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L’arme secrète de l’OTAN, le racisme ?

lundi 24 février 2014 - 10h:43

HRI

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Human Rights Investigations a exprimé à plusieurs reprises ses inquiétudes concernant l’attitude des rebelles et il est devenu de plus en plus clair que le racisme tient une place centrale dans le conflit en Libye.

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Dans une ville portuaire située l’ouest de Tripoli, Kinsley, un maçon nigérian, témoigne. “Les gens d’ici n’aiment pas les Noirs. Au début des combats, ils nous cherchaient partout. Ils enfonçaient les portes, nous tapaient dessus et nous volaient. Il ne nous restait plus qu‘à courir pour sauver nos vies”

Tout le monde a maintenant compris que les forces rebelles sont les combattants par procuration de l’OTAN (du Qatar et de l’Union des Emirats Arabes) sur le terrain. Un grand nombre de ces combattants ont été recrutés et motivés par des manipulations psychologiques (psy-ops) destinées à discréditer les mercenaires africains accusés de se livrer au pillage des villes et au viol massif des femmes à l’aide du Viagra —des allégations mensongères qui ont été répandues par les commandants des rebelles, les ministres de l’OTAN, les médias et le procureur de la Cour Criminelle Internationale, Moreno Ocampo.

On a vu les effets de cette pernicieuse campagne de propagande à Benghazi, Misrata et Tawergha et dans tout le pays, et on peut maintenant aussi les constater à Tripoli où les rebelles arrêtent tous les Libyens à la peau noire et les travailleurs venus d’Afrique noire et les parquent dans les stades de football.

Selon Associated Press :

Apparemment tous les détenus disent qu’ils sont des travailleurs immigrés et dans la plupart des cas rien ne prouve qu’ils mentent. Mais cela n’empêche pas les rebelles de regrouper ces hommes dans des endroits comme le club de sports de la Porte de la Mer où environ 200 détenus -tous noirs- sont enfermés dans un terrain de football, s’agglutinant contre le mur pour échapper au soleil brûlant.

Dans le quartier de Khallat al-Firjan au sud de Tripoli, les reporters d’Associated Press ont vu des rebelles tabasser une douzaine de noirs avant de décider qu’ils étaient d’innocents travailleurs émigrés et de les relâcher.

Le racisme est au coeur de nombreuses campagnes de l’OTAN, comme au Pakistan, en Afghanistan et en Irak où des victimes innocents sont assassinées dans des circonstances qui seraient tout simplement inacceptables si ces victimes étaient blanches.

L’arme principale de l’OTAN dans le conflit libyen a été et demeure le racisme et non les Tomahawks, les bombes Paveway, Tornados ou Typhoons, ou les missiles de croisière.

Pour se rendre compte de l’importance du racisme dans la motivation des soldats écoutez SVP le témoignage de Mike Prysner lors du forum des vétérans « soldats de l’hiver » de 2008* :

En voici la transcription :

« Et j’ai essayé de toutes mes forces d’être fier de servir, mais je ne pouvais m’empêcher de ressentir de la honte et de penser que le racisme ne pouvait plus masquer l’occupation. Ces gens-là étaient des personnes, des êtres humains. Je suis submergé par le remords chaque fois que je croise un vieil homme comme celui que ne pouvait pas marcher et que nous avons attaché sur un brancard pour le remettre à la police irakienne. Je me sens coupable chaque fois que je vois une mère avec ses enfants comme celle qui pleurait hystériquement et qui nous criait que nous étions pires que Saddam quand nous l’avons arrachée à sa maison. Je me sens coupable chaque fois que je vois une fillette comme celle que j’ai attrapée par le bras et traînée dans la rue. »

