanche qu’ils n’étaient pas intéressés par une confrontation avec l’armée israélienne, des manifestations similaires s’étant un an plus tôt terminées dans le sang.

Des manifestants sous les gaz lacrymogènes israéliens alors qu’ils se rassemblent sur la frontière de la Syrie avec Israël.

(AFP/Jack Guez)

« Après tout, nous ne sommes pas une armée, mais une force internationale populaire non violente dont le but est de montrer sa solidarité avec la Palestine et avec Jérusalem » a déclaré au Ma’an le porte-parole de la Marche mondiale à Jérusalem, Zahir Al-Birawi.

Le groupe, qui a notamment pour conseillers deux Prix Nobels, l’archevêque Desmond Tutu et Mairead Maguire, disent qu’ils sont en train d’organiser des rassemblements simultanés dans 60 pays pour le vendredi 30 mars, en commémoration de la Journée de la Terre palestinienne.

La Journée de la Terre rappelle la mort de six citoyens Palestiniens d’Israël qui participaient à une grève générale pour protester contre une décision israélienne de confisquer des terres de propriété palestinienne privée, en 1976.

La Journée de la Terre de l’an dernier a vu des manifestations palestiniennes en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et en Israël sans qu’il n’y ait de victimes.

Mais deux mois plus tard, des ralliements simultanés pour commémorer la Nakba - la « Catastrophe » pour des milliers de Palestiniens obligés de partir ou de fuir lors des combats qui ont conduit à la création d’Israël - ont amené des milliers de personnes vers les frontières avec Israël au Liban, en Syrie et à Gaza, et qui ont fait 13 tués sous les tirs israéliens.

En juin, des centaines de manifestants en Syrie ont franchi la ligne de cessez-le-feu avec Israël dans le plateau du Golan occupé, le jour de la Naksa, anniversaire de la guerre de 1967 quand Israël s’est emparé de la Cisjordanie, de la bande de Gaza, du Sinaï et du plateau du Golan. Damas a déclaré alors que 23 personnes avaient été tuées quand les forces israéliennes ont ouvert le feu, bilan contesté par Israël.

Une déclaration du groupe a fait savoir qu’à la marche de la Journée de la Terre de cette année, « les Palestiniens et ceux qui les soutiennent au niveau international tenteront de s’approcher de Jérusalem autant qu’ils le pourront : que ce soit sur les frontières du Liban et de la Jordanie, aux check-points de Cisjordanie ou au passage frontalier d’Erez dans la bande de Gaza ».

Zahir Al-Birawi a dit au Ma’an s’attendre cette année à des millions de participants, et que des manifestations populaires avaient été coordonnées avec les gouvernements en Jordanie, en Égypte et au Liban, mais pas en Syrie.

Les organisateurs attendent confirmation du gouvernement jordanien sur le lieu le plus propice pour les manifestations en Jordanie, tandis que des manifestations en Égypte étaient planifiées à la mosquée Al-Azhar, place Tahrir, et dans des tournois sportifs commémoratifs au Caire.

Au Liban, des forces populaires travaillent d’arrache-pied pour déterminer un emplacement pour le rassemblement près de la frontière avec Israël, et en Syrie, les organisateurs se coordonnent avec la population palestinienne locale.

Al-Birawi indique aussi que des rassemblements auront lieu également devant des ambassades israéliennes dans le monde pour protester contre l’occupation israélienne.

En Palestine, les rassemblements sont en préparation depuis quatre mois, indique Salah Khawajah, du comité d’organisation.

Mais les organisateurs mettent en avant la nature non violente des manifestations.

«  Alors que nous sommes dans une période de soulèvements à travers le Moyen-Orient, les manifestations non violentes de la Journée de la Terre palestinienne cette année pourraient bien marquer un tournant dans la lutte palestinienne pour la libération et l’autodétermination » déclare le groupe.

Bethléhem, le 18 mars 2012 - Ma’an - traduction : JPP