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Syrie : Paris pousse au bain de sang

jeudi 8 décembre 2011 - 11h:02

D’après Russia Today

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[Souhaitant rééditer l’opération libyenne] Paris parle d’intervention humanitaire en Syrie, alors que ce pays fait face à de nouvelles sanctions de la part des pays de la Ligue arabe. Mais il semble que même les opposants armés du régime de Bachar al-Assad s’opposent fermement à toute ingérence extérieure.

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Manifestation pro-Assad à Damas

Alors que la Ligue arabe est en train de discuter de sanctions contre la Syrie, la France est devenue le premier pays occidental à proposer une intervention sur une base [prétendument] humanitaire.

Paris a parlé de la possibilité de créer des couloirs humanitaires ou des zones d’exclusion, qui ressembleraient étrangement à la zone d’interdiction aérienne appliquée sur la Libye avant les bombardements de l’OTAN.

Pourtant, alors que la manoeuvre apparait similaire, la situation est différente car tandis que la zone d’exclusion aérienne sur la Libye avait été avalisée par le conseil de sécurité des Nations Unies, la Russie et la Chine sont aujourd’hui formellement opposées à ce type d’initiatives contre la Syrie.

« Parmi les opposants au régime Assad, beaucoup en Syrie ne veulent effectivement pas d’une intervention des forces occidentales », même si elle se produisait sous la couverture de soldats musulmans dans l’armée turque, avertit Pierre Guerlain, professeur de sciences politiques à Université Paris Ouest.
« Quelle que soit l’opposition anti-Assad en Syrie, elle ne veut pas de troupes étrangères dans le pays. »

Vraisemblablement, il y aura une coopération entre la Ligue arabe et l’Union européenne sur la question syrienne.

L’Allemagne a refusé de participer à l’opération en Libye, ce qui laisse supposer un débat sur la Syrie dans l’UE. Les Etats arabes ne seront certainement pas unanimement en faveur de l’intervention en Syrie, mais un détournement de l’attention du public au niveau mondial par rapport aux événements en cours à Bahreïn, en Egypte, au Yémen et en d’autres lieux serait bien accueillie par certains régimes.

Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a déclaré que le Conseil national syrien, qui ressemble beaucoup au CNT [Conseil National de Transition, ou supplétifs de l’OTAN - N.d.T] de la Libye, est aujourd’hui l’organe légitime pour l’organisation d’un dialogue. Mais il semble que dans le cas de la Syrie, le Conseil de sécurité n’est pas susceptible de fournir à l’OTAN la feuille de vigne d’une résolution comme excuse pour une intervention.

« Quand vous avez un dictateur, il ne peut pas diriger le pays par lui-même. Il doit être appuyé par des forces importantes, généralement l’armée. Et dans le cas de la Syrie - [le régime] est soutenu par l’armée, et aussi par tout un segment de la population sunnite », explique le professeur Guerlain.

« S’il n’est plus soutenu par l’armée, [Assad] bien sûr disparaîtra, car un dirigeant ne peut pas se maintenir en place par lui-même. »

Guerlain conclut que le régime en Syrie pourrait s’effondrer de l’intérieur à cause des désertions dans l’armée, mais que toute tentative d’intervenir de l’extérieur sera « confrontée à de nombreuses forces. »

Les conséquences de l’intervention en Syrie seraient catastrophiques, car elle impliquerait des alliés de la Syrie - à savoir l’Iran et le Hezbollah - dit Lawrence Davidson, professeur d’histoire à l’Université de West Chester aux États-Unis et un expert sur le Moyen-Orient.

« Je ne sais pas si eux, les dirigeants politiques, réfléchissent réellement aux conséquences de ce genre d’action, » a-t-il dit, expliquant que les politiciens n’ont pas du tout calculé ce qui éventuellement remplacerait le régime du président Bachar al-Assad.

« C’est juste totalement irresponsable », a-t-il affirmé, ajoutant que le régime actuel en Syrie contrôle la situation beaucoup mieux que l’Occident ne le suppose.

« Ceci est une répétition de ce qui s’est joué en Libye, et la Turquie est impliquée dans les deux cas », explique le professeur Paul Sheldon Foote de la California State University, qui a vécu et travaillé dans plusieurs pays arabes.

Il estime que l’Occident pense avoir déjà la Turquie à sa botte, offrant toute la sécurité souhaitée, derrière ses frontières, à la Free army de Syrie qui prévoit de mener des attaques et de tuer des militaires syriens.

« Sarkozy a certainement besoin d’une diversion par rapport à la catastrophe économique à laquelle il est confronté », affirme le professeur, notant les difficultés économiques actuelles en France.

En attendant, la Ligue arabe a à nouveau été incapable de protéger les citoyens arabes - exactement comme cela a été le cas pour la Palestine et pour la Libye. Depuis sa création après la Seconde Guerre mondiale, cette organisation n’a servi qu’à protéger les intérêts américains au Moyen-Orient, estime le professeur Sheldon Foote.

25 novembre - Russia Today - Vous pouvez consulter cet article à :
http://rt.com/news/paris-syria-inte...
Traduction : Info-Palestine.net


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