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En Israël : des artistes complices ou solidaires ?

lundi 17 octobre 2011 - 09h:17

Emmanuel Dror

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La campagne BDS a depuis trouvé de nombreux relais dans le monde entier et plusieurs organisations appellent notamment au boycott du festival Culturescapes qui se déroule en Suisse jusqu’au 27 novembre, dont l’invité d’honneur cette année est l’État d’Israël...

On note que, dans leur ensemble, les artistes de Ein Hod n’ont pas particulièrement ?uvré pour la paix et qu’ils furent souvent sourds, indifférents, voire complices de la dépossession initiale et de la discrimination ultérieure des Palestiniens (Voir l’article d’Emmanuel Dror : Ein Hod : un village d’artistes très fermé). Aujourd’hui encore, ils nient l’existence de leurs voisins de Ayn Hawd, ou évitent le sujet, comme dans la plupart des interviews qu’ils donnent dans les journaux ou les notices historiques qu’on trouve dans leurs divers musées. Le site web officiel du village, par la voix de l’artiste multimédia Amichai Shavit, loue la diversité (juive) du village et cite les occupants antérieurs « des croisades chrétiennes à l’Empire turc », contournant ainsi les mots « arabe », « musulman » ou « palestinien ». A Ein Hod comme ailleurs en Israël, la stricte séparation et l’inégalité de traitement des Juifs et des Palestiniens, pourtant tous citoyens israéliens, rappelle le système d’apartheid qui sévissait en Afrique du Sud.

C’est dans ce contexte général que s’est développé l’appel au boycott des institutions israéliennes, y compris culturelles, jusqu’à ce qu’Israël respecte le droit international et les droits humains. La campagne BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) contre l’État d’Israël s’est développée sur le modèle de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud dans les années 1980, quand Marlon Brando, Bob Dylan ou Peter Gabriel refusaient de s’y rendre tant que le système raciste y serait en vigueur. Insufflée par la société civile palestinienne en 2005, la campagne BDS a depuis trouvé de nombreux relais dans le monde entier et plusieurs organisations appellent notamment au boycott du festival Culturescapes qui se déroule en Suisse jusqu’au 27 novembre, dont l’invité d’honneur cette année est l’État d’Israël (http://www.bds-info.ch/). Porte-parole de la campagne BDS en Suisse, Birgit Althaler dénonce : «  en mettant en avant la créativité et la diversité culturelle israéliennes, Culturescapes occulte volontairement la destruction de la culture et de la société palestinienne, et contribue ainsi à l’apartheid ». Si les spectateurs sont invités à ne pas participer au festival, il est également demandé aux artistes de prendre position, comme l’a fait le Trio Joubran en renonçant à participer à Culturescapes.

Cet événement possède un volet international puisque la fondation Culturescapes organise également la « Swiss Season », où ce sont des artistes suisses qui sont invités en Israël. Cette année, les chorégraphes Guilherme Botelho et Heinz Spoerli, ou l’acteur Bruno Ganz ont déjà été sollicités. La campagne BDS leur demande de ne pas servir de caution morale au blocus de Gaza, à l’occupation militaire et à la discrimination institutionnalisée des Palestiniens en Israël. Elle leur demande un acte symbolique fort, celui d’annuler leur voyage pour signifier leur désaccord avec la politique israélienne, comme l’ont fait avant eux les cinéastes Ken Loach, Jean-Luc Godard ou Mike Leigh, les musiciens Roger Waters, Elvis Costello ou Natacha Atlas, les intellectuels John Berger, Naomi Klein ou Slavoj Zizek, quelques 500 artistes montréalais, 150 artistes irlandais, une trentaine d’artistes plasticiens indiens et des dizaines d’autres à travers le monde...

15 octobre 2011 - BDS FRANCE - Publié initialement sur Le Courrier (Genève)


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