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Aggravation de la violence contre les prisonniers, alors que débute la seconde phase de l’accord d’échange

mardi 20 décembre 2011 - 06h:00

Shahd Abusalama

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Alors que débute la deuxième étape de l’accord d’échange, les geôliers israéliens intensifient leurs violations des droits les plus élémentaires des prisonniers politiques palestiniens retenus derrière les barreaux, et exercent encore plus de violence à leur encontre.

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Photo : AP/Majdi Mohammed

Telles sont les actions typiques des soldats sionistes typiques.

Une déclaration que j’ai entendue à maintes reprises de tous mes amis qui sont d’anciens prisonniers, chaque fois que j’ai demandé comment la torture israélienne impacte l’esprit des prisonniers, c’est que « les geôliers israéliens ne tolèrent jamais un sentiment de stabilité à l’intérieur des prisons. Ils exposent les détenus à des situations extrêmement difficiles dont le but est d’abattre leur moral. Mais ils échouent toujours à atteindre leur but si inhumain. Leur cruauté ne fait que donner plus de fermeté et de volonté aux prisonniers. Peu importe la force de ces geôliers armés et sans c ?ur, nos prisonniers avec leurs mains nues ont un moral plus puissant qu’eux. »

Mardi 13 décembre, un groupe déchaîné de geôliers israéliens armés ont fait irruption dans le secteur 10 de la prison d’Eichel et ont violemment attaqué les prisonniers. Ils ont pulvérisé du gaz lacrymogène et de poudre de poivre sur les détenus, ce qui a entraîné plusieurs blessés et provoqué des cas de suffocation. Les geôliers appelèrent des unités militaires supplémentaires pour envahir les 13 cellules de la section. Avec encore plus de sauvagerie, ils ont confisqué tous les biens des détenus, emportant les téléviseurs, les ventilateurs, leur interdisant la cafétéria et coupant l’électricité et l’eau, isolant la prison du monde extérieur.

Se rebellant contre cette agression violente, les prisonniers ont réagi en criant des slogans et en frappant les portes. Montrant leur forte volonté, nos détenus ont commencé une grève de la faim pour protester contre l’attaque injustifiée, et ils ont menacé de lancer des protestations plus importantes, comme refuser de se lever pour le comptage quotidien, afin de montrer leur opposition à la brutalité et à l’arrogance des soldats israéliens.

Alors que je lisais ces nouvelles, rapportées par l’Association des prisonniers palestiniens, mon esprit était préoccupé par mes amis Mohammed Barash et son frère Ramzy, qui sont emprisonnés ensemble à la prison d’Eichel et qui ont donc subi cette agression. Je me suis retrouvé consumée de colère et j’ai contacté leur famille, qui vit dans le camp d’Al-Am’ary à Ramallah. J’ai appelé Hamza, leur plus jeune frère, qui semblait très inquiet : « Je n’en peux plus d’attendre d’avoir des nouvelles à leur sujet. Je ne sais pas à quoi nous attendre de la brutalité d’Israël. Mes frères pourraient être parmi ceux qui ont été blessés, mais je ne peux rien savoir. Demain, un avocat d’un détenu emprisonné au même endroit et que je connais, va se rendre en visite à la prison, et nous attendons des nouvelles, s’il est autorisé à faire sa visite. »

Ses paroles ajoutaient l’insulte à la blessure. Cela m’a rendue encore plus frustrée que je ne l’étais déjà. En pensant à sa mère, je lui ai demandé si elle était au courant à propos de cette attaque contre les prisonniers dont font partie ses deux fils. J’espérais qu’elle ne savait rien de cette répression accrue. Il a augmenté mes craintes que sa mère ne soit au courant. « Si vous étiez à ma place, le lui diriez-vous ? » m’a-t-il demandé. Mais quand il a entendu mon silence, il a continué : « Bien sûr, je n’ai pas pu le lui dire. Imaginez la réaction d’une mère pour ses deux fils détenus dans les impitoyables prisons israéliennes, en entendant parler de cette attaque. Elle est déjà inquiète et se lamente pour eux encore et toujours, en les voyant en prison pour la dixième année. Qu’arrivera-t-il si leur vieille mère entend ces terribles nouvelles ? »

Ces violations par les geôliers israéliens ne sont pas chose rare à nos oreilles habituées à entendre des récits de leur violence et de leurs agressions, ni à nos yeux qui sont accoutumés à contempler les crimes, l’oppression et les humiliations que doit supporter tout le peuple palestinien. Mais il ne faut pas rester silencieux. Garder le silence signifie se soumettre à leur pouvoir qu’ils croient inébranlable, et [notre silence] leur permet de dépasser toutes les lignes rouges et de violer ouvertement les droits humains et le droit international. Seul le langage de l’action peut être utile ici.

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Shahd Abusalama

* Shahd Abusalam est artiste, blogueuse et étudiante en littérature anglaise dans la bande de Gaza.
« Mes dessins ainsi que mes articles sont ma façon de transmettre un message, et le plus important pour moi est d’élever la conscience de la communauté internationale au sujet de la cause palestinienne. Je suis très intéressée à saisir les émotions des gens, les images de ma patrie, la force de mon peuple, de sa détermination, de sa lutte et de sa souffrance. »

Son blog est intitulé Palestine from my eyes.

De la même auteure :

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16 décembre 2011 - Palestine From My Eyes - vOus pouvez consulter cet article à :
http://palestinefrommyeyes.blogspot.com/
Traduction : al-Mukhtar


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