« On nous a dit que nous combattions le terrorisme mais le vrai terroriste c’était moi et le vrai terrorisme c’est l’occupation. Le racisme dans l’armée est depuis longtemps un outil capital pour justifier la destruction et l’occupation d’un autre pays. Il a longtemps servi à piller, opprimer et torturer un autre peuple. Le racisme est l’arme vitale de ce gouvernement. C’est une arme plus puissante que les fusils, les tanks, les bombes et les navires de guerre. C’est plus destructeur que les obus d’artillerie, les bombes à charge pénétrante ou les missiles tomahawk. Toutes ces bombes sont crées et détenues par les gouvernements, mais elles ne peuvent faire aucun mal tant qu’il n’y a personne pour les utiliser. »

« Ceux qui nous envoient à la guerre, n’ont pas à appuyer sur la gâchette ni à effectuer de tirs de mortier. Ils n’ont pas à se battre. Ils se contentent de nous vendre la guerre. Ils ont besoin d’une population qui est d’accord pour envoyer ses soldats risquer leurs vies et ils ont besoin de soldats qui soient prêts à tuer et à se faire tuer sans poser de questions. Ils peuvent dépenser des millions pour une seule bombe mais cette bombe ne devient une arme que si les troupes militaires acceptent d’obéir à l’ordre de l’utiliser. Ils peuvent envoyer leurs derniers soldats partout sur la terre mais il n’y aura de guerre que si les soldats acceptent de se battre, et la classe dirigeante —les milliardaires qui profitent de la souffrance humaine et qui ne pensent qu’à augmenter leurs profits en contrôlant l’économie mondiale— a compris que son pouvoir repose uniquement sur la capacité à nous convaincre que la guerre, l’oppression et l’exploitation sont dans notre intérêt. Ils savent que leur richesse dépend de leur capacité à convaincre la classe laborieuse de mourir pour contrôler les ressources d’une autre pays. Et nous convaincre de tuer et de mourir repose sur leur capacité de nous faire croire que nous sommes en quelque sorte supérieurs. Les soldats, les marines, les aviateurs n’ont pourtant rien à gagner de l’occupation. »

« La vaste majorité des gens qui vivent aux USA n’ont rien à gagner à l’occupation. En fait, non seulement nous n’y gagnons rien mais elle nous occasionne des souffrances supplémentaires. Nous perdons des membres, nous souffrons de traumatisme et nous donnons nos vies. Nos familles doivent regarder nos cercueils couverts d’un drapeau descendre dans nos tombes. Des millions de personnes dans notre pays qui vivent sans sécurité sociale, sans travail et sans accès à l’éducation doivent regarder le gouvernement dilapider plus de 450 millions de dollars par jour pour l’occupation. On envoie les pauvres et les travailleurs de notre pays tuer les pauvres et les travailleurs d’un autre pays pour que les riches puissent continuer à s’enrichir et sans le racisme, les soldats se rendraient vite compte qu’ils sont plus proches du peuple irakien que des milliardaires qui nous envoient à la guerre. »

« J’ai mis des familles à la rue en Irak et en rentrant au pays j’ai vu qu’on y mettait aussi les gens à la rue parce que leur maisons étaient saisies à cause de cette tragique, tragique et inutile crise. Je me suis réveillé et j’ai compris que notre vrai ennemi ne se trouve pas dans quelque contrée lointaine. Ce n’est pas un peuple dont nous ne connaissons pas le nom ni une culture que nous ne comprenons pas. Les vrais ennemis ce sont des gens que nous connaissons très bien et que nous pouvons identifier. L’ennemi c’est un système qui fait la guerre parce que ça rapporte. L’ennemi est le PDG qui nous licencie parce que ça rapporte ; c’est la compagnie d’assurance qui refuse de payer les soins de l’assuré parce que ça rapporte ; c’est la banque qui saisit nos maisons parce que ça rapporte. Nos ennemis n’habitent pas à 5000 km, ils vivent ici chez nous. Si nous nous organisons pour lutter avec nos frères et nos soeurs nous pouvons mettre un terme à cette guerre et créer un monde meilleur. »

Visionnez le reportage d’Euro-news.

Note :

* http://www.laguerretue.org/spip.php...

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1e septembre 2011 - Pour consulter l’original :
http://humanrightsinvestigations.or...
Traduction : Dominique Muselet


